La 65e Mostra doit trouver son Lion d’or dans une sélection jugée terne

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Les nuages s'accumulent à Venise, non pas dans le ciel où brille un soleil insolent mais à la Mostra où, trois jours avant la remise du Lion d'or, les films en compétition n'ont pas enthousiasmé.

 Cette année à Venise à partir de la mi-édition, „la principale actualité du festival a fini par devenir… les lamentations à propos du festival lui-même“, estime le magazine spécialisé américain Hollywood Reporter. „La qualité des films est inférieure à ce qu’elle est d’ordinaire“, lit-on dans les colonnes de son compatriote Variety. „Le programme de Venise ressemble à une assiette de porridge sans sucre !“, écrit Andrew Pulver, critique au quotidien britannique The Guardian, qui n’a apprécié que deux films : „Burn after reading“ des frères Coen, projeté à l’ouverture, hors compétition, et „The burning plain“ de Guillermo Arriaga. „Quel désastre, cette année ! La récolte de films est mauvaise. Parmi les nombreux films que j’ai vus, je n’ai aimé que celui des frères Coen“, a jugé de son côté Lietta Tornabuoni, critique au quotidien italien La Stampa. „Une année terne“, a commenté Valerio Caprara, du Mattino. „On se ronge les ongles à constater que rien ne vaut la peine d’être raconté“, avoue Carlos Boyero, dans les pages du quotidien espagnol El Pais. Le directeur artistique Marco Müller, qui entame un nouveau mandat de quatre ans à la tête d’une équipe rénovée, ne juge pas ces critiques fondées. La compétition est d'“un très bon niveau“, a-t-il déclaré à l‘AFP. „Je ne vois pas de film majeur que l’on n’ait pas sélectionné ici“, a-t-il fait valoir, notant que „24 films présentés en première mondiale à Venise“ ont aussi été pris au Festival de Toronto (4-13 septembre). C’est toutefois le jeune Festival international du film de Rome (22-31 octobre), qui pour sa 3e édition aura la primeur d’un film très attendu, „The duchess“ de Saul Dibb avec Keira Knightley et Ralph Fiennes. Si Venise souffre de la concurrence de Toronto et Rome, c’est — outre la proximité des dates — aussi à cause de la cherté de la ville, où le prix des hôtels atteint des sommets pendant la Mostra, et du vieillissement des infrastructures du plus ancien festival international de cinéma au monde. Un nouveau Palais, dont la première pierre a été posée en début de Mostra, sera construit d’ici 2011, pour un coût de 75 millions d’euros. Outre l’enthousiasme des critiques, l’affluence est elle aussi en berne cette année, avec une vente de tickets au public en recul de 12%, a annoncé mardi Paolo Baratta, président de la Biennale, dont la Mostra fait partie. Et le journal italien L’Unita rapporte un chiffre d’affaires des hôtels et restaurants du Lido en recul de 20%, comparé à l’an dernier. Mais les motifs de grogne ne s’arrêtent pas là: les professionnels disent faire peu d’affaires, rapporte la presse spécialisée. Quant aux photographes et paparazzi, ils déplorent la rareté des grandes stars, en particulier américaines — seuls George Clooney, Brad Pitt, Charlize Theron et Natalie Portman sont venus, avant Anne Hathaway mercredi — sur le tapis rouge.
La grève des scénaristes américains est à l’origine de la faible présence de Hollywood cette année à la Mostra, a plaidé Marco Müller. Le 65e Lion d’or sera remis le 6 septembre par un jury que préside cette année le cinéaste allemand Wim Wenders.