On les retrouve approximativement sur la plupart des œuvres exposées: les carrés, les fuyantes, les diagonales, les polygones, les triangles. Ces lignes de force constituent la base ou le squelette des tableaux artistiques de Guy Ducaté. La géométrie, qui s’est transformée d’une envie en nécessité, est l’instrument duquel le peintre se sert pour simplifier les objets. Il faut „réduire ce qu’on voit“, comme expliquait le peintre lui-même.

Les couleurs en variation

De l’autre côté, il y a les variables. Les couleurs peuvent se développer librement, il n’existe pas de ligne claire qui les délimiterait. L’artiste utilise majoritairement des mélanges, les couleurs primaires sont l’exception. Changeantes sont également les appliques en or ou argent qui suggèrent des éléments architecturaux et évoquent des silhouettes de bâtiments. Une autre composante représente les „tâches“ répandues sur la toile, un principe artistique ressemblant à l’„action painting“ ou aux „drippings“ d’un Jackson Pollock dans les années cinquante.
Les constantes et variables réunies créent une dimensionalité donnant aux peintures une profondeur. Elles ouvrent le regard sur les jeux des diagonales. La géométrie est au service de la perspective. Subséquemment émerge le souhait de connaître la raison des carrées, des fuyantes et polygones.
Guy Ducaté commente cette pensée par le désir de voir les choses non seulement dans leur dimensionalité, mais plus signifiant, de les voir de l’esprit. Selon lui, il faut surmonter les objets et règles concrètes, les minimaliser, les mettre en harmonie pour offrir au percevant une source d’évasion.
Le motif du carré domine également les formats des oeuvres exposées, les rares exceptions sont les formats verticaux et oblongs. Le peintre préfère de l’huile sur toile, bien qu’il se soit aussi distingué par ses aquarelles qui ne font pas partie de l’exposition. Toutefois, sa puissance créatrice ne se délimite pas aux arts picturaux. Guy Ducaté a composé des vitraux notamment par ordre de l’Hôtel de Ville de Bastogne en 1970 et l’église de Sélange en 1983. Une autre œuvre monumentale constitue le bas-relief en béton pour la Maison de la culture du Sud Luxembourg.

„Belval“ –un moment d’identité

Il mérite de souligner le tableau nommé „Belval“. Tous les Eschois et gens provenant du bassin minier reconnaissent immédiatement – insinuées par des appliques en or – les silhouettes des hauts-fourneaux d’Esch-Belval, de la même manière que le rouge foncé utilisé est une réminiscence évoquant le minerai de fer. Le carré brillamment rouge au milieu illustre le résultat incandescent de l’usine sidérurgique et marque en quelque sorte un moment d’identité.
Les peintures de Guy Ducaté combinent avec maîtrise rationalisme et inventivité, quoique la question, si elles proviennent du figuratif ou du non-figuratif reste irrésolue. Au bout d’un long voyage, le peintre a subi une accumulation d’expériences où à la fin il compose ses toiles comme s’il regardait à travers d’un caléidoscope.

Galerie d’Esch
Guy Ducaté

Galerie d’Esch
35, rue du X Septembre
L-4320 Esch-sur-Alzette
Téléphone: 26 53 04 04
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