France/2008, un bon cru pour les festivals d’été

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L'été 2008 est faste pour les gros festivals de musiques actuelles puisque les Eurockéennes, Solidays, les Francofolies ou les Vieilles Charrues ont tous réalisé d'excellents scores de fréquentation, malgré un contexte très concurrentiel marqué par une hausse des cachets des artistes.

 Avec 215.000 entrées en quatre jours, les Vieilles Charrues de Carhaix, qui ont pris fin dimanche, ont battu leur record d’affluence (203.000 en 2006). Du 11 au 16 juillet, les Francofolies de La Rochelle ont attiré 81.000 spectateurs et dépassé de 11.000 personnes leur record de l’an dernier. Idem pour Solidays, qui, avec 160.000 spectateurs en trois jours, a établi un nouveau record, lors d’un premier week end de juillet pourtant chargé. Le festival de lutte contre le sida tombait en même temps que les Eurockéennes de Belfort, qui ont aussi fait carton plein avec 100.000 personnes. Exception notable, les Terre Neuvas de Bobital ont bu la tasse en ne réunissant que 95.000 spectateurs, contre 150.000 l’an passé. L’association organisatrice a été placée en redressement judiciaire. „Le spectacle vivant dans les musiques actuelles est sur une tendance de montée structurelle“, analyse Daniel Colling, patron du Zénith de Paris et du Printemps de Bourges qui, en avril, avait donné le ton de la saison avec un excellent bilan de 66.000 spectateurs. Selon M. Colling, également président du Centre national des variétés (CNV), les concerts de musiques actuelles ont rassemblé 17 millions de spectateurs en France en 2007. Le „live“ est donc en pleine santé, à l’inverse des ventes de disques.
Le corollaire est une multiplication des événements et une concurrence accrue, entre festivals français mais aussi avec les grosses manifestations internationales. Ce qui entraîne une flambée des cachets des artistes, tentés d’aller jouer chez le plus offrant. Cette année, Le Rock Dans Tous Ses Etats d’Evreux (27-28 juin, 16.000 spectateurs) a dû construire sa programmation „sans les grosses têtes d’affiche internationales inabordables financièrement, qui auraient pu mettre en danger son équilibre“, selon ses organisateurs. „On ne peut plus avoir de petits groupes anglais ou américains à moins de 10 ou 15.000 euros“, souligne Patrice Budzinski, son directeur artistique. Pour des formations plus importantes, le tarif dépasse les 100.000 euros. Un montant qui peut au minimum tripler pour des artistes encore plus connus. Cette tendance pourrait être accentuée par l’arrivée de la multinationale américaine Live Nation sur le marché hexagonal. Elle a pris une participation de 51% dans le Main Square Festival d’Arras, co-organisé avec une promotrice locale les 4, 5 et 6 juillet. Cette manifestation, gorgée de grands noms (Mika ou Radiohead) et dont les tarifs étaient très élevés (135 euros les trois jours), a connu une affluence décevante (64.000 personnes contre 75.000 espérées). Mais certains producteurs craignent que Live Nation et ses dollars ne phagocytent à terme le paysage français.
Dans un secteur en pleine mutation, certains festivals ont décidé de coopérer. La création d’une fédération de festivals européens (Eurockéennes, Vieilles Charrues, Nuits Botanique en Belgique ou Sziget en Hongrie) a été annoncée aux Eurockéennes. Et aux Francofolies, les 19 membres du collectif „Festivals chanson francophone“ ont établi une charte de qualité. Ils veulent se différencier d’événements qui ne sont selon eux „que des empilements de concerts“, sans projet artistique ni partie consacrée à la découverte.