/ Paris accueille l'Alvin Ailey American Dance Theater, tonique quinquagénaire
L’Alvin Ailey American Dance Theater s’est produit avec un dynamisme intact dans un Théâtre du Châtelet comble, où il sera en résidence jusqu’au 25 juillet avec trois programmes répartis sur 20 autres représentations. L’ancienne étoile emblématique de la compagnie new-yorkaise, Judith Jamison, qui en a pris la direction artistique après le décès d’Alvin Ailey, entretient la flamme du souvenir chez une trentaine de danseurs, en majorité noirs. La compagnie s’emploie ainsi à préserver l’héritage de la culture afro-américaine, tout en s’ouvrant aux jeunes talents. Alvin Ailey a laissé 79 ballets d’une rare force théâtrale, dont celui qui a établi sa réputation aux Etats-Unis et dans le monde, „Revelations“, une composition de 1960 sur des „negro spirituals“ interprétés par des choeurs de congrégations paroissiales. Cette chorégraphie, qui était à l’affiche de la soirée d’ouverture, sera aussi au menu de deux des trois programmes suivants, qui offriront la possibilité de se faire une idée de trente ans de création (1958-1989) d’Alvin Ailey, ainsi que des apports extérieurs assimilés les années suivantes. „Revelations“, avec son fameux duo „Fix me Jesus“, témoignage d’une foi inébranlable traduite en équilibres et extensions. La pièce n’a pas pris une ride et demeure le symbole éloquent de l’orientation artistique du chorégraphe, préoccupé d’exprimer les sentiments des hommes et des femmes noirs américains. Son écriture, fondée sur la culture noire sans être folklorique, mêle la danse primitive, la modern dance et le jazz à une pointe de danse classique. Ce qui permet à ses danseurs d’interpréter aussi bien des chorégraphies de Maurice Béjart, Hans Van Manen ou Twyla Tharp.
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