La relève

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Que de spéculations! Martine Aubry se déclarera-t-elle? Laurent Fabius s’imaginerait-il à nouveau un avenir présidentiel? Les primaires auront-elles lieu malgré tout?

Le parti socialiste est vraiment, et cette fois bien malgré lui, l’objet de toutes les attentions médiatiques et les arguments déployés sont souvent vains.

Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu

Quelle que soit la décision du juge new-yorkais aujourd’hui, qu’il soit innocent ou coupable, Dominique Strauss-Kahn ne se relèvera pas pour la bonne raison qu’il est aussi bien atteint humainement que politiquement. Il en résulte qu’au-delà du faire-semblant, le PS doit suivre la route qui est la sienne, afin que le changement redevienne possible. Car la vraie question qu’il convient de poser à un an de l’élection présidentielle française est la suivante: Nicolas Sarkozy est-il utile ou nuisible pour la France et pour l’Europe?

La réponse est une évidence. Non seulement, le locataire de l’Elysée n’a pas vraiment réformé la France, pis, le sort d’une majorité des citoyens s’est aggravé. L’appauvrissement se généralise, les classes moyennes voient leur niveau de vie baisser, les structures fortes de l’Etat, par exemple l’éducation nationale ou le secteur médical, souffrent et s’affaiblissent suite aux démantèlements successifs. Dans le logement, on ne constate guère de changement si ce n’est l’augmentation des prix, tant à l’achat qu’à la location. Dans les domaines phares de sa campagne de 2007, notamment la sécurité, rien ne va vraiment mieux et si succès il y a quelquefois, il est passager.

Alors Sarkozy a-t-il vraiment fait avancer l’Union européenne avec sa vraie fausse amie Merkel? Non, certainement pas. Son bilan se résume plutôt à une bonne communication.

Est-ce pour cela que le président et Carla ont décidé „d’offrir“ un bébé à la France? La campagne de com, lancée par Pal Sarkozy dans le Bild et relayée par Bernadette Chirac (citation: „quel bonheur pour tous les Français qu’une naissance à l’Elysée“) frôle déjà le ridicule.

Alternative réelle et souhaitable

L’alternative est nécessaire et elle est possible. Car côté socialiste, il y a un projet qui sera par la suite enrichi par les propositions du candidat. Et dans un parti qui compte en son sein autant de talents, il ne devrait pas être difficile de trouver le bon candidat.

Certes, il faudra être des plus vigilants, car désormais les citoyens observeront d’un oeil de lynx le passé de ceux qui prétendront à la plus haute fonction de l’Etat et de la République. A juste titre, soi dit.

Celui qui pourrait faire la course en tête est probablement le meilleur, du moins à nos yeux. C’est François Hollande, un homme modéré, mesuré, juste, extrêmement bien formé, préparé à la tâche et désireux d’incarner le changement. Par goût politique et non pas parce qu’une aile du parti ou une épouse l’y forcerait.

François Hollande est capable d’écoute, fin observateur, volontaire s’il le faut, capable de faire des choix en solitaire tout en ayant fait preuve de son aptitude à travailler en équipe. Il est en outre un Européen convaincu, soucieux d’une Union forte, intégrée et équilibrée et l’a montré au moment du référendum français sur le Traité constitutionnel. Discret, anti-bling-bling, plein d’humour, il ferait un bon président. Reste à voir si les fortes têtes du PS seront capables de renoncer à leur sempiternelle bataille des egos …

Ah, si le PS pouvait se résoudre à renoncer aux primaires, à se ranger derrière un candidat unique, à le soutenir comme un seul homme et à redonner espoir à son pays!

Il n’est pas interdit de rêver, n’est-ce pas?