Freitag14. November 2025

Demaart De Maart

La tripartite mise à mal

La tripartite mise à mal

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Quand Gaston Thorn et John Castegnaro ont inventé de toutes pièces la tripartite, ils avaient une vision pour leur pays: vivre dans un espace souverain et apaisé, un Etat dans lequel il faisait bon vivre pour tout le monde, dans lequel les entreprises pouvaient prospérer (et donc gagner de l’argent) et où il était possible...

Aujourd’hui, la tripartite est mise à mal. Non pas parce que les syndicats ou le gouvernement (donc deux des trois partenaires autour de la table) refuseraient le dialogue, mais parce que le patronat veut tout revoir à la baisse, en opposant une fin de non-recevoir à la moindre revendication émanant des représentants du salariat.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck [email protected]

Ce patronat, qui est-il?

Disons-le sans la moindre ambiguïté: loin de nous l’idée de blesser des personnes pour la plupart respectables individuellement!

Il n’empêche que l’UEL, devenue seule représentante dudit patronat puisqu’elle regroupe tous les secteurs d’activités, est désormais largement influencée, voire dominée par la pensée unique des méga-entreprises qui opèrent au niveau mondial. Pour ces dernières, il n’existe qu’une finalité, c’est-à-dire respecter les budgets élaborés et atteindre le pourcentage de rentabilité fixé à l’avance et peu importe le contexte général.

Il en résulte que ceux qui représentent aujourd’hui le patronat à la table tripartite à Luxembourg sont en quelque sorte des chefs locaux ou régionaux soumis à des contraintes impératives, subordonnés à de vastes stratégies européennes et/ou internationales. Or, les objectifs des maisons-mères à l’étranger sont limpides: dorénavant on s’attaque au coût social sous tous ses aspects.

La casse par idéologie ambiante?

Il existe et il existera toujours dans le monde un endroit où l’on peut produire moins cher que dans un autre. Rien de nouveau à cela. Serait-ce une raison pour créer en Europe un contexte politique et économique général synonyme de réduction des acquis et de réduction du coût du travail?

Il n’y a pas si longtemps, rappelons-nous 2008, qu’on nous expliquait qu’il fallait sauver les banques pour prévenir une crise systémique!

Et si on était en train de créer une nouvelle crise systémique en démolissant le social? Car soyons certains que ce à quoi nous assistons ne sont que des signes précurseurs de quelque chose de plus important, fondamental.

Les patrons promettent-ils de porter la responsabilité d’une casse généralisée aux dégâts imprévisibles, y compris pour eux-mêmes, eux dont les carrières seraient courtes s’ils ne remplissaient pas leurs fameux objectifs de rentabilité?

Question simple.

Le Luxembourg fonctionnait-il mal avec son modèle de dialogue social?

Question tout aussi simple:
Le Luxembourg fonctionnera-t-il mieux avec un modèle de conflit? Ce dernier sera-t-il plus „rémunérateur“?

A force de casser des valeurs sûres, on appauvrit in fine un Etat, puisqu’on appauvrit sa population. Quel progrès!

Pas même cotable en bourse …

Mais des tas de milieux sont partie prenante du jeu de rôles auquel nous assistons. Les marchés évidemment, les politiques qui leur obéissent en initiant l’austérité qu’ils qualifient de rigueur, les chefs des banques centrales européennes dont certains tiennent un discours à l’identique le même jour. Ce fut le cas du Luxembourgeois et du Belge cette semaine (lire Le Soir du 15 décembre).

Belgique et Luxembourg: bonnet blanc et blanc bonnet? Non, bien sûr.

Si ce n’est pas la preuve de la coordination implicite des banques centrales, qu’est-ce alors?