Le quartier rouge d’Amsterdam reconstitué à la National Gallery

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La National Gallery de Londres expose une installation des artistes américains Ed et Nancy Kienholz inspirée du quartier des prostituées d'Amsterdam et affirme voir un lien entre cette oeuvre contemporaine et les tableaux des maîtres néerlandais du XVIIe siècle.

L’installation des Kienholz, intitulée „The Hoerengracht“ (ou canal des putains), reproduit sur un mode hyperréaliste une rue du Quartier rouge d’Amsterdam avec ses prostituées – en l’espèce des mannequins en plastique – en vitrine, ses cendriers à moitié pleins, ses magazines recouverts de poussières et ses vitres sales.
Lorsque la National Gallery, qui s’aventure rarement dans le domaine de l’art contemporain, a annoncé l’an dernier qu’elle accueillerait cette installation déjà montrée à Berlin, certaines voix s’étaient émues, accusant le vénérable musée londonien de se prostituer lui-même pour le plaisir de choquer. Mais le conservateur du musée, Colin Wiggins, a défendu la décision de l’établissement. „C’est comme se promener dans un tableau néerlandais d’Amsterdam du XVIIe siècle“, a-t-il comparé lors d’une présentation de l’oeuvre à la presse. „Nous avons (dans nos collections) des tableaux de viols collectifs, d’incestes, de meurtres, de tortures, de mutilations, mais parce qu’on les encadre dans des cadres dorés et qu’on les couvre d’un vernis, ils sont sûrs, ils sont inoffensifs“, a-t-il argumenté. „C’est une exposition extrêmement sérieuse qui ne cherche pas à rendre la prostitution glamour ou romantique“, affirme pour sa part Nicholas Penny, directeur de la National Gallery, où l’installation sera ouverte au public à partir de mercredi et jusqu’au 21 février. Le Hoerengracht est l’une des dernières oeuvres des Kienholz avant le décès d’Ed, en 1994 à l’âge de 66 ans. Avant sa rencontre avec Nancy, l’artiste s’était rendu célèbre par ses travaux controversés autour de la maladie mentale, de l’avortement et du commerce sexuel.