Que de temps perdu!

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Désolé, mais il faut encore parler de l’Europe, celle des 28, cet amalgame d’Etats assujettis aux marchés financiers pour l’économie et le social, et aux USA pour la géopolitique.

Il paraît que l’opinion publique allemande a contraint la chancelière à se rallier à Juncker, ce non-candidat au Parlement européen avancé comme spitzenkandidat par la CDU-CSU pour faire face à Schulz, porteur de la bannière social-démocrate. Quelques grosses manchettes dans Bild avaient suffi pour faire croire à des millions d’Allemands que le verdict des urnes ne serait pas respecté si J., „le vainqueur des élections“, n’obtenait pas la présidence de la Commission européenne. Et Mme Merkel, n’est-ce pas, a plus important à faire que de se battre contre le stammtisch. Ils veulent cet énergumène? Ils l’auront, mais on lui mettra les menottes et le bâillon, dit-elle tout bas à ses chers collègues du Conseil des chefs.

M. Cameron sait que l’homme ne s’en laisse conter par personne quand l’envie d’en découdre le prend. Le „dernier des communistes“ (titre dont le chrétien-social luxembourgeois aime à se décorer) est en effet incontrôlable en maintes circonstances et occasions. Il pourrait mettre le feu à l’Europe néolibérale en se ralliant, pour un moment de détente hilare ou de convictions refoulées, aux gens de gauche, ceux-là même qui exigent un assouplissement des contraintes du pacte de stabilité. Comme Hollande, le pauvre, et Renzi, la star.

On ne s’ennuiera pas avec un gars comme Juncker à la tête de cette commission supranationale, que les textes de traités n’obligent aucunement à se soumettre aux gouvernements. J. n’a jamais obéi qu’à son tempérament impulsif et ses convictions changeantes. Son trait de caractère le plus dangereux pour ceux qui se prendraient pour ses supérieurs hiérarchiques vient de sa mémoire d’éléphant: qui lui a marché sur les pieds se les fera écraser un jour.

Alors ça promet. Car il en a des revanches à prendre depuis la trahison de 2009-2010, lorsque Sarkozy, Merkel et leur suite lui avaient refusé la présidence du Conseil pour la donner à Van Rompuy. Il était considéré comme trop libre, libertin presque, et trop bavard pour un tel poste de confiance.
Eh bien! L’heure du règlement de comptes va sonner …

Europe, ma pauvre amie, ces gens-là ne t’aiment pas, quoi qu’ils prétendent. Ils font te faire perdre un temps fou en jouant à leurs jeux politiciens. Ah! Cinq cents millions d’Européens pourraient vivre mieux dans un climat plus serein, et influer sur le cours des choses mondiales s’ils étaient bien dirigés.

Mais qu’est-ce qui fait donc qu’ils élisent toujours, très démocratiquement, les mêmes fossoyeurs du progrès social? – Sujet à débattre!

(Alvin Sold)