/ Le mythe d’Elvis Presley
„The Convertibles“: une formation luxembourgeoise sympathique et captivante, composée de cinq copains unis par une forte passion commune, celle pour la musique des années 50/60, façon mythic Elvis Presley. Mais le King of rock’n’roll étant et restant unique et inimitable, nos „Convertibles“ nationaux n’ont certainement pas la prétention de l’imiter, voire même de l’évincer, bien au contraire.
Delia Pifarotti
Se faire plaisir en jouant et en chantant les rockabilly-tubes d’antan, divertir le public amateur de ce genre particulier et atemporel, expression d’une époque innovatrice, rebelle et vouée à la danse, voilà le but que poursuivent Ralph (chant), Mulles (guitare et chant), Electro Dan (guitare et basse), Roaring Ars (contrebasse) et Busy Guy (batterie), de leur vrai noms Ralph Alvis Haas, Emile Scholtes, Daniel Weyler, Arsène Salvestrin et Guy Krier.
Rock ’n’ roll
Des compositions personnelles et fidèles au style affiché ne font qu’ajouter du charme à cette bande de fripons, qui se retrouvent en „Convertibles“ depuis 2001, jouant concerts divers par-ci par-là (Knuedler, Blues & Jazz-Rallye, Fête de la musique), calquant les scènes de locaux tels que l’Inouï et Sang a Klang, sortant deux albums („Delux“ et le tout récent CD/DVD „Tour de Luxembourg“) et dégustant le succès obtenu par le passage de leur frontman avec „Blue Moon“ sur Arte en 2007 et récemment même sur ZDF.
Bel itinéraire artistique, toujours pimenté de bonne humeur et la salutaire envie de ne pas se prendre trop au sérieux, qui aboutit même, vendredi prochain, à la Philharmonie de Luxembourg! Chapeau, les gars! Petit changement au niveau du guitariste: Electro Dan a cédé sa place à Ron Giebels, qui continue la Convertibles-tradition avec le même enthousiasme.
Nous avons pu les rencontrer dans leur Ösling, plus exactement à Eppeldorf, au domicile de Ralph, pour leur poser quelques questions et satisfaire notre curiosité. Gisèle, souriante manager du groupe et épouse de Ralph, s’associa à nos jasements.
Tageblatt: Pourquoi le nom „The Convertibles“?
The Convertibles: „Quand nous avons formé notre groupe, nous étions décidés de jouer notre genre préféré de musique, le rock ’n’ roll à la Elvis, Chuck Berry, Eddie Cockrane, Little Richard et autres gars fascinants. Cependant, au cas où nous changerions d’idée, le nom ’Convertibles’ nous aurait permis de nous ’convertir’! Voilà. En plus, les voitures de cette époque-là s’appelaient pareil, donc le choix était vite fait!“
„T“: Vous connaissiez-vous tous déjà avant la constitution du groupe?
T.C.: „Non, pas tous. C’est Mulles et moi (Ralph) qui étions amis depuis l’école primaire et il nous arrivait de faire du vélo ensemble. Nous avons découvert nos talents respectifs: la guitare et le chant. Comme j’étais plutôt introverti et ne chantais que sous la douche, c’est pour un concert dans une église que je suis sorti de mon cocon. Et puis, c’était parti: une jam-session nous a tous rapprochés et nous avons tout de suite opté pour le rock’n’roll.“
„T“: Vous ne voulez cependant pas être considéré comme imitateur d’Elvis?
T.C.: „Absolument pas. Il y en a tellement de ceux qu’on appelle ’impersonators’ en Amérique! Nous nous plaisons à jouer ses chansons, c’est tout. Parfois nous jouons aussi des morceaux moins connus par le public. Nous sommes une cover-band, nul doute, mais même Elvis n’était qu’une cover-band à succès, car il n’a jamais composé aucune chanson! Cependant, il était vraiment un grand, car il y a eu des moments tellement intenses, où sur dix titres dans le hit-parade, bien sept étaient de lui! Pendant les premiers 18 mois de son ascension, ses tubes se donnaient continuellement le change. A l’époque, les stratégies de marketing étaient bien différentes et il est faux de prétendre que Mariah Carey, avec ses 19 number one, a dépassé les 18 d’Elvis. J’ai vérifié, elle devra en dépasser bien 30!“
„T“: Qu’est ce qui différencie encore l’époque musicale d’Elvis de celle d’aujourd’hui?
T.C.: „Surtout l’évolution technologique, qui a facilité beaucoup de choses, mais en a fait disparaître d’autres. Dans les années 50, les guitares électriques sortaient à peine de leur stade initial, alors que maintenant elles sont le fruit d’un perfectionnement technique impressionnant. Par contre, les chanteurs de jadis devaient faire preuve de vrai talent et posséder une voix convaincante. Ce n’est plus le cas maintenant, la voix profite d’un support technique important, ce qui permet à de nombreux chanteurs d’avoir du succès malgré une voix à peine audible. C’est à 35 ans que la voix d’Elvis avait atteint sa plus grande maturité, avant qu’il ne la casse avec les drogues et médicaments. Les jeunes d’aujourd’hui, projetés dans la popularité par des castings douteux, n’ont plus l’opportunité de faire mûrir leur voix.“
„T“: Quelles sont les qualités d’un bon chanteur?
T.C.: „Il doit posséder quelque 6 ou 7 qualités, dont le fait d’être un bon showman. Mais les chanteurs d’aujourd’hui n’en disposent à peine la moitié. Robbie Williams et Madonna sont, par exemple de superbes entertainer, mais la puissance naturelle de leur voix, comparée à leurs collègues de jadis, laisse à désirer. Faisons quand même la part des choses: Qu’aurait été Elvis, s’il avait eu la tronche de Quasimodo de Notre-Dame!?“
„T“: Quels sont vos projets dans l’immédiat?
T.C.: „Eh bien, vendredi le concert à la Philharmonie, qui est un passionnant défi pour nous, ensuite la promotion de notre dernier album ’Live in Luxembourg’ par divers concerts, dont un le 27 février au Café Verso de Clausen.“
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