/ Tant pis = tant mieux
dfonck@tageblatt.lu
Car il ne fait de doute qu’il était le meilleur des candidats possibles, lui l’Européen convaincu, lui qui s’était préparé à la tâche et qui fut le seul à y avoir vraiment réfléchi.
Mais l’Europe va mal depuis des années. L’Union, incapable de se doter d’un traité constitutionnel, est malade du personnel politique à la tête des différents Etats membres. Les Merkel, Sarkozy, Brown sont des hommes de pouvoir, des ambitieux, des personnalités à l’ego ultra-développé. Ce ne sont pas des visionnaires et encore moins des personnes capables de rentrer dans le rang, fût-ce pour consacrer une instance supérieure, en l’occurrence l’Europe.
La bande des trois a choisi un outsider, un homme intelligent, cultivé, effacé qui sera un bon gestionnaire à la présidence de l’UE. Il fera les indispensables courbettes devant la chancelière et le président de la République et devra compter avec le futur habitant farouchement anti-européen du 10, Downing Street.
Jean-Claude Juncker devra accepter que ses qualités auront été ses faiblesses. Elles sont trois: une incompatibilité avec quelques-uns (Brown et Sarkozy), une trop grande honnêteté et fermeté dans la défense de quelques intérêts vitaux luxembourgeois (place financière) et un franc-parler qui dérange les grands en manque de grandeur d’âme.
Tant pis!
Car si la Belgique perd au change et risque, en échange, d’hériter d’une nouvelle série de crises politiques, le Luxembourg sort plutôt gagnant. En l’état actuel des choses et des difficultés économiques, mieux vaut un premier ministre fort, de surcroît président de l’eurogroupe, capable de maintenir l’unité de ses propres troupes et ferme interlocuteur du patronat comme des syndicats au sein de la tripartite. On verra ce qui se passera dans trente mois lorsque le pire sera passé et le mandat de M. Van Rompuy déjà à échéance.
Il reste que ce n’est pas glorieux de la part des Vingt-Sept de s’être successivement doté de M. Barroso et Van Rompuy, plutôt godillots que maîtres à penser et à imposer.
De sorte qu’en fin de compte, ce sont une fois encore les Britanniques qui auront réussi à sortir leur épingle du jeu. Ils auront le „ministre des Affaires étrangères“, une femme forte, ils mèneront la diplomatie européenne en bons atlantistes.
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