Un succès pour la créativité

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Le Festival d’Avignon, grande manifestation pour les arts de la scène, a enregistré lors sa 62 e édition un „succès artistique et public“, selon ses organisateurs, qui veulent y lire un „manifeste“ selon lequel le „dynamisme de la création“ rencontre „un fort désir des spectateurs“. /Benoît Fauchet, Paris


Un festival avec toutes les facettes d’art: ici les „Dancers of Italy’s Emio Greco“

Kultur

 

Les 45 spectacles (310 représentations) présentés depuis le 4 juillet et jusqu’à samedi soir dans 24 lieux de la cité des papes ou situés extra-muros „ont connu la même fréquentation record que l’an passé, avec un taux de 93%, mais avec 16.000 places délivrées en plus“, selon les organisateurs.

Prendre la risque de la recherche

Quelque 116.000 billets ont été écoulés pour les spectacles, auxquels s’ajoutent 14.000 entrées pour les expositions et installations payantes, „soit un total estimé à 130.000 entrées“, ajoute-t-on de même source.
„Le succès de fréquentation des propositions gratuites démontre l’attention portée à accroître l’accessibilité du festival“, se félicitent les organisateurs, qui se réjouissent également que „le nombre de jeunes (moins de 25 ans et étudiants) continue de croître“, avec plus de 15.000 entrées. Ce „succès artistique et public a prouvé qu’un théâtre de création, qui prend le risque de la recherche, peut s’adresser au plus grand nombre“, ont-ils estimé.
„Dans un contexte où la nécessité de permettre aux artistes de créer et aux spectateurs de rencontrer leurs oeuvres semble parfois remise en cause, cette édition démontre à la manière d’un manifeste que le dynamisme de la création artistique, la très grande diversité des formes et des propos rencontrent un fort désir des spectateurs“, affirment encore les organisateurs.
Ce cru 2008 ouvrait le second mandat de quatre ans du tandem de jeunes directeurs formé par Hortense Archambault et Vincent Baudriller, qui milite pour un théâtre d’art résolument contemporain et ouvert à d’autres disciplines (danse, vidéo, cirque, arts plastiques).
Pour la première fois, la programmation a été pensée en lien avec non plus un mais deux „artistes associés“, l’actrice française Valérie Dréville et le créateur italien Romeo Castellucci, donnant le ton d’une édition qui a noué un dialogue fécond entre arts de la parole et théâtre visuel. „Les débats animés par certains en 2005 (édition marquée par une controverse concernant la place que le corps aurait prise au détriment des mots, NDLR) sont dépassés. Aujourd’hui, la question n’est plus ‚est-ce que c’est du texte ou de l’image?’“, se réjouit Vincent Baudriller. Doté d’un budget d’environ 10 millions d’euros, le festival reviendra à un „artiste associé“ unique en 2009 avec l’auteur et metteur en scène libano-québécois Wajdi Mouawad.

Des spectacles indépendants

Le „Off“ d’Avignon, libre rassemblement de spectacles indépendants en marge du festival, se poursuit pour sa part jusqu’au 2 août en espérant cumuler entre 500.000 et un million d’entrées avec, pour la première fois cette année, plus de 1.000 spectacles et événements à l’affiche.
Vincent Baudriller reconnaît que le „In“ et le „Off“ ont débuté avec un „écart un peu trop important cette année“, le second ayant officiellement démarré le 10 juillet, estimant que la date du 4 était trop proche de l’année scolaire.
Les deux associations (Festival d’Avignon d’un côté, Avignon Festival & Compagnies de l’autre) devraient rapprocher leurs points de vue en 2009 puisque le „In“ envisage un lancement plus tardif, autour du 8 juillet.
www.festival-avignon.com