Affaire Bamberski: le Dr Krombach incarcéré, M. Bamberski libéré

Affaire Bamberski: le Dr Krombach incarcéré, M. Bamberski libéré

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Dieter Krombach, accusé d'avoir tué une jeune Française de 14 ans en 1982 et livré à la justice française dimanche à Mulhouse, a été incarcéré mercredi soir au lendemain de la mise en examen du père de la victime, André Bamberski.

Le cardiologue allemand, qui selon M. Bamberski a violé et tué sa fille Kalinka, avait été condamné par contumace à 15 ans de réclusion par la cour d’assises de Paris en 1995. Mais il n’a jamais purgé cette peine, l’Allemagne refusant de l’extrader parce que cette même affaire avait été classée sans suite par la justice allemande en 1982. Il a finalement été livré à la justice française de manière assez rocambolesque: retrouvé ligoté, bâillonné et blessé au visage dimanche à proximité du tribunal de Mulhouse, grâce à un appel téléphonique d’André Bamberski.
Soigné à l’hôpital de Mulhouse, Dieter Krombach a été transféré à Paris puis à nouveau hospitalisé pour traiter ses blessures. C’est donc à l’Hôtel Dieu qu’il a été présenté dans la soirée à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui a ordonné son incarcération. „S’il est dorénavant considéré comme un détenu, ce cardiologue de 74 ans ne sera formellement incarcéré qu’une fois ses blessures traitées“, selon une source judiciaire.
L’homme était recherché depuis plusieurs années sur la base d’une „ordonnance de prise de corps“ en vigueur à son encontre depuis un arrêt de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Paris du 8 avril 1993 qui le renvoyait devant la cour d’assises. La cour d’appel de Paris dispose désormais d’un délai d’un an pour organiser un nouveau procès, selon la même source. André Bamberski, qui a reconnu être à l’origine de l’enlèvement du Dr Krombach, a pour sa part été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire mardi soir à Mulhouse. Cet homme de 72 ans a reconnu avoir donné son accord le 9 octobre 2009 à une personne „rencontrée une fois quelques minutes“ pour que le docteur soit ramené en France pour y purger sa peine. En revanche, il a nié avoir donné son aval pour que le médecin soit passé à tabac et a affirmé ne pas savoir qui avait participé à l’enlèvement. Un homme qui a reconnu avoir participé au kidnapping s’est rendu mardi à la police autrichienne. Ses complices n’ont pas été identifiés, ils pourraient être français et russes, selon un communiqué de la justice autrichienne. „Les autorités françaises n’ont absolument rien fait (…) pour obtenir l’extradition (…) de Krombach“ et compte tenu de la prescription en 2015, „il aurait été absous“, avait rappelé mardi soir André Bamberski. „Krombach doit repasser aux assises, s’il y échappe ce serait un scandale de plus“, a estimé mercredi Me Laurent de Caunes, avocat du père de Kalinka. „Il est inacceptable que certains se hissent au rang de juge quand ils ne sont pas d’accord avec les décisions nationales“, a pour sa part réagi la ministre bavaroise de la Justice, Beate Merk. M. Bamberski a expliqué avoir reçu samedi à son domicile près de Toulouse un appel anonyme lui intimant d’aller à Mulhouse „pour Krombach“. Tôt le lendemain, un autre appel lui indiquait cette fois que le médecin se trouvait dans la cité alsacienne.
Arrivé dimanche après-midi à Mulhouse avec 20.000 euros pour les remettre „à la personne qui viendrait les réclamer“ et surtout pour „s’assurer que Krombach ne serait pas relâché“, il avait été interpellé à son hôtel.