Modèle décadent

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Notre modèle démocratique est défaillant. Un phénomène qui remonte à des décennies et qui va croissant. A défaut de se montrer innovateurs et créatifs, donc courageux, les politiques – tous confondus – vénèrent leurs idoles disparues.

A croire que la société n’aurait pas changé du tout au tout, faisant des recettes idéologiques d’hier les poudrières de demain.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Hier, le travail, l’engagement personnel, l’intelligence et le talent primaient. Aujourd’hui, le copinage devient un élément central faisant en sorte que l’Etat ne peut plus répondre au critère d’arbitre soucieux de sains équilibres.

Tel fonctionnaire obtient ses jetons dans le CA d’une société privée. Laquelle, spontanément, le conseille quand il élabore avec ses équipes des dossiers qui la concernent. Tel ou tel „nommé“ d’un organisme public se dit neutre et tenu à la discrétion, mais n’hésite pas à discuter d’un dossier précis face à un acteur concerné au premier chef.

LuxLeaks? Oui, au quotidien! Clanisme, corruption morale, dépravation éthique. Des propos durs, peut-être, parfaitement justifiés pourtant face à quelques-uns dont les agissements pèsent sur leurs collègues parfaitement honorables. L’égalité devant la loi est un leurre dans les démocraties modernes du type de la nôtre et ce ne sont pas trois référendums aux questions soigneusement étudiées qui y changeront quoi que ce soit. Jadis, on se vantait de démocratiser l’école, de faire acte de justice et de justesse en abolissant l’examen d’admission au lycée, l’examen de passage et, surtout, en mettant au même niveau technique et classique.

En privant les parents du droit de décider du devenir scolaire de leur enfant, on n’a pas seulement entravé leur liberté personnelle. On les a littéralement obligés à recourir à tous les moyens possibles pour valoriser le cursus scolaire de leur progéniture.

L’actuel „scandale“ autour des questions d’examens internes dans le fondamental révèle simplement la nature humaine. L’anomalie n’est pas que les élèves puissent s’exercer avant des tests; elle réside dans le fait que tous les enfants ne puissent le faire. Prenons l’exemple scandinave et les fameux tests PISA. Evidemment, les classes concernées y sont préparées en détail, là-bas. Pas étonnant dès lors que leurs résultats soient meilleurs.

Quand donc finira-t-on, au Luxembourg, de retrouver le sens de cette valeur première qu’est l’honnêteté? Individuelle et collective? Celui, également, de cette autre valeur sans laquelle toute société s’écroule, à savoir la primauté de l’intérêt public?

A force de noyautage et de copinage malsain, le Luxembourg pourrait rapidement devenir un pays en pleine décadence. Et l’histoire nous apprend comment cela se termine.