„Des propos biaisés et incohérents“L’ambassadrice de la Turquie réagit au Forum „Pour toi Karabakh“

„Des propos biaisés et incohérents“ / L’ambassadrice de la Turquie réagit au Forum „Pour toi Karabakh“
 Photo: AFP/Karen Minasyan

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En référence au Forum intitulé „Pour toi Karabakh“ de M. Frank Engel paru le 21 novembre dernier dans votre journal, nous nous voyons obligés de porter à votre attention notre réaction en tant que droit de réponse.

Bien que M. Engel affirme qu’il est loin d’être neutre en ce qui concerne l’Arménie et le Haut-Karabagh dans sa contribution, j’ai été toutefois étonnée de constater la nature sans fondement, biaisée et incohérente de ses propos sur la réalité des faits concernant ce conflit.

En ce qui concerne le contenu, il est surprenant d’observer que l’auteur a avancé une série d’allégations sans fondements concernant la position de notre pays face aux récents affrontements dans et autour du Haut-Karabagh. Le fait de présenter de telles allégations, qui sont le produit de la propagande des cercles de la diaspora arménienne, comme s’il s’agissait des réalités du terrain, est en contradiction avec le principe même de l’impartialité et de l’objectivité.

Je voudrais apporter quelque précision historique dans ce contexte: le Haut-Karabagh est la partie montagneuse du Karabakh, qui est un territoire historique de l’Azerbaïdjan. Le nom lui-même dérive de deux mots azerbaïdjanais: „gara“ – noir et „bag“ – jardin. Depuis l’Antiquité jusqu’à l’occupation de l’Empire tsariste en 1805, cette région faisait partie de plusieurs Etats azerbaïdjanais et, le plus récemment, le Khanat du Karabakh. En 1828, lors de la signature du Traité de Turkmantchaï à la fin de la guerre russo-iranienne a suivi un transfert massif d’Arméniens vers le Caucase du Sud, en particulier vers les territoires des khanats azerbaïdjanais d’Irevan (aujourd’hui Erevan, capitale de l’Arménie) et Karabakh. Le flux migratoire s’est poursuivi jusqu’au début du 20e siècle.

Par la suite, l’Etat d’Arménie a été créé dans les territoires de l’Azerbaïdjan et s’est développé pendant la période soviétique aux dépens du territoire azerbaïdjanais. En 1923, la province autonome du Haut-Karabagh a été créée en Azerbaïdjan, dont les frontières administratives ont été définies de sorte que les Arméniens constituent le groupe ethnique majoritaire. Cependant, non seulement l’Arménie n’a pas reconnu l’autonomie de la minorité azerbaïdjanaise en Arménie, mais elle a promu un climat d’intolérance et a tout fait pour que la communauté azerbaïdjanaise locale soit obligée de quitter ses terres. La soi-disant „république d’Artsakh“ est un régime fantoche illégal créé par l’Arménie pour couvrir son agression, dans les territoires internationalement reconnus de l’Azerbaïdjan. Ce n’est pas un hasard s’il n’est reconnu par aucun Etat du monde, y compris l’Arménie lui-même.

Nettoyage ethnique

En 1988, l’Arménie a lancé de nouvelles revendications territoriales contre l’Azerbaïdjan, cette fois pour la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh, et simultanément tous les Azerbaïdjanais restants (plus de 250.000) en Arménie ont été expulsés de leur pays d’origine. Après la dissolution de l’URSS, l’Arménie a lancé une agression militaire contre l’Azerbaïdjan, occupant 20% des territoires internationalement reconnus de l’Azerbaïdjan, y compris la région du Haut-Karabagh et sept districts (rayon) adjacents, effectuant un nettoyage ethnique contre tous les Azerbaïdjanais (plus de 750.000) dans ces territoires et commettant des crimes de guerre. Le massacre de 612 civils azerbaïdjanais dans la ville de Khojaly en 1992 est la preuve irréfutable. Près d’un million de civils azerbaïdjanais ont été expulsés de force de leurs maisons et de leurs terres. Les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ont condamné cette invasion et ce nettoyage ethnique, réaffirmé l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et exigé le retrait immédiat, complet et inconditionnel des forces d’occupation arméniennes de toutes les régions occupées.

Dernièrement, le 27 septembre 2020, le monde entier a été témoin du récent épisode d’agression arménienne contre les positions de l’armée azerbaïdjanaise et les zones résidentielles civiles en violation du cessez-le-feu le long de la ligne de contact au Haut-Karabagh. L’Azerbaïdjan a rapidement répondu à ces attaques conformément à son droit de légitime défense comme inscrit dans l’Article 51 de la Charte des Nations Unies afin de protéger son peuple et son intégrité territoriale dans ses frontières internationalement reconnues contre l’agression de l’Arménie.

Les forces arméniennes ont menées des attaques intensives contre les territoires azerbaïdjanais visant spécifiquement les zones urbaines et qui ont coûté la vie à de nombreux civiles, y compris des enfants, en causant aussi de nombreux dégâts aux infrastructures. Ces attaques de l’Arménie constituent une violation flagrante du droit international. Par ces attaques, l’Arménie continue de défier les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’OSCE. Malheureusement, ces résolutions contraignantes n’ont toujours pas été honorées par l’Arménie. Les provocations de l’Arménie montrent qu’il s’agit là du plus grand obstacle à la paix et à la stabilité dans la région.

La Turquie a toujours adopté une attitude cohérente concernant le conflit du Haut-Karabagh depuis le début. Nous continuons d’appuyer une solution négociée au problème sur la base du droit international, dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Il ne faut pas oublier que les attaques arméniennes, qui ont déclenché le conflit actuel, sont menées dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan.

Naturellement, la Turquie se range du côté des victimes de ce conflit, à savoir l’Azerbaïdjan et son peuple, dont les territoires sont occupés depuis plusieurs décennies. La communauté internationale est également censée faire de même et ne pas apaiser les occupants. A cet égard, nous devons clairement souligner que de telles allégations d’implication militaire de la Turquie dans le conflit et de transfert de „djihadistes“ de Syrie vers l’Azerbaïdjan ne sont que le produit d’une campagne vicieuse de diffamation et de propagande contre la Turquie et qu’elles ont été dûment réfutées par le Président de l’Azerbaïdjan. Nous invitons M. Engel à bien vérifier les informations des médias internationales indiquant que ces derniers temps, des terroristes affiliés au PKK/YPG ont été transférés en Arménie pour combattre aux côtés des agresseurs arméniens.

Ainsi, la réalité n’est pas toujours comme certains partiaux voudraient la décrire. 

* Fazilet Dagcı Ciğlık est ambassadrice pour la République de Turquie au Grand-Duché de Luxembourg

J.Scholer
30. November 2020 - 13.45

Le problème du Haut- Karabach est uniquement un problème entre deux pays ,l’Arménie et l’Azerbaidjan ,se réjouissant encore de leur entière souveraineté . D’après ma connaissance de la géographie mondiale ni l’Arménie, ni l’Azerbaidjan sont une province assimilée à la Russie, la Turquie ....et il me semble démocratiquement correcte, à part d’avoir des intérêts de répandre l’influence de son pouvoir dans la région, de rester neutre dans ce conflit.En lisant l’article , je félicite l’auteur qu’il nous emmène sur le parcours d’histoire des peuples arméniens,azerbaïdjanais mais en parlant de nettoyage ethnique, d’oublier un des faits majoritaires de l’histoire du peuple arménien , la crainte que les mauvais esprits de l’histoire 1915 reviennent. En ce-qui concerne ma personne, n’importe quel acteur mondial, je condamne les nettoyages ethniques, les interventions militaires dans des pays , des régions jouissant de leur entière souveraineté.Je le trouve aussi bizarre de parler de la complicité du PKK/YPG au côté arménien ,d’oublier de citer les quatre milles mercenaires syriens au côté azerbaidjan. ( Tal Leder , journaliste israélien,ntv) ( article dpa,6/10/20,Westfälische Nachrichten, ....) Madame l’ambassadrice , j’en ai plein de respect pour le peuple turque, leur culture, de même pour les peuples arménien et azerbaïdjanais, mais finissons enfin avec les mauvais esprits de l’histoire afin de garantir une paix mondiale .

Grober J-P.
30. November 2020 - 10.53

La terreur continue n’importe où, la dame peut m’expliquer la terreur des années 1894 -1896 ? L’homme a du mal à faire son mea culpa.