Election et pouvoir

Election et pouvoir
(Tageblatt/Pierre Matgé)

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Le Luxembourg est un pays unique sur la mappemonde. Car dans aucun pays sur terre ayant connu un nombre d’affaires et de scandales tels que ceux que nous venons de vivre (Dexia/Qatar, Cargolux/Qatar, Bommeleeër, SREL), le CSV pourrait se maintenir au pouvoir, d’autant qu’il a sérieusement été sanctionné par l’électeur.

Ici, en dépit d’une perte de 3 sièges et de 4,36 pour cent des voix, Jean-Claude Juncker et les siens revendiquent le pouvoir avec pour seul motif que le CSV reste le parti en tête, ce qui lui conférerait automatiquement le droit de rester aux affaires. En fait, ce que fait ce parti, c’est tout bonnement un détournement de l’idée démocratique.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

Pierre Werner, avec lequel nous avons pu discuter de cela et que nous avons connu depuis toute petite, se retournerait dans sa tombe.

Quand on perd, on perd et on l’accepte. L’Etat n’appartient à personne, si ce n’est à la collectivité des citoyens.

D’ailleurs, le triomphe électoral du DP est incontestable, même s’il est parfaitement normal après une cure d’opposition de dix ans. L’inverse ne l’eut pas été. Reste que dans le programme électoral des libéraux, certains points risquent fort de perturber le climat social, alors que le pays a plus que jamais besoin d’être fédéré, surtout le monde du patronat et celui du travail.

Le niveau de maintien du POSL a surpris beaucoup d’observateurs. Une stabilité peut-être due à la rectitude politique des socialistes dans l’affaire SREL et la capacité du parti à donner une chance à un nouveau qui a, hélas! manqué de temps pour construire et faire valoir son équipe.

Le Nord enfin avec la simplicité, les qualités de coeur et de travail de Romain Schneider ne peut pas être passé par profits et pertes.

Victimes pour partie du renouveau tardif du POSL, les Lénk n’ont pas atteint leur but. Ce qui prouve que leur importance est fonction de la crédibilité des socialistes face au peuple de gauche, ses problèmes sociaux et ses attentes sociétales.

L’epiphénomène des petits? Le fait de rassembler ensemble près de 6% des voix exprimées montre que les partis traditionnels n’apportent pas de réponse aux questions d’une frange importante de la société.

Les jeux sont faits et on en est désormais à l’arithmétique.

Trois coalitions sont possibles:

1) la coalition du renouveau: DP/POSL/déi gréng

2) la coalition à l’ancienne: CSV/DP, cette dernière ayant beaucoup de difficulté à préserver la paix sociale, si vitale par les temps qui courent.

3) La coalition reconduite, la mal aimée: CSV/POSL.

Nous verrons. Laissons le temps au temps pour négocier …