La tête à l’envers

/ La tête à l’envers

Mais tout est disproportionné ces temps-ci.
Quand des adolescents se permettent de violer toutes les règles et se mettent en situation d’infraction évidente (cf. Woippy), leur entourage se permet de manifester et de jouer les casseurs du mobilier urbain pour protester contre la police qui intervient. C’est cependant la société qui doit payer le prix des réparations, argent gaspillé qui serait autrement mieux investi en Haïti, par exemple, où 400.000 innocents sont sans toit, où des centaines de milliers d’enfants n’ont plus d’écoles.
Les Etats-Unis envoient leur ministre de la Défense au Pakistan pour l’obliger à aider dans la lutte contre Al-Qaïda. Démarche singulière pour qui sait que le Pakistan justement est un véritable nid du terrorisme, que dans ses écoles coraniques on forme dès leur plus jeune âge des gamins à souscrire aux thèses de Ben Laden et consorts. Dans le même ordre d’idées, le Yémen estaidé financièrement, alors qu’il y a belle lurette que le gouvernement ne contrôle plus rien et laisse circuler et agir librement les membres les plus durs de la mouvance intégriste.
L’Europe cherche quant à elle une voie pour se protéger. Certes, elle a choisi de laisser du temps au temps avant d’installer des scanners corporels qui brimeront plus encore les libertés individuelles et porteront atteinte à l’intimité des citoyens. Il faut dire que rien n’arrêtera jamais un kamikaze et les plus récents exemples (l’incident de mercredi à l’aéroport de Munich et celui hier du vol New York-Louisville) le prouvent.

Causes et effets

Une société mondialisée en pleine mouvance a-t-elle nécessairement la tête à l’envers?
On pourrait le redouter.
Les banques font comme si la crise financière était derrière elles, prétendent qu’elles prêtent comme jamais avant, alors que tant les PME que les particuliers sont confrontés jour après jour à des refus sommaires. Aucune leçon n’aurait, semble-t-il, été tirée du passé récent. Peut-être l’épisode a-t-il été rayé des archives pour ne plus servir de cas d’école …
Barack Obama a raison de vouloir limiter la taille et les activités des banques (sans pour autant les priver de masse critique) pour limiter les dégâts futurs. Et il dit à juste titre qu’il faut limiter le degré de liquidités propres des instituts bancaires pour acheter des produits financiers type hedge funds. Qu’il fasse attention toutefois: il sera rapidement décrié et traité de „dangereux communiste“!
Et ainsi de suite.
Chez nous, mourir librement, avorter parce qu’on l’a choisi, librement, en adulte, voire en femme mature propriétaire de son corps et de son cerveau, est une mer à boire. La religion n’est pas innocente en la matière.
D’ailleurs! L’est-elle jamais?
Le jour où l’on se souviendra que toute croyance est respectable et strictement du domaine personnel, le monde aura avancé. On en est loin, car partout, les marchands du temple font leur commerce. Burqa, fatwa, menaces, cupidité, haine, fanatisme: que des valeurs humanistes, n’est-ce pas?
Oui, le monde marche sur la tête; oui, il est dangereux et, toute proportion gardée, face à cette terreur-là, le réchauffement climatique futur tient presque du surréalisme.

Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu