Le combat oublié

/ Le combat oublié

Et sans contamination, pas d’infection, n’est-ce pas? Donc, c’est sur les mentalités qu’il convient d’intervenir, sur l’éthique personnelle en somme. Car en définitive, prendre des précautions en faisant l’amour est simplement une question de respect de l’autre.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Ne revenons pas sur le rôle de la politique en la matière, à tous les niveaux. Eglises comprises, il est trop triste. Ceci dit, ajoutons qu’il est tout aussi justifié de s’intéresser à un autre scandale, celui des vaccinations en perte de vitesse pour d’obscures raisons de communication écolo-médicale.

Veut-on vraiment voir ressurgir – et c’est déjà le cas – des maladies presque oubliées dans nos contrées comme la polio, la rubéole, la tuberculose?

Apparemment oui. Il suffirait pourtant de se renseigner sur les ravages d’antan en la matière. Mais même le si utile vaccin contre la grippe est désormais décrié. Il est vrai que la désastreuse gestion médiatique du virus H1N1 par les ministres européens de la Santé y est pour beaucoup.

Question subsidiaire: que sont devenus nos sous dépensés? On pourrait nous les rendre, sous forme de tranche indiciaire …

53% de l’humanité

Evoquons plutôt un problème qui est une constante dans l’histoire de l’humanité et qui concerne désormais quasiment 53% de la population mondiale, à savoir la place de la femme dans la société.

Ah, la place Tahrir au Caire qui a procuré tant de joie aux démocrates européens pourfendeurs en paroles des dictatures! „Les jeunes de la place Tahrir“, „Les révoltés de la place Tahrir“, „Les courageux de la place Tahrir“! Qui sont-ils, ces gens-là?

Personne ne les connaît, personne ne les contrôle. Ni l’armée ni les Frères musulmans. Or, voilà que systématiquement, place Tahrir, des femmes journalistes sont conspuées, attaquées, violées sans que cela ne choque l’opinion internationale. „Il n’y a qu’à y envoyer des reporters hommes“, a-t-on même entendu. Au vingt-et-unième siècle!

Quand Caroline Sinz, grand reporter sur France 3, femme d’un âge respectable, journaliste confirmée, se fait agresser, déshabiller et que des hordes d’hommes jeunes et âgés la violent en lui enfonçant leurs sales doigts dans les parties intimes de son corps, est-ce qu’on est dans la civilisation, dans la recherche pour la démocratie, chez des „révolutionnaires“ à la recherche d’une Egypte meilleure?

Non, on se trouve chez des salauds incultes, fanatiques, possédés et qui font peur et presque rêver au retour d’un Moubarak, si ignoble fût-il.

Aujourd’hui encore, on peut tout dire, raconter, inventer sur une femme. On peut la blesser, l’humilier, la mépriser en paroles et en actes. Cela fait sourire discrètement les plus distingués, rire grossement les plus vulgaires. La majorité, femmes d’ailleurs comprises, s’en fout et vague à ses occupations.

Est-ce ainsi que l’on façonne le monde de demain?

Plutôt que de réfléchir au port du voile et aux „prières intérieures“ à l’école, inventons un cours de valeurs sur la vraie égalité entre hommes et femmes. Celle qui ne repose pas sur la matérielle égalité des salaires ou des promotions sociales, mais bien celle qui repose sur le très simple respect.