/ Complications en vue

A l’extrême gauche, rien n’est clair pour le moment si ce n’est qu’on pressent que Lutte ouvrière et la nouvelle Ligue de Besancenot ne s’entendront pas sur un candidat unique. Le brillant et pénible Jean-Luc Mélenchon, dissident du PS et désormais effigie de la Gauche et du parti communiste, jouera les troublions tandis que les Verts auront soit des primaires soit de la concurrence depuis la candidature annoncée de Nicolas Hulot. Hulot ou Joly, Hulot et Joly, voilà l’inconnue de ce jour.
Pour qui courent-ils, ces gens?
Qu’est-ce qui fait qu’ils se sentent prédestinés à diriger un pays de près de 65 millions d’habitants?
Danièle Fonck
dfonck@tageblatt.lu
Eva Joly se fit un nom comme juge d’instruction. Un surnom aussi, car elle se révélait être une dame de fer, même si, en définitive, ses dossiers n’ont pas abouti comme elle l’aurait souhaité. Elle est écolo. Est-elle pour autant au faîte de la politique, de l’histoire, de l’économie, de la complexité sociale, des enjeux sociétaux de la République française?
Hulot parle bien. C’est le métier d’un présentateur télé. Il parle de „capitalisme sauvage“, lui, le meilleur copain de Sarkozy, lui, un homme de droite qui veut rafler des voix à gauche sous le label écolo. Un trouble-fête donc, très „bobo“. Reste à découvrir au service de qui.
Nicolas, Dominique, François, Marineet les autres
Les socialistes ont désormais un programme et c’est un bon début. Mais ils n’ont pas encore renoncé à cette idée incongrue d’avoir des primaires, non pas ouvertes à leurs membres, mais à tous ceux qui voudront y participer. Un UMP pourra donc influer sur le choix du candidat socialiste. Singulier, non? Un scrutin avant le scrutin en quelque sorte. On verra ce qui en sortira. Strauss-Kahn peut-être, s’il ne fait pas un remake à la Delors et dans ce cas, ce sera l’actuel chouchou des sondages qui représentera le PS et non pas son meilleur candidat possible.
A droite, les choses ne sont pas moins complexes. Entre l’ego de François Bayrou et celui de Dominique Villepin il n’y a pas de différence. Même pas une nuance. Ils veulent y aller chacun et tous les deux ont des comptes à régler avec le maître de l’Elysée. Borloo ne sait pas s’il doit y aller et, surtout, s’il devra le cas échéant rouler pour lui même ou pour son ami Sarkozy. L’ami qui l’a tant déçu …
Et puis, il y aura la dame bleu marine, Mme Le Pen, si habile, l’excellente élève qui dépasse en finesse le papa. Elle représente une menace qui n’est pas à négliger, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle soit l’unique menace qui pèse sur la présidentielle 2012.
Trop de candidats éclateront le vote du premier tour qui est toujours pour une partie de l’électorat un vote de contestation, quitte à ce que les chances demeurent élevées que le tiercé gagnant sera Sarkozy, le socialiste et Marine Le Pen. L’élection présidentielle n’est cependant pas une course hippique et il n’y aura que deux candidats au second tour.
Ceux qui donnent déjà perdant Nicolas Sarkozy ont tort. L’homme n’a pas de vision d’avenir, pas de programme. Il n’en a jamais eu. Il est toutefois remarquablement doué et doté d’une capacité sans autre pareille: il sait rebondir et s’adapter dans l’instant. Il flairera le vent ambiant, dira à chacun ce qu’il veut entendre quitte à se démentir et se contredire. D’ailleurs, sa reconquête de l’électorat est en cours. Ceux qui devront se méfier le plus seront les socialistes, s’ils veulent éviter un nouvel avril 2002. Car dix ans après, en dépit d’un contexte national et international différent, le combat sera difficile.
Le PS saura-t-il être „sexy“ et „sérieux“?
Une fois n’est pas coutume. Laissons-nous surprendre …
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