Début lundi soir de la vente de l’exceptionnelle collection YSL-Pierre Bergé

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

L'exceptionnelle collection d'art réunie en 50 ans par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, avec ses Picasso et ses Matisse, est dispersée à partir de lundi soir à Paris pour trois jours d'enchères qui font figure d'événement, attirant les collectionneurs et la curiosité du monde entier.


Quelque 730 oeuvres d’art, réparties par spécialités – tableaux modernes, anciens, arts décoratifs, orfèvrerie, etc – sont mises aux enchères à partir de lundi 19H00 et jusque mercredi lors de cette „vente du siècle“, selon la formule utilisée en référence tant à la personnalité des deux collectionneurs qu’à la qualité des pièces et au produit attendu.
La collection, qui sera dispersée sous la nef du Grand Palais, est estimée à quelque 200-300 millions d’euros par la maison Christie’s qui organise la vente en partenariat avec Pierre Bergé et Associés, mais le chiffre de 500 millions a été avancé dès l’annonce de la vente. Si l’estimation est atteinte, le record mondial pour la vente aux enchères d’une collection privée – 163 millions d’euros en 1997 à New York pour la collection Victor et Sally Ganz – sera battu.
Deux pièces d’art chinois estimées dix millions d’euros chacune et réclamées par la Chine doivent être vendues mercredi, sous réserve d’une procédure en référé dont le résultat sera connu lundi en début de soirée.
L’homme d’affaires Pierre Bergé, compagnon du couturier décédé le 1er juin, qui se sépare „sans regret et sans nostalgie“ de ces oeuvres, a annoncé que l’argent récolté irait à la Fondation Bergé-Saint Laurent, où est rassemblée l’oeuvre du couturier, et à la recherche médicale, notamment sur le sida.
 Il a néanmoins fait don de deux oeuvres, une tapisserie de Burne-Jones pour le musée d’Orsay et une toile de Goya pour le Louvre. La collection, bâtie par „coups de coeur“, réunit tableaux modernes, mobilier Art déco, bronzes baroques, argenterie ancienne, statues antiques, émaux, camées, minéraux, etc, signés Picasso, Brancusi, Matisse, Mondrian, Eileen Gray, Jean-Michel Frank, Dunand, Ruhlmann, Rateau, Ingres ou Géricault. Le clou de la vente est un Picasso cubiste estimé 25-30 millions d’euros mais les spécialistes ont surtout remarqué, par leur rareté sur le marché, des pièces telles que la sculpture „Madame L.R“ de Brancusi (estimée 15-20 M EUR) — ces deux oeuvres seront vendues dès lundi soir –, des banquettes signées Miklos (2-3 M), le „fauteuil aux dragons“ (2-3 M) d’Eileen Gray ou „La belle haleine, Eau de voilette“ de Marcel Duchamp (1-1,5 M). Cette vente exceptionnelle a attiré à Paris les collectionneurs du monde entier et suscité la curiosité du public. 600 acheteurs potentiels ont pu visiter l’appartement parisien d’Yves Saint Laurent. La tournée des pièces les plus insignes, à New York, Londres ou Bruxelles a attiré les amateurs. A Paris, quelque 30.000 personnes n’ont pas hésité à faire quelquefois plus de quatre heures de queue ce week-end pour admirer l’intégralité de la collection.
Cette vente accumule d’ores et déjà les chiffres hors normes : 1.200 sièges, déjà réservés, huit commissaires-priseurs, 100 lignes de téléphone, un catalogue de 1.800 pages et 10 kg, 400 journalistes accrédités. Cette vente, qui réjouit déjà les professionnels français, heureux de voir Paris revenir au premier plan, pourrait plus généralement „faire revenir la confiance“ sur un marché mis à mal par la crise, a estimé le marchand d’art londonien Ian Mackenzie.