Impunité

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(dpa)

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Quelle est donc cette nouvelle race d’hommes politiques qui a envahi le terrain et croit pouvoir vaquer à ses vices en toute impunité au grand dam des citoyens en bafouant la démocratie?

Ces „Messieurs Tefal“ surgissent de nulle part, se multiplient exponentiellement et sont persuadés que rien ne peut les atteindre. Tony Blair en fut, en son temps, un représentant illustre. Berlusconi et Sarkozy lui ont emboîté le pas.
Vacances toscanes au frais de la princesse pour le premier, soirées „bunga bunga“, ex-maîtresses au gouvernement, main-mise sur les médias pour le second, soirée Fouquet, yacht de Bolloré, vacances américaines tous frais payés pour le troisième: drôle de déontologie pour des dirigeants censés placer la loi au-dessus de tout, supposés donner l’exemple et garants de l’éthique politiqueet de la morale publique!

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu (Bild: Tageblatt)

En Allemagne, longtemps pays rigoureux en la matière, un Guttenberg a pu se maintenir au gouvernement longtemps en dépit d’un doctorat obtenu grâce au plagiat. Le voilà d’ailleurs consultant d’une commissaire européenne, la si „énergique“ Nelly Kroes, en charge des droits d’auteur …

Mais désormais, c’est le président de la République fédérale en personne qui s’avère être un membre du „Tefal-club“.

Arrangements, mensonges, pressions

Pourquoi aspire-t-on à une fonction dont on ignore la portée, l’importance, la responsabilité?
La question demeure en suspens, à entendre et écouter M. Wulff, lequel prétend devoir encore „apprendre“.
N’eût-il pas mieux valu qu’il laisse sa place à mieux préparé que lui, quitte à briguer la tâche une fois certain d’en être apte et digne?
Le si respectable et naïf Pierre Bérégovoy s’est jadis suicidé pour moins que ça. Il s’était fait embobiner et a encore eu ce que nous appelons sous nos latitudes de l’“Anstand“.

Pas Wulff qui ne veut pas renoncer aux lambris des palais officiels.

Se pose aussi la question des relations de ces gens-là avec la presse et les médias. Avoir des journalistes à leur botte, voilà ce dont ils rêvent, et dès lors, tout leur serait permis. On appelle, on charme, le cas échéant, on menace, on fait pression et on obtient gain de cause.

Mais les choses ne sont pas si simples. Car la vérité finit toujours par apparaître.

Dommage d’ailleurs que Wulff ait permis au Bild de se faire le chantre de la liberté de la presse …

Qu’en est-il sous nos cieux?

Pas plus tard que ce mercredi, le premier ministre, lors de la réception de nouvel an offerte à la presse, a souligné que ce n’était pas dans ses habitudes de faire pareils coups de téléphone.

Soyons honnêtes, cela a discrètement fait sourire. Car au Luxembourg comme ailleurs, la sphère politique, sociale et économique n’échappe pas à la tentation d’appeler par ci, par là. Il est vrai que cela se produit plutôt rarement et reste généralement bon enfant.

Il appartient aux médias d’être vigilants voire intransigeants en la matière et de faire en sorte que quelques mauvaises habitudes ne se transforment pas en règle générale. Côté politique comme côté commercial.

L’étonnante montée en puissance des politiciens du type de ceux que nous avons cités, et qui se font élire en bornant l’électorat à force de communication savante, est inquiétante. Car ces personnages sont les fossoyeurs de ce que l’Europe a de plus précieux: le modèle démocratique.