Standing ovations pour les grand-mères folk rock

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La 32e édition du Festival du film italien de Villerupt a été inaugurée vendredi soir à l’hôtel de ville de Villerupt. Devant une salle des fêtes archicomble, Oreste Sacchelli, le délégué artistique de l’événement, a esquissé les grandes lignes et les nouveautés du festival, remercié tous les collaborateurs et les centaines de bénévoles qui contribuent...

Il a mis l’accent sur le fait que le thème de cette édition „Quand la classe ouvrière allait au paradis“, illustrant de nombreux aspects du monde du travail, était d’une actualité brûlante, et qu’il y a une année, au moment du choix de ce thème, les organisateurs ne se doutaient pas qu’une crise financière serait surgie, faisant à nouveau vaciller le monde du travail.
Après les discours d’inauguration, le festival connut son premier moment fort: la projection du documentaire du réalisateur Andrea Zambelli „Di madre in figlia“ sur le dur travail des femmes, appelées „mondine“ (repiqueuses) dans les rizières italiennes dans les difficiles années 40/50.

D’espoir et de désespoir

Pour alléger la pesanteur de leur labeur dans les champs de riz, pieds et mains dans l’eau pendant plus de 10 heures par jour, ces femmes et adolescentes chantaient des chansons qui font désormais partie du bagage „folk“ de l’Italie et qu’il importe de ne pas faire sombrer dans l’oubli. Des chansons d’espoir et de désespoir, d’amour et de lutte contre l’esclavage et pour la liberté. Une vingtaine de ces femmes, aujourd’hui grand-mères, ont constitué un chœur à Novi (Modena) et continuent à chanter ces chansons. Dans le documentaire elles parlent de leurs souvenirs, vont revoir les rizières d’antan et pimentent le tout par d’hilarantes ou émouvantes anecdotes.

Comme des „rockstars“, elles parcourent désormais le monde et donnent des spectacles jusqu’en Amérique, acclamées par des milliers de jeunes. Parfois accompagnées par le groupe folk rock Fiamma Fumana, ces sympathiques dames ont aussi appris à chanter au rythme de la batterie et du beat électronique. L’une d’elles, Lidia Ascari, raconte qu’elle a enfin son rêve d’enfance de pouvoir danser ou chanter sur une scène. Elle en est toute émue.

A la fin du documentaire, un chœur entonna un hymne à la liberté au fond de la salle … le public se retourna et découvrit les „Mondine di Novi“, sous la direction de Maria Giulia Contri. Sous les applaudissements du public enchanté et surpris, elles s’avancèrent jusques sur la scène et offrirent une heure de spectacle, se terminant par une standing ovation. Le jour suivant, samedi, le chœur séjourna au Luxembourg au Centre de documentations sur les migrations de Dudelange, au CCR Neumünster et le CNA de Dudelange avec la projection du film „Di madre in figlia“.

Durant ce premier week-end du festival, c’est la réalisatrice Susanna Nicchiarelli, qui était présente pour se prêter aux questions du public et de la presse. Son film „Cosmonauta“, qui est sa première oeuvre, a enthousiasmé les spectateurs du cinéma Rio de Villerupt et ceux de la Kulturfabrik à Esch/Alzette.

Plein de fraîcheur et de réalisme, le film montre l’enthousiasme des italiens pour les conquêtes de l’espace des soviétiques au début des années 60 et l’euphorie pour les idées communistes. Une jeune fille cherche à trouver sa place et à faire valoir son opinion au sein de la famille, au sein du parti, parmi ses copines de classe et vit, non sans difficultés, ses premiers ébats amoureux.

Durant la rencontre avec le public, Susanna Nicchiarelli, qui s’est exprimée en un français parfait, a admis, qu’elle a tenu à rester dans la salle durant la projection de son film, pour épier et constater les réactions des spectateurs d’ici. Sachant que la Lorraine et le Luxembourg sont des terres d’immigration, la perception de son film en est fortement et positivement influencée.