Défilés parisiens: Kenzo en Russie, aviatrices sur le départ chez Hermès

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Ne manquaient que la neige, les traîneaux, la datcha: le défilé Kenzo pour l'hiver prochain a emmené mercredi son public dans la Russie du Docteur Jivago, des constructivistes et des matriochkas, avec une collection de prêt-à-porter féminin d'une douce séduction.

 Chez Hermès, la destination était inconnue mais l’heure était aussi au voyage: sur fond d’hélices d’avion vrombissant dans la brume, Jean-Paul Gaultier a mis en scène des aviatrices vêtues de cuir, lunettes relevées sur leur cagoule.
Elles portent des blousons en croco à col de fourrure, des combinaisons d’aviateur et des manteaux en cuir, des vestes à manches de cuir ou de fourrure, des cuissardes. Mais aussi des jupes entravées d’aspect astrakan, des jupes moulantes en cuir et balancent à bout de bras un sac Birkin trompe-l’oeil. Le soir, elles se glissent dans des robes longues et légères en camaïeux de gris brouillard.
„C’est un pilote mais c’est une femme avant tout, sa féminité ressort, elle a de l’allure, elle est très Hermès, quoi !“, a commenté Jean-Paul Gaultier. Déclinée essentiellement dans des tons fauves, marrons, gris, la collection fait la part belle aux cuirs gras, au croco, au vison et à l’astrakan. Chez Kenzo, le styliste sarde Antonio Marras, visiblement sous le charme d’une Russie mythique, a proposé un vestiaire qui évite le folklore. Il imagine l’hiver en longues et confortables robes fleuries, portées avec des bottines compensées ornées de fourrure, en jupes amples comme des jupes de paysannes ou longues et ourlées d’une bande de fourrure. On ne craindra pas le froid dans des manteaux cocons, très longs et en lainage. Comme dans un certain nombre d’autres collections, la fourrure s’installe un peu partout, en petites touches ou en mini-cape. Des motifs géométriques dans des tonalités de brun, noir et brique évoquent des tableaux constructivistes. La palette des couleurs est douce, à l’image d’un paysage automnal, tout en tonalités de terres, verts, rouges sombres avec des éclats de rose ou de bleu. Dans la soirée, John Galliano a proposé un voyage dans d’autres contrées, peut-être voisines. Dans un ancien entrepôt du XIIIe arrondissement, sous la neige, les femmes portent
des jupes larges et dansantes, des manteaux et des vestes festonnés de noir, des blouses „roumaines“ blanches aux manches bouffantes brodées.
Des brandebourgs, des pompons noirs, des franges, des foulards à l’ourlet bordé de monnaies or ou argent, des disques d’argent ouvragé à la ceinture ou en plastron apportent une note folklorique. Ce vestiaire décliné en noir et blanc, rouge, gris, se fait parfois plus opulent en robe longue or à plastron précieux et voile de tulle blanc. Chez Chloé, Hannah MacGibbon privilégie les couleurs douces –ivoire, bronze, camel, rose poudré, orangé pâle…, pour une garde-robe décontractée, mais aux matières luxueuses (cachemires légers, soie), parfois empruntées au vestiaire masculin, comme le feutre pressé. Comme pour l’été, elle propose des shorts amples mais coupés dans des matières plus adaptées aux frimas, velours côtelé ou cuir, portés avec des cuissardes. On se lovera dans des manteaux-capes longs et larges comme des couvertures en laine double face ou dans un manteau beige surdimensionné. Le soir, chic et confort se conjuguent en jupe longue plissée, un cordon de passementerie soulignant la taille, ou en pantalon de velours resserré sur la cheville.