2014

Tout acte dans la vie est politique, au sens philosophique du terme. Rien donc de ce que nous faisons n’est innocent, pour nous-mêmes comme pour les autres.

Danièle Fonck dfonck@tageblatt.lu

– Quel épanouissement recherchons-nous?
– Quel monde et quelle planète voulons-nous?

A ces deux questions, il n’y a de réponse qu’en nous
et force est pour tous de faire l’effort de faire apparaître notre vérité à nous, avec ce qu’elle peut avoir de subjectif.

La voilà, en effet, 2014, cette année nouvelle qui n’en garde pas moins l’héritage du passé et par conséquent
son lot de misère, de pauvreté, de solitude, d’injustice en somme. Inégalité devant la nature, devant la loi, devant ses pairs; inégalité la plupart du temps imméritée puisqu’elle commence à l’enfance et dès lors à l’innocence.

Trouvent-ils normal, ceux qui nous gouvernent et que nous avons élus, qu’il y ait tant de guerres en Afrique, continent par nous découpé injustement, tant de haines communautaires et religieuses?

Trouvent-ils acceptables que le fossé social se creuse un peu partout, que les acquis si durement conquis soient remis en question par des âpres au gain maximum, adeptes de „l’optimisation“ de „leurs“ revenus, chantres de l’assurance privée au détriment du mieux-être collectif et public?

Trouvons-nous dignes, alors que le honteux mur de Berlin est tombé depuis belle lurette, que de nouveaux murs de la honte s’érigent en Palestine, au Mexique et qui sait où demain?

Trouvons-nous logiques d’accepter sans contrainte et au nom du „politiquement correct“ la libre circulation au sein de l’UE, alors que nous ne pouvons ignorer que les citoyens roumains et bulgares seront exploités pour bon nombre du fait d’une sécurité sociale low cost, l’idée étant de tirer vers le bas l’ensemble des prestations européennes?

Trouvons-nous que la panacée serait de renoncer à nos si belles, riches et diverses cultures européennes, à la richesse fabuleuse de nos langues et de nos auteurs au nom d’une fausse ouverture sur le monde par web/net interposé?

Il va sans dire que notre réponse est non, cinq fois non.

Bonne chance …

Il importe peu que le futur Van Rompuy s’appelle Juncker ou non, que Barroso soit remplacé par Juncker, Schulz, Reding ou autre. Car là n’est pas la question.

La vraie question est ailleurs et se nomme philosophie politique et humaine.

Nous ne voulons pas d’hommes/femmes politiques européens et locaux voués à serrer des mains, pratiquant le „social kissing“, souriant devant les caméras et acquiesçant aux propos des plus grands qu’eux. Nous avons besoin de décideurs, de personnes capables de contredire l’autre – quel qu’il fût – s’il y a lieu, de susciter le débat, d’expliquer et, le cas échéant, de dire non.

Aurions-nous oublié que l’on ne se fait pas respecter nécessairement en misant tout sur la popularité. On ne gouverne pas à coup de sondages d’opinion. C’est bon pour l’audimat et mauvais pour énoncer et appliquer une politique.

Pour le Luxembourg, 2014 commence avec une nouvelle équipe gouvernementale. Nous souhaitons qu’elle réussisse, car l’inverse serait dramatique pour le pays. Elle a tout pour: talent, renouveau, indépendance d’esprit. Il lui faudra désormais échapper aux pièges, notamment ceux énoncés plus haut, avoir du discernement et reconnaître ses amis, et faire la part des choses entre les lobbyistes, qui croient avoir des „copains en place“, et les forces vives de la nation. Oublier aussi que la légèreté d’avant n’est plus, la „com“ plus la même et se rappeler 24/24 heures que désormais le poids des responsabilités est omniprésent.

Qualité d’écoute et qualité du dialogue seront essentielles.

Car ce n’est qu’ensemble que l’on gagne.

Bonne chance à vous tous, chers lecteurs, sur papier ou sur web, pour 2014. Que l’année soit ensoleillée pour votre âme, votre esprit et votre corps.