Reprise en main

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(dpa)

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La trêve des confiseurs sera-t-elle aussi la trêve des spéculateurs, la trêve des va-t-en guerre, la trêve des „il n’y a qu’à“?

Noël, fête familiale par essence, fête de joie qui éclaire les yeux des plus petits par ses lumières étincelantes, la fragilité des boules du sapin et, pour les plus chanceux, les paquets cadeaux décorés de leurs plus beaux noeuds, pourrait être mis à profit pour réfléchir sereinement aux mauvaises orientations qu’a prises notre planète.
Il y a ceux pour lesquels tout semble pareil qu’avant: leur emploi est garanti, leur revenu demeure confortable, le coût de la vie ne les prive pas vraiment de l’essentiel. Et puis il y a les autres, ceux qui ont dû serrer les cordons de la bourse, réfléchir au moindre Euro avant d’essayer tant bien que mal de dénicher un petit quelque chose pour leur enfant. Les mêmes qui pourraient demain se retrouver sur une liste de licenciés, eux dont les parents retraités ont du mal à boucler leurs fins de mois parce que les cotisations sociales augmentent, tandis que les prestations baissent, parce que le loyer leur pèse, que les prix élémentaires les conduisent à éliminer tout ce qui dépasse le strict nécessaire.
Nul d’entre nous n’a le droit de fermer les yeux sur l’évident.
Alors comment ne pas voir les files qui s’allongent devant ces fameux commerces de rachat de l’or, là où chaque matin dans nos rues des dizaines de personnes vendent une bague, une pièce d’or héritée jadis, un souvenir pour le transformer en argent comptant? Des „boutiques“, soit dit en passant, où l’on ne voit jamais s’attarder un photographe de presse ou un caméraman et encore moins un homme politique.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Sacré progrès

Serait-ce subitement un progrès de voir les plus démunis se marginaliser et une fierté politique d’appauvrir des classes moyennes, dont les acquis sont le fruit de décennies de combats sociaux?
Sûrement pas.
Alors, n’est-ce pas une autre question qui s’impose, celle des limites atteintes par notre modèle politique européen et luxembourgeois, à savoir la démocratie?
Depuis une vingtaine d’années, la classe politique occidentale ne vit plus qu’à travers la communication. En d’autres termes: elle manipule le citoyen-électeur? Elle lui vend une image, elle l’achalande avec une marchandise trompeuse et se sert du discours pour „vendre“ des recettes qui tirent l’ensemble de la société vers le bas.
Théories fumistes sur l’éducation nationale, théories fumistes sur l’in-dis-pen-sable austérité, grande braderie du tissu industriel, cession de la souveraineté nationale où que l’on se tourne.
Ceci sous le regard bienveillant des agences de rating, ces instituts américains donneurs de leçon qui avaient omis de constater les manipulations chez Lehman Brothers, et avec l’agrément des Goldman Sachs qui, pour mieux se faire obéir, ont désormais placé leurs agents directement dans les gouvernements (en Grèce, en Italie, à la Banque centrale européenne, sans oublier l’ex-Lehman en Espagne).
Qui décide? Les politiques?
Non, ils exécutent.
Qui a fixé les règles des banques centrales, voire de la Banque centrale européenne?
Oui, les politiques. Dès lors, pourquoi ne les changent-ils pas et assortissent leurs crédits de conditions précises?
D’ailleurs qui sont les banques centrales? D’où vient l’argent? Des poches de leurs chefs? Des chefs à la science infuse?
Bref, ça commence à bien faire.
Et si ce Noël pouvait être prétexte pour débattre du rôle de la démocratie, des partis et des élus „librement“ désignés au suffrage universel?