Le Ballet de l’Opéra de Paris découvre le théâtral \“Onéguine\“ de John Cranko

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Le Ballet de l'Opéra de Paris a été à plusieurs titres à la fête, jeudi soir, avec l'entrée à son répertoire du théâtral \"Onéguine\" de John Cranko, qui a été couronnée par la nomination de deux nouvelles étoiles, Mathias Heymann et Isabelle Ciaravola.

C’est la troisième chorégraphie de ce créateur sud-africain mort d’une crise cardiaque en 1973 (à 46 ans) que l’Opéra interprète. Le Canadien Reid Anderson, actuel successeur de Cranko à la tête du Ballet de Stuttgart, est venu initier les danseurs de l’Opéra à l’esprit du „ballet d’action“ que réclame „Onéguine“, à l’argument tiré du roman en vers de Pouchkine.

Le Ballet de Stuttgart qui fait toujours vivre une quarantaine de chorégraphies de Cranko, a créé en 1965 cet „Onéguine“ sur des musiques exclusivement instrumentales de Tchaïkovski (à l’exclusion d’emprunts à son opéra „Eugène Onéguine“). Les drames inspiraient le chorégraphe sud-africain, qui pouvait y exprimer son goût pour la théâtralité, laquelle exige des interprètes virtuosité et intensité expressive. „Onéguine“ repose sur un quintette de protagonistes (Onéguine et son ami Lenski, Tatiana et sa soeur Olga, ainsi que le prince Grémine) pour lesquels Cranko a composé variations solistes et pas de deux, dont le plus époustouflant et virevoltant est celui qui réunit au finale Onéguine et Tatiana.
Dans ce ballet, Onéguine — le dandy à la lucidité tardive, qui tente de reconquérir Tatiana, une rêveuse devenue la loyale épouse de Grémine — doit être un remarquable porteur en même temps qu’un virtuose. La passion tourmentée des héros se déploie dans des décors de tulle peint de Jürgen Rose inspirés par le XIXe siècle, époque également des costumes. L’Opéra a composé pour 17 représentations jusqu’au 20 mai des distributions mêlant étoiles et espoirs. Comme lors de la première où, autour de l’étoile Hervé Moreau (un Onéguine plus sympathique à la fin qu’au début), on trouvait Mathias Heymann (un Lenski piaffant) et Isabelle Ciaravola (une Tatiana davantage à l’aise en princesse qu’en jeune fille rêveuse). L’étoile Manuel Legris fera ses adieux officiels à la scène de l’Opéra le 15 mai en Onéguine.