Le Bolchoï de retour au 19e siècle avec un Coppélia authentique

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Tutus volumineux, partition d'auteur et chorégraphie du 19e siècle : après s'être aventuré dans les créations modernes, le Bolchoï retourne à la tradition en présentant à partir de jeudi le ballet Coppélia le plus authentique possible.

 Le nouveau directeur artistique, Iouri Bourlaka, perfectionniste et amoureux des ballets anciens, commence symboliquement avec ce grand classique de Léo Delibes qui, dit-il, avait „disparu à tort du répertoire“ du célèbre théâtre moscovite.
Il a invité comme metteur en scène „un complice“, ancien danseur et chorégraphe du théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, Sergueï Vikharev, féru comme lui de reconstitution de ballets.
 „La danse classique a beaucoup changé au 20e siècle. Les réformateurs ont tenté de l’améliorer et se sont éloignés des originaux“, a déploré le chorégraphe lors de la répétition générale mercredi. Sergueï Vikharev a restauré la chorégraphie du Français Marius Petipa, qui avait présenté Coppélia en 1884 à Saint-Pétersbourg, d’après les documents retrouvés dans les archives de Harvard qui „apportent des précisions sur les mouvements du corps, la position des pieds“. Le chef d’orchestre, Igor Dronov, se vante de s’être procuré une „partition d’auteur“.
„J’ai demandé aux danseurs de respecter le style petersbourgeois: élégance, beauté, simplicité“, souligne Sergueï Vikharev. Une remarque qui ne ravit pas tout le monde au Bolchoï, éternel concurrent du Mariinski.
„Pourquoi dois-je changer ma manière de danser s’ils ne le font pas“ à Saint-Pétersbourg, s’exclame Rouslan Skvortsov qui interprète Franz, un jeune homme fasciné par la poupée Coppélia. „A Saint-Pétersbourg, les danseurs ont une allure différente, un port altier, nous, on est plus modeste“, ajoute-t-il, ironique, en caricaturant devant les caméras ses rivaux de l’ancienne capitale impériale.
Pour Artem Ovtcharenko, qui interprète en alternance le rôle de Franz, le plus compliqué est d'“être comique tout en restant beau dans la chorégraphie“. Maria Alexandrova, la star du Bolchoï qui interprète la fiancée de Franz et la „poupée“ Coppélia qui s’anime, se réjouit de participer à ce ballet-pantomime où „tout se fait selon les canons classiques“ mais qui „permet de jouer et vivre sur scène et pas seulement de travailler avec les jambes“.
La peintre Natalia Noguinova, qui a conçu des constumes pour plusieurs opéras et ballets du Mariinski, a également contribué à apporter une touche petersbourgeoise à Coppélia. Les costumes sont „impériaux“, les jupes lourdes et volumineuses et les danseuses parées de gros colliers et de couvre-chefs. Et „elles dansent comme si de rien n’était“, s’enthousiasme-t-elle. Coppélia vient après une autre grande reconstitution du Bolchoï en juin 2007, le Corsaire, également inspirée de Petipa et réalisée alors par Iouri Bourlaka et son prédécesseur au Bolchoï, Alexeï Ratmanski, qui a révolutionné le répertoire du théâtre dans les années 2000. Iouri Bourlaka promet la diversité mais assure que les spectacles du 19e siècle doivent rester „à la base du répertoire“ du Bolchoï.