Le Crazy Horse, nouveau terrain de création du chorégraphe Philippe Decouflé

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Ordonnateur des cérémonies des Jeux Olympiques d'hiver 1992, le chorégraphe Philippe Découflé, associé au designer Ali Mahdavi, dévoilera le 21 septembre la nouvelle revue du Crazy Horse, le temple international du "nu chic", dont il est devenu l'inattendu metteur en scène.

Ali Mahdavi, nouveau directeur artistique du Crazy Horse, et Philippe Découflé qui s’est essayé à l’effeuillage sexy dans „Coeurs Croisés“, le dernier spectacle de sa compagnie, sont les premiers hommes à succéder à Alain Bernardin, fondateur du cabaret parisien, qui s’est suicidé en 1994. Ces quinze dernières années, Molly Molloy désormais au Paradis Latin, était la gardienne de l’héritage artistique très codifié d’Alain Bernardin, inventeur du „nu chic“ en habillant les corps par des projections de motifs géométriques afin de se distinguer des cabarets „à plumes“ comme le Lido. Créé en 1951, le Crazy Horse a été vendu en 2005 par la famille Bernardin à un investisseur belge, Philippe Lhomme.
En octobre 2008, Philippe Decouflé a été recruté comme directeur artistique pour „remettre la création au coeur de ce lieu mythique“, selon la direction. Le chorégraphe a cependant été rejoint en juin dernier par le styliste Ali Mahdavi „pour recentrer l’élaboration de la nouvelle revue sur les codes-maison“. Ce dernier assure finalement la direction artistique, tandis que M. Decouflé a été chargé de la mise en scène. Lundi, lors de la présentation à la presse de plusieurs tableaux inédits, les deux créateurs ont revendiqué un „travail en tandem“. „Le Crazy réunit tout ce qui me passionne : les femmes, les corps, la danse. La scène de ce cabaret est commun un écrin pour une idée : des filles splendides, nues, en talons aiguilles et habillées de lumières“, a expliqué à l’AFP Philippe Decouflé. „J’ai tenté de m’inscrire dans le renouveau par la continuité avec un langage et des outils d’aujourd’hui“, a ajouté le chorégraphe qui a dû toutefois renoncer à des idées jugées trop avant-gardistes par la direction du cabaret, notamment un tableau final sur une musique reggae avec des danseuses à moitié nues, en pantalons baggy. Si le célèbre numéro de la „relève de la garde“ (des danseuses nues transformées en horse guards britanniques) ouvre toujours la nouvelle revue, Philippe Decouflé et Ali Mahdavi dépoussièrent les codes avec plusieurs tableaux nettement plus sexy : une présidente de multinationale au bord de la crise de nerfs se lance dans un effeuillage, avec les cours du CAC40 projetés sur son corps.
Si les lumières d’Alain Bernardin habillaient les danseuses, celles du nouveau tandem artistique les dénudent dans le tableau „Scanner“ avec des centaines de lignes blafardes qui balaient les corps. Decouflé et Mahdavi n’hésitent pas pour ce tableau à débarrasser les „Crazy Girls“ de leurs célèbres perruques flashy.
Bousculé, l’esprit Bernardin est toutefois célébré dans „Upside Down“, signé Decouflé, où trois danseuses se lancent dans un fascinant et inédit jeu de miroirs.
Philippe Decouflé a également réalisé des interludes vidéo, notamment un apparent paysage valonné qui mobilise en fait les croupes de la troupe. Le chorégraphe attend de pied ferme les féministes: „comme le défendait Alain Bernardin, la femme célébrée au Crazy Horse a le pouvoir. Elle n’est jamais soumise, ni rabaissée. Elle utilise sa séduction pour s’affirmer et être la plus forte, en étant constamment désirable“.