Dienstag2. Dezember 2025

Demaart De Maart

De l‘ illusion du secret

De l‘ illusion du secret

Jetzt weiterlesen!

Für 0,99 € können Sie diesen Artikel erwerben:

Oder schließen Sie ein Abo ab:

ZU DEN ABOS

Sie sind bereits Kunde?

A l’exception de Gaston Thorn, peu d’hommes politiques luxembourgeois ont su faire aussi bien avec les médias que Jean-Claude Juncker.

D’ailleurs sa cote de popularité auprès des journalistes étrangers a atteint son apogée, il y a quelques années; au Luxembourg, les relations furent correctes en règle générale, l’exception ne donnant pas lieu, comme il l’aurait fallu à chaque fois, à des réactions vraiment virulentes de la part d’une presse un brin trop gentille.

Logo" class="infobox_img" />Danièle Fonck
[email protected]

A l’heure du village global et du web, on pourrait croire que les „puissants“ de ce monde ne s’adonnent plus à l’idée simpliste qu’ils pourraient cacher ceci ou cela aux médias, voire au peuple jugé incapable d’assimiler la vérité brute. Pourtant, comme aux temps des chevaliers et des rois, certains gouvernants continuent de modeler les faits telle une pâte pour enfants. Ils trichent, masquent, embellissent, aggravent selon leur bon vouloir, persuadés que le grand nombre ne s’en aperçoit pas. Et, sous le fallacieux prétexte de la „transparence“, stupide mot à la mode, ils informent pour ne rien dire de sorte que leur silence devient souvent la meilleure des sources d’information.

De l’amateurisme

Ne nous leurrons pas. Il y aura toujours des secrets et cela est tant mieux. Car la notion de „secret d’Etat“ ou de „secret défense“ est une réalité et quand des enjeux géostratégiques ou politiques de premier ordre sont en jeu, nul n’a intérêt à un déballage public.

De même que l’individu, dans le cadre de sa vie privée, a droit à la discrétion, les Etats y ont droit à certaines occasions et dans certains contextes. Dans la vie courante, telle excuse ne vaut pas.

On peut donc s’étonner du lapsus qui s’est produit vendredi dernier, quand Jean-Claude Juncker avait réuni quelques-uns de ses pairs à Senningen et qui lui a valu les foudres de la presse internationale.

Qu’il n’annonce pas cette rencontre au sommet est une chose. Que ses hommes de communication, la chose devenant publique, se comportent en bleus est inadmissible.

Face à des professionnels, seuls les meilleurs pros ont une chance d’être crédibles. Et ceux-ci n’auraient jamais nié l’évident. Car rien de plus aisé que de vérifier la présence de ministres au Château de Senningen …

Mais en vérité, le problème est ailleurs. Que l’on taise le rendez-vous des grands argentiers pour éviter la spéculation contre l’Euro peut être un argument à première vue. On a vu ce qu’il en fut des suites du mensonge et des relations publiques exécrables. La question qui se pose est pourquoi la spéculation peut avoir lieu, à n’importe quel moment et à propos de n’importe quoi. Où sont donc les „grandes et fortes têtes“ européennes et internationales qui osent créer un cadre politique rendant impossible le monopoly? C’est aux politiques et à eux seuls de fixer des règles et d’empêcher les agences de notation, les boursicoteurs, les profiteurs les plus abominables de jouer avec des pays, des entreprises, bref, des citoyens.

Il découle de l’incapacité des hommes politiques de faire correctement leur boulot que la presse doit s’interroger sur sa façon d’agir. Y compris chez nous. Soit dit en passant que si les journalistes luxembourgeois sont grosso modo trop gentils, cela ne signifie pas qu’ils sont moins bien formés, moins cultivés, moins doués que leurs confrères étrangers que nos „grands“ admirent tant! Non:

Ceux d’ici devront réfléchir s’ils ne prennent pas trop d’égards pour la „Luxembourg Corporation“ au lieu d’aller systématiquement droit au but, dans l’intérêt de leurs seuls lecteurs.