Pour sa dernière tournée, Johnny regarde vers l’Amérique

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Aigle gigantesque au-dessus de la scène, ambiance rock/rhythm'n'blues, reprises d'Elvis au milieu de ses propres tubes: pour sa dernière tournée, qu'il a lancée vendredi soir à Saint-Etienne, Johnny Hallyday adresse des oeillades à cette Amérique qui l'a toujours fait fantasmer.

C’est sur une reprise de „Et maintenant“ de Gilbert Bécaud qu’il clôt ce nouveau spectacle, pour symboliser le fait que cette tournée est annoncée comme sa dernière. Deux heures trois-quarts plus tôt, il l’ouvre sur une de ses chansons emblématiques, „Ma gueule“. Entretemps, il interprète bon nombre des tubes qui ont jalonné ses cinquante ans de carrière: „Diego“, „Que je t’aime“, dont le célèbre refrain est repris en choeur par les 6.500 spectateurs, „Gabrielle“ („Une fille que vous connaissez pas trop mal!“, lance-t-il au public), „Allumer le feu“ ou encore „L’envie“. Ces anciennes chansons constituent l’essentiel du spectacle, qui ne contient que très peu de titres de son dernier album. La scène est surmontée d’un gigantesque aigle métallique et encadrée par quatre statues de femmes-robots futuristes à tête de rapace. Un écran géant est disposé au fond, derrière quatre autres plus petits, rendus mobiles par des bras robotisés.
Au début du spectacle, l’entrée en scène de Johnny se fait de manière assez classique. Le rideau tombe, remplacé par une cascade de feux d’artifice qui laisse ensuite apparaître le chanteur, en costume noir à strass, ses treize musiciens et ses deux choristes. Déjà imposant, le dispositif scénique sera plus impressionnant pour le reste de la tournée, qui a essentiellement lieu dans des stades, avec comme point culminant trois Stades de France complets les 29, 30 et 31 mai. La configuration présentée au Zénith de Saint-Etienne a en effet été adaptée aux dimensions plus réduites de la salle et ne s’appuie que sur 70% des décors prévus pour les enceintes sportives, où les écrans géants mobiles seront au nombre de huit.
Musicalement, Johnny a voulu privilégier le rock à la variété, dans le même esprit que sa précédente tournée, „Flashback“, en 2006-07, mais de manière plus étoffée: pas de cordes ou de choeurs outrageusement grandiloquents dans les arrangements, mais large place accordée aux guitares, aux cuivres rhythm’n’blues et à l’harmonica, manié en virtuose par un de ses musiciens. Le passage le plus réussi du spectacle arrive à mi-parcours. Le chanteur et six musiciens passent au-dessus de la foule en marchant sur une passerelle descendue des cintres et s’installent sur une plateforme dans la fosse, devant les gradins.
Là, ils jouent plusieurs chansons sans artifice, comme s’ils étaient sur la scène d’un petit club de rock, dont „Le pénitencier“ et deux standards d’Elvis Presley, „Blue Suede Shoes“ et „That’s Allright Mama“. Les fans, plutôt sages le reste du temps, s’agglutinent autour de la plateforme pour être au plus près de leur idole, qui s’adresse fréquemment à eux tout au long de la soirée. Ce passage intimiste se clôt sur „Tennessee“, avant que Johnny regagne la grande scène. Il donnera six autres concerts à Saint-Etienne jusqu’au 16 mai dans le cadre du „Tour 66“, ainsi baptisé en référence à la mythique route 66 aux Etats-Unis et au fait qu’il aura 66 ans le 15 juin. Le dimanche 17, il montera les marches du Festival de Cannes pour la présentation en compétition du film „Vengeance“, du réalisateur hong-kongais Johnnie To, dans lequel il tient le premier rôle. La tournée reprendra dans la foulée pour s’étaler au moins jusqu’à fin novembre et probablement jusqu’à 2010.