ÉDITORIAL: Oui, des règles

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Peut-on, au nom d’une fausse démocratie, tout tolérer, pis, doit-on en son nom, tout accepter?

La réponse paraît évidente, alors qu’en réalité, beaucoup de personnes ont du mal à l’accepter.
Quand un chef d’Etat major, fût-il général, critique publiquement les décisions de son président, il contrevient à son devoir de réserve. Barack Obama a par conséquent eu raison de limoger le militaire chargé de coordonner les actions de l’OTAN en Afghanistan. Car le pouvoir politique est en charge et s’il fait fausse route, c’est à lui d’en assumer les conséquences devant l’opinion publique et l’électorat.
Ce qui vaut pour les militaires s’applique à l’administration, mais aussi à l’entreprise où la hiérarchie est également verticale et ne saurait jamais être horizontale. Le croire serait un leurre dangereux.
Qui dit hiérarchie dit respect de l’autorité et exécution des décisions. Avec rigueur et discipline ce qui n’est ni de la servitude ni de la béatitude. Il y a simplement un temps pour la discussion et le débat, un autre pour l’exécution, chacun devant savoir qu’en définitive, la prise de décision est et sera toujours un acte solitaire. Au niveau de l’Etat, au niveau de l’entreprise, au niveau d’un syndicat, dans un hôpital, dans un club sportif.

Fini les chewing-gums

Prenons la débâcle des Bleus. Ainsi que du triste spectacle offert à la terre entière.
En serait-on arrivé là si la société et l’Etat au plus haut niveau avaient donné l’exemple?
Non, bien sûr.
Même le plus ardu des républicains doit se dire quelquefois que la monarchie a du bien.
Ne fût-ce que parce qu’on essaie d’y éduquer soigneusement les enfants de génération en génération. Pas question pour un Juan Carlos, un Gustave ou un Albert de traiter leurs concitoyens „de pauvres cons“ et de les prier „de se casser“. Car il leur serait difficile, par la suite, d’attendre des jeunes qu’ils aient un minimum de bonnes manières.
Des joueurs de football mâchant du chewing-gum pendant les hymnes nationales, faisant un doigt d’honneur aux journalistes, jouant les mutins à l’entraînement, se prenant pour des stars parce qu’ils gagnent beaucoup d’argent sans avoir la tête pleine, n’est-ce pas la logique conséquence d’un ultra-libéralisme éhonté qui les pourrit, celle d’un laisser-aller qui les corrompt, les deux réussissant à les transformer en pantins, alors que ce ne sont que de modestes jeunes manquant de repères?
Le sport, à l’instar d’ailleurs de la politique, est noble quand il œuvre dans le sens du collectif, de la solidarité, de l’exemplarité, de l’excellence.
Il devient contrefaçon quand il n’est qu’appât du gain, show-business, individualisme égoïste et réputation surfaite.
Une société sans valeurs est une société qui dépérit. Et la raison majeure de ce phénomène est l’absence de culture générale, donc l’absence d’éducation.
Mais, bizarrement, en dépit de la multiplication des diplômes distribués, cette dernière se perd. Et quand les incultes se rebiffent et se rebellent, ils accentuent leur propre déchéance et entraînent dans la chute toute la société.
Un processus qui n’augure rien de bon.
Malheureusement, ceux qui pourraient changer la donne, c’est-à-dire la classe politique et les partenaires sociaux, sont sourds et aveugles en la matière.
Par lâcheté? Peut-être.

Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu