Le patron d’Apple, traité pour un déséquilibre hormonal, garde les rênes

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Le PDG d'Apple Steve Jobs a fini lundi par faire taire les rumeurs qui couraient depuis des mois sur sa santé et une potentielle résurgence de son cancer, en annonçant qu'il souffrait simplement d'un \"déséquilibre hormonal\" et qu'il entendait garder les rênes du groupe.

 Dans un communiqué publié avant l’aube en Californie, M. Jobs, 53 ans, a expliqué qu’il voulait réagir aux rumeurs le donnant „sur (son) lit de mort“, „pour que tout le monde puisse se détendre et apprécier le spectacle“ du traditionnel exposé donné mardi par Apple au salon MacWorld de San Francisco.
C’est l’absence de M. Jobs à ce salon, s’ouvrant lundi, qui avait fait se multiplier des rumeurs, récurrentes depuis qu’il était apparu très amaigri en présentant la dernière génération de l’iPhone en juin. En septembre il était toujours aussi mince pour présenter les nouveaux iPod, deux semaines après la publication par erreur d’une nécrologie par une agence de presse, mais il avait plaisanté en citant Mark Twain: „les rumeurs sur ma mort sont très exagérées“.
Lundi, les fans d’Apple pouvaient pousser un soupir de soulagement en apprenant que M. Jobs, opéré d’un cancer du pancréas en 2004, ne souffrait pas du même mal cette fois. Et l’action bondissait de 4,37% à 94,54 dollars. „Je ne connais rien aux hormones, mais je dois le prendre au mot“, commentait sur la chaîne d’informations financières CNBC Andy Hargreaves, analyste de la firme d’investissements Pacific Crest Securities. Pour Jim Goldman, le spécialiste de la technologie de la chaîne, l’annonce de M. Jobs est „le jour que redoutaient les investisseurs ayant parié contre Apple“.
C’est sur un ton très personnel que M. Jobs s’est adressé à la „communauté d’Apple“.
„Comme beaucoup d’entre vous le savent, j’ai perdu du poids tout au long de 2008. La raison en était un mystère pour moi et mes médecins (…) Heureusement, après des analyses supplémentaires, mes médecins pensent avoir trouvé l’explication: un déséquilibre hormonal qui m’a +volé+ les protéines dont mon corps a besoin pour être en bonne santé“, a-t-il expliqué. M. Jobs, à la tête du groupe depuis onze ans, a précisé que le traitement „relativement simple“ devrait lui permettre de reprendre son poids normal vers la fin du printemps. „Cela fait onze ans que je me donne tout entier à Apple. Je serai le premier à prendre mes responsabilités et à le dire à notre conseil d’administration si je ne peux plus remplir mes fonctions de PDG d’Apple“, a-t-il promis. Dans un communiqué séparé, le conseil d’administration de la société de Cupertino (Californie, ouest) a proclamé son „plein et entier soutien pendant qu’il se remet“ à son dirigeant. Sur le site spécialisé PaidContent.org, Staci Kramer a vu dans ces communiqués une tentative pour „relâcher la pression créée par un mélange de rumeurs“.
Elle a toutefois estimé qu’en laissant se développer les rumeurs, Apple avait commis une faute de communication. „Oui, (Steve Jobs) a droit au respect de sa vie privée si lui et le conseil d’administration pensent que (sa santé) n’a pas d’impact sur sa capacité à fonctionner comme PDG, mais les spéculations représentaient une grave diversion menaçant de prendre le pas sur les messages que la société veut faire passer“, estimait Mme Kramer. Le site spécialisé Gizmodo, qui la semaine précédente diffusait les rumeurs les plus alarmantes, saluait la „bonne nouvelle“, mais reprochait à l’équipe de communication d’Aple d’avoir „cherché à tromper le public en affirmant que (l’absence de Jobs à MacWorld) était le manque“ d’importance de ce salon, auquel Apple a décidé de ne plus participer dès l’an prochain. M. Jobs a laissé comprendre qu’il avait espéré garder ses problèmes de santé pour lui. „Maintenant j’en ai dit plus que je ne le voulais, et tout ce que je voulais dire à ce propos“, a-t-il indiqué.