„Panique au village“ et son univers déjanté débarquent sur grand écran

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Le film d'animation "Panique au village" avec son univers déjanté et absurde et ses héros, des figurines nommées Cheval, Cow-Boy et Indien, débarquent sur grand écran mercredi après avoir d'abord été une série de dessins animés à succès sur le petit écran.

„Panique au village“ au Luxembourg

2008: „Panique au village“ ou plutôt au Luxembourg

Présenté en sélection officielle au dernier Festival de Cannes, „Panique au village“, des Belges Vincent Patar et Stéphane Aubier, met en scène une dizaine de personnages dotés d’un fort accent belge dans un décor de village en carton-pâte où vivent notamment Cow-Boy et Indien, deux professionnels de la bourde et du cataclysme. Pour faire plaisir à Cheval, sorte de papa improbable, ils décident de lui construire un barbecue en briques. Sauf qu’au moment de passer la commande sur ordinateur, la touche zéro reste coincée derrière le premier chiffre et ils se retrouvent avec des millions de briques livrées devant leur porte.
En voulant cacher leur méfait, les deux compères vont provoquer une véritable catastrophe, point de départ d’une aventure extraordinaire. Avec Cheval — bon bougre même s’il jure parfois „mais où sont passés ces deux cons ?“ — ils seront entraînés vers des horizons insoupçonnés et rencontreront de drôles de créatures, comme si Jacques Tati et Jules Verne avaient décidé de faire cause commune.
Cinq ans ont été nécessaires à Patar et Aubier pour passer du court au long métrage. „Au début, on pensait que le scénario nous prendrait six mois parce qu’on avait fait la série de 20 épisodes (2001-2003, ndlr). En fait, on a passé trois ans car on voulait

raconter une histoire mais on partait dans tous les sens“, raconte dans un entretien à l’AFP Stéphane Aubier. „Avec le long métrage, les jouets du départ sont devenus des +acteurs+ avec une psychologie, une vraie vie. On a renforcé les liens entre les personnages. Cheval par exemple devient amoureux de la professeure de piano. Ils vivent dans de vraies maisons“, renchérit Vincent Patar qui avec Stéphane Aubier prêtent leur voix à cinq personnages. Les fans de la série montrée en 2003 sur Canal+ retrouveront Steven, le voisin irascible au tracteur rouge qui hurle au lieu de parler et dont Benoît Poelvoorde est l’interprète. „C’est le plus petit, donc il hurle pour se faire entendre“, souligne Stéphane Aubier là où Benoît Poelvoorde reconnaît qu’il a failli „se casser les cordes vocales à hurler en faisant des borborygmes“. Dans ce long métrage au rythme rapide, où il pleut parfois des vaches, l’imagination est au pouvoir dans chaque détail. 100 kilos de vis, 200 litres de colle à bois, 24.000 bâtons à brochette pour fixer les décors et soutenir les figurines ou encore 45.000 briques miniatures et 1.500 figurines ont été nécessaires à la vingtaine de personnes au total qui ont participé à la réalisation du film, loin des grandes équipes des studios américains.
„On aurait du mal à gérer de grandes équipes. On aime toucher les éléments, la matière. On a souvent des idées qui viennent devant la caméra directement donc si on doit déléguer, tout penser avant c’est juste pas possible“, explique Vincent Patar.
Là où certains cherchent la réalité la plus fidèle, Stéphane Audier s’esclaffe en pensant aux coups de pinceaux visibles selon lui à l’image, sans parler d’Indien qui n’a pas toujours la même tête ou le même corps parce qu’il a fallu 300 figurines différentes rien que pour ce personnage! Comme le souligne Benoît Poelvoorde, „si jamais nous devions subir une guerre nucléaire, Aubier et Patar pourraient encore faire ce genre de films à la cave alors que chez Pixar non! Et on aurait +Panique au village le retour+“.