La Mousson d’été, petit marché de la pièce de théâtre

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Le festival la Mousson d'été, où 27 textes inédits sont lus de vendredi à mercredi à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), attire chaque année des dizaines de professionnels du théâtre, qui viennent y faire leur marché.

 Pour la 14e édition de la manifestation, une quarantaine d’entre eux se sont déplacés des quatre coins de l’Hexagone, d’Italie, d’Espagne ou de Belgique afin de dénicher la perle rare, qu’ils pourront créer dans leur théâtre, selon l’organisation.
Environ 45% des oeuvres présentées à la Mousson d’été sont ainsi mises en scène dans les deux années suivantes, de même source. Les pièces sont présentées à nu, sans décor ni costume. Les acteurs se donnent la réplique le texte à la main, à l’instar de Tchéky Karyo, venu au festival pour „rencontrer des auteurs inconnus“ en France et „faire (ses) gammes en lisant des textes dont (il) ne (connaît) pas la teneur“. De rares effets sonores donnent aux écrits un semblant de perspective dans les petites salles de l’abbaye des Prémontrés, où la plupart d’entre eux sont joués.
„On fait confiance aux spectateurs. On leur fait tout imaginer. On produit des images dans leur tête“, explique le metteur en scène Michel Didym, directeur et créateur de La Mousson d’été. Pour le texte d’Anne Sibran „Je suis la bête“, sorte de „conte pour enfant“ qu’il dirigeait mais que n’a pas vu l’AFP, il y avait „un guitariste, une ampoule rouge, et Romane Bohringer sur scène“, raconte M. Didym. „Le public a vibré, a pleuré, a ri“. D’autres écrits touchent moins leur cible. „Les veuves du président“, du jeune auteur de Mayotte Alain Kamal Martial, qui décrit les relation complexes d’un chef d’Etat africain avec son entourage, provoque autant de rires qu’il agace par son côté répétitif. „Egypte équivoque“, texte pourtant très riche de Alaa El Aswany, l’auteur de „l’Immeuble Yacoubian“, dirigé par Maïté Nahyr, laisse les spectateurs sur leur faim, malgré sa mise en scène plus avancée. „Monsieur Paul n’est pas commun“, lu par son auteur Hervé Blutsch, divertit sans captiver. „Ici, toutes les couleurs de l’écriture contemporaine sont représentées. Il y a des comédies, des textes politiques, d’autres très poétiques, des parodies, des contes très philosophiques…“, énumère Michel Didym. Les écrits étrangers sont traduits pour l’occasion. „Les diffuseurs viennent entendre les textes. Ils sentent leur potentiel“, observe-t-il. „Quand je me déplace à la Mousson d’été, c’est d’abord pour découvrir les écritures de tous ces pays“, confirme René Peilloux, directeur du théâtre du pays de Morlaix (Finistère). „Ensuite, je vois si je peux accueillir un spectacle“.
„La commission centrale de l’enfance“, de David Lescot, jouée samedi après avoir été présentée en 2006 aux Moussons d’été, a plu au directeur breton. „Alors on a signé. Le contrat est fait, annonce-t-il. Il viendra une semaine à Morlaix“.