Deuxième jour de la \“vente du siècle\“ Saint Laurent-Bergé à Paris

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Après des records atteints dès le premier soir, la \"vente du siècle\" de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé se poursuivait mardi après-midi à Paris avec la dispersion aux enchères de tableaux et dessins du XIXe siècle, d'orfèvrerie et de mobilier Art déco.

 Mais ce sont deux pièces d’art chinois, provenant du sac du palais d’été à Pékin en 1860 et réclamées par Pékin, qui devraient désormais attirer les regards et donner une coloration politique à cette vente exceptionnelle.
 Ces deux têtes de bronze, estimées à dix millions d’euros chacune, seront mises aux enchères mercredi, au dernier jour de la vente, après qu’une procédure en justice pour l’empêcher a été rejetée.
L’homme d’affaires et esthète français Pierre Bergé s’est déclaré „absolument prêt à donner“ les deux pièces à la Chine en échange des „droits de l’Homme, la liberté au Tibet“ et le retour du dalaï lama à Lhassa. „Enfreindre les droits culturels du peuple chinois au nom des droits de l’Homme, c’est tout simplement ridicule“, ont répondu les autorités de Pékin par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Une partie de la presse chinoise dénonçait mardi un „chantage politique“ de la part de M. Bergé. Pour l’heure, la vente de la collection privée, rassemblée pendant 50 ans par le couturier et son compagnon, est déjà un évènement sans précédent. Organisée par Christie’s sous la nef du Grand Palais, donnant sur les Champs Elysées, elle a atteint 206 millions d’euros dès lundi, soit un record pour une collection privée, après celui enregistré par la vente de la collection Victor et Sally Ganz pour 163 millions d’euros en 1997 à New York. Un des grands moments a été la vente d’un tableau de Matisse, „Les coucous, tapis bleu et rose“, vendu 32 millions d’euros, un record mondial pour le peintre français.
Plusieurs autres oeuvres ont battu des records mondiaux. Une sculpture du roumain Constantin Brancusi, „Madame L.R“, a été vendue 29,1 millions d’euros, une oeuvre de Marcel Duchamp, un flacon de parfum dans sa boîte en carton détourné par l’artiste (Belle haleine – Eau de voilette) est parti à 8,9 millions d’euros.
Record également pour Piet Mondrian („Composition avec bleu, rouge, jaune et noir“) à 21,5 millions (avec frais), James Ensor („Le désespoir de Pierrot“) à 5 millions et Paul Klee („Gartenfigur“) 3,9 millions. Déception en revanche pour un tableau de Picasso, „Instruments de musique sur un guéridon“, la pièce estimée la plus chère parmi les 730 mises en vente, et qui n’a pas trouvé preneur, la plus haute enchère de 21 millions d’euros restant en deçà du prix minimum fixé. Pierre Bergé, qui a décidé de la vente de ce patrimoine après la mort d’Yves Saint Laurent le 1er juin, s’est dit „très heureux“ du résultat. „Je pense qu’Yves aurait été très heureux aussi“, a-t-il déclaré. Mardi, c’était au tour des maîtres du 19ème siècle comme Thomas Gainsborough, Frans Hals, et Jean-Auguste Dominique Ingres. Mais l’un des grands moments devait être la vente d’un portrait de Théodore Gericault, estimé à six millions d’euros.
Parmi les pièces de mobilier Art déco figurent notamment une paire de banquettes tapissées de peau de léopard du Hongrois Gustave Miklos, ou encore un „fauteuil aux dragons“ de l’Irlandaise Eileen Gray. Les deux sont estimées entre 2 et 3 millions d’euros Pierre Bergé a annoncé que l’argent de la vente irait à la Fondation Bergé-Saint Laurent et à la recherche médicale, notamment sur le sida.