/ \"Les Cendres du temps: redux\": Wong Kar-wai à la force de l'épée et des sentiments
En 2007, Wong Kar-wai se rend compte qu’il existe plusieurs versions dans le circuit de son film tourné en 1992 „Les Cendres du temps“, certaines légales, d’autres non. Il entreprend de reprendre le montage du film pour en établir une version définitive, cherchant auprès de distributeurs et même jusque dans des entrepôts spécialisés des copies en bon état. Devenu „Les Cendres du temps: redux„, le film permet aux cinéphiles de retrouver les acteurs fétiches du réalisateur: Tony Leung Ka Fai („L’Amant“ de Jean-Jacques Annaud) et Tony Leung Chiu Wai („In the mood for love“), deux acteurs souvent confondus, Leslie Cheung (décédé en 2003), Brigitte Lin et Maggie Cheung.
Inspiré d’un roman du chinois Louis Cha, le long métrage plonge le spectateur dans le Jianghu, genre littéraire qui remonte au moins à la dynastie Ming (1368-1644 après Jésus-Christ) et qui se déroule dans l’univers des arts martiaux.
Cette fresque historique tourne autour d’un personnage central, Ouyang Feng qui vit seul dans le désert de l’Ouest depuis que la femme qu’il aimait a préféré épouser son frère. Ce maître dans l’art de manier le sabre est devenu un intermédiaire: il engage des tueurs à gages experts en arts martiaux pour exécuter des contrats. Son coeur meurtri l’a rendu cynique et sans pitié, mais ses rencontres avec amis, clients potentiels et futurs ennemis vont lui faire prendre conscience de sa condition. Les personnages aux visages multiples (yin et yang) se croisent au fil des saisons et d’histoires quasiment toujours vouées à l’échec, sur fond de pensées très confucéennes. „Les romans d’arts martiaux font partie de la littérature chinoise, depuis ses origines. Ils ont été très populaires dans les périodes troublées de l’histoire (…) La raison est peut-être que le monde décrit dans ces romans est un univers imaginaire, où les valeurs existent uniquement sous une forme absolue. C’est aussi un monde où la seule loi est la loi de l’épée. Et surtout, ces romans reposent sur des héros“, explique Wong Kar-wai dans les notes de production.
Depuis quelques années, le public occidental a redécouvert le Jianghu grâce à Wong Kar-wai, Ang Lee („Tigres et dragons“) et Zhang Yimou („Le secret des poignards volants“), films qui révisent le genre et où l’esthétique est une composante essentielle. „Les cendres du temps: redux“ ne déroge pas à la règle grâce au directeur de la photo Christopher Doyle, fidèle de Wong Kar-wai. Les contrastes de lumière sont poussés à l’extrême, les couleurs saturées, les combats transformés en chorégraphies ultra esthétisées tandis que les visages des héros sont filmés au plus près pour leur apporter de l’humanité.
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