/ Leitartikel: Titre Lettre ouverte à qui de droit
A force de ménager la chèvre et le chou, en d’autres termes afin de préserver leurs intérêts collectifs et particuliers, partis et candidats se ménagent. Et sous le prétexte du respect mutuel et celui du dialogue apaisé, ils évitent de parler de ce qui pourrait par trop fâcher.
Est-ce sain, véritablement utile?
Non!
La démocratie a besoin de vivacité et de franchise. Elle exige que l’on s’intéresse à ceux qui prétendent savoir décider au nom de tous. Or une femme sympathique n’est pas forcément un bon député parce qu’elle est femme. De la même manière, un excellent maire ou un lobbyiste doué n’est pas pour autant apte à influencer la législation dans le bon sens.
Si une assemblée parlementaire veut exercer jusqu’au bout sa responsabilité et si elle doit être un contrepoids face à l’exécutif, les meilleurs doivent y siéger. Pas les plus populaires, pas les plus carriéristes.
Une vraie plaie
Il y a pis.
Prenons la manière dont est constitué le gouvernement.
Est-il normal que des partis politiques – quels qu’ils soient – se préoccupent davantage de leur cuisine interne que du pays?
A cause du système fallacieux des circonscriptions, il en faut tant du Sud, tant du Centre, tant de l’Est et tant du Nord. Est-ce qu’on est un bon ministre parce que l’on habite une région? Pourquoi ne pas prendre les meilleurs pour leur confier les dossiers qu’ils sauront traiter avec talent et dont ils auront la maîtrise? Surtout par les temps qui courent.
Comment se fait-il que l’on puisse être ministre quasiment à vie, que l’on puisse revendiquer – avant même d’être élu – qu’on veut garder tel portefeuille plutôt que de refaire un petit tour d’information dans la vie civile?
Le pouvoir éloigne ceux qui l’exercent, les fait vivre en vase clos et, ne le cachons pas, les use. Alors pourquoi tant d’acharnement à un maroquin sous le ridicule prétexte que l’on veut servir?
Le sacrifice n’existe pas aux affaires. Le pouvoir en revanche frise et c’est cela qu’il conviendrait de dire aux citoyens.
Un ministre, fût-il le premier entre tous, se doit d’avoir toute sa lucidité, une réelle joie de vivre, une soif d’agir, la volonté d’attaquer les problèmes sans préjugés, la capacité de trancher indépendamment des sages conseils de conseillers eux aussi inamovibles. Un ministre, fût-il le premier entre tous, n’a pas à transformer sa fonction en dérivatif pour oublier ses soucis et peines personnels, n’a pas à être aigri pour cause d’échecs grands et petits.
Bref, un gouvernement a besoin d’hommes et de femmes au meilleur de leur forme physique et intellectuelle.
Or, où que l’on se tourne, dans la majorité et dans l’opposition, quelques exceptions à part, on voit ou des grincheux ou des désabusés, ou des arrogants ou des populistes, ou des psychorigides ou des donneurs de leçons.
La démocratie est une chose sérieuse comme l’est l’avenir d’un peuple, d’un pays, d’une nation. La gravité va de pair avec l’enthousiasme et ce dernier est joie.
L’ère ambiante n’est ni à l’un ni à l’autre et on se demande bien pourquoi.
Les difficultés politiques, économiques et sociales du moment sont, certes, réelles. Elles ne sont pas insurmontables. La „crise“ à la luxembourgeoise est maîtrisable.
Par de bonnes têtes.
Des têtes libres.
Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu
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