50 ans de Révolution: Raul Castro annonce des temps \“encore plus difficiles\“

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Le président cubain Raul Castro a appelé ses compatriotes à continuer de résister à l'\"ennemi\" américain et les a prévenus que des temps \"encore plus difficiles\" s'annonçaient, lors des fêtes sans faste du cinquantenaire de la Révolution à Santiago de Cuba (sud-est).

Chef historique de cette Révolution qui a défié sur son île dix présidents américains, Fidel Castro, 82 ans, a été le grand absent de cette cérémonie, se contentant de féliciter le „peuple héroïque“ cubain dans un message publié dans la presse.
Le „Comandante“ n’a pas fait d’apparition publique depuis une opération chirurgicale en juillet 2006, qui l’a forcé à se retirer du pouvoir au profit de son frère Raul.
Vêtu de son uniforme militaire, le général Raul Castro, 77 ans, a tenu un discours très ferme contre l'“ennemi“ américain, qui „ne cessera jamais d’être de par sa nature agressif, dominateur et traître“, alors que le président élu américain Barack Obama s’apprête le 20 janvier à prendre ses fonctions. „L’une après l’autre, toutes les administrations américaines ont tenté d’imposer un changement de régime à Cuba, employant une voie ou une autre avec plus ou moins d’agressivité“, a-t-il dit devant 3.000 invités réunis au parc Cespedes.
Raul Castro s’était cependant déclaré prêt le mois dernier à ouvrir un dialogue d’égal à égal, „sans carotte ni bâton“, avec Barack Obama, favorable à une détente avec l’île communiste. „Non, nous ne nous faisons pas d’illusions, quand nous commémorons un demi-siècle de victoires, une réflexion s’impose sur l’avenir, sur les prochains 50 ans, qui seront aussi une lutte permanente“, a prévenu Raul Castro, estimant que les temps seraient „peut-être encore plus difficiles“. Les présidents russe et chinois Dmitri Medvedev et Hu Jintao, ont adressé des messages de félicitations à Raul Castro, selon la presse cubaine, et les dirigeants Evo Morales (Bolivie), Daniel Ortega (Nicaragua) et Hugo Chavez (Venezuela) ont eux rendu hommage à la Révolution. „Cela fait 50 ans que le peuple cubain s’est libéré de l’empire américain. Cuba, son peuple et ses dirigeants sont ainsi devenus des symboles de la libération des peuples dans le monde“, a estimé le président bolivien. Au terme d’une guérilla de 25 mois, Fidel Castro avait annoncé le „début de la Révolution“, lors d’un discours depuis le balcon de l’hôtel de ville de Santiago, après la fuite à l’étranger du dictateur Fulgencio Batista. La Révolution cubaine, aussi portée par le légendaire guérillero argentin Ernesto „Che“ Guevara (1928-1967), est devenue marxiste en 1961, peu après la tentative d’invasion d’exilés cubains, soutenus par la CIA, de la „Baie des Cochons“.
John F. Kennedy a décrété en février 1962 un embargo encore en vigueur mais que Barack Obama a promis d’alléger. A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche a assuré que le message du président sortant George W. Bush était que les „Etats-Unis continueraient à soutenir le peuple cubain dans sa quête de liberté“. „Cela a été 50 ans de lutte et de sacrifice (…). Aujourd’hui, Raul annonce qu’on doit se serrer la ceinture, quand ce n’est pas une chose, c’est une autre“, se plaint Rolando Gonzalez, un Havanais de 68 ans. Le pays, frappé en 2008 par trois ouragans qui ont causé selon les autorités 10 milliards de dollars (20% du PIB) de dégâts, est toujours officiellement en „période spéciale en temps de paix“. Celle-ci a été décrétée au moment de la chute de l’URSS en 1991, qui a entraîné des pénuries énormes sur l’île et un nouvel exode de milliers de Cubains.
L’île de 11,2 millions d’habitants peut depuis compter sur le soutien du Venezuela d’Hugo Chavez, qui lui fournit 100.000 barils de pétrole par jour, mais les conditions de vie restent très difficiles pour les Cubains dont le salaire moyen est de 20 dollars par mois. La question des droits et libertés reste par ailleurs un sujet sensible alors que l’île compte, selon les dissidents cubains, 219 „prisonniers politiques“.