KlangweltenMake Åkerfeldt growl again. Or not.

Klangwelten / Make Åkerfeldt growl again. Or not.
Opeth – "In Cauda Venenum"

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Avec In Cauda Venenum, Opeth signe un album de rock progressif éblouissant

De Ian De Toffoli

Opeth, un des groupes de métal progressif les plus connus de son temps, originaire de Stockholm et fondé en 1990 autour du chanteur et guitariste au charisme fou qu’est Mikael Åkerfeldt (même si, en concert, le mec ne ferme pas son clapet), vient de sortir, il y a deux mois, son treizième album studio, sur les labels Moderbolaget et Nuclear Blast (une version suédoise et une version anglaise de l’album). Le titre de l’album est en latin: „In Cauda Venenum“. Cela signifie: du venin dans la queue. Je suppose qu’ils parlent du scorpion, bien sûr. Et une chose claire peut être dite dès le début: c’est le meilleur album de métal (voire de rock) progressif qu’ils ont sorti jusque-là !

Opeth, dont le style empruntait, à l’époque d’albums comme „Ghost Rêverie“, d’un côté aux styles les plus brutaux à travers des chants gutturaux et des séquences instrumentales très agressives tandis que de l’autre, il se distinguait par des séquences progressives mélodiques, très souvent douces et ensorcelantes, a, depuis l’album Damnation, qui a marqué un sérieux tournant dans l’histoire du groupe, laissé tomber leur si marquante dichotomie pour se concentrer sur un style musical tourné sur un rock à mi-chemin entre psychédélique et progressif, voire jazz et folk, le tout sans growls de la part du chanteur. Même si le son est moins lourd que par le passé, l’ambiance et la sonorité des mélodies restent reconnaissables.

„In Cauda Venenum“ commence très fort, par le titre „Garden of Earthly Delights“, sorte d’introduction électronique envoûtante, pour poursuivre avec un titre plus heavy métal, „Heart in Hand“. Mais l’album comporte aussi de véritables ballades, comme „Lovelorn Crime“, où les multiples couches de la voix de Mikael Åkerfeldt possèdent de puissantes caractéristiques hypnotisantes. Une chanson à écouter en boucle.
„The Garroter“, une des dernières chansons, comporte un niveau de théâtralité et d’expérimentation qu’on n’a pas encore entendu dans la carrière du groupe.

Des passages au piano qui font penser à du jazz fusion bizarroïde qui semble tout droit sorti d’un épisode de film noir ou gothique. Le dernier titre „All Things Will Pass“ reprend adroitement un de leurs traits les plus marquants : la variation de style effrénée: il passe de sections acoustiques tranquilles aux sections plus heavy et plus métal, plus distordues, plus agressives, plus épiques pendant que Åkerfeldt impassible chante en variant savamment entre voix haute et voix plus robuste.

Même après treize albums, Opeth, groupe à l’inventivité débridée, continue à faire de la musique stimulante, qui repousse sans cesse les limites du genre. „In Cauda Venenum“ est un petit chef-d’œuvre et probablement le meilleur album que le groupe n’ait jamais créé dans sa phase progressive.

Meilleures pistes: Lovelorn Crime, Continuum All Things Will Pass

Rating: 10/10