/ Claude Berri, le plus grand producteur du cinéma français s'éteint à 74 ans
„C’est un très grand bonhomme qui disparaît, un acteur, un grand metteur en scène et un grand producteur qui malheureusement, n’a jamais reçu aucun grand prix du cinéma français, ni César ni Palme d’or“, a déclaré Jérôme Seydoux le Pdg de Pathé, à l‘AFP. „Il avait un flair, une intuition extraordinaires, il m’a tout appris. Notre collaboration a duré vingt ans, et elle s’est terminée par +Bienvenue chez les Ch’tis+ le plus gros succès du cinéma français de tous les temps“, a-t-il dit. „Le cinéma français est orphelin“, a affirmé à l‘AFP Gilles Jacob, président du festival de Cannes.
Claude Berri est décédé lundi matin „des suites d’un accident vasculaire cérébral survenu dans la soirée de samedi“, a indiqué l’agent Moteur ! qui précise que le tournage de son dernier film, „Trésor“ avec Mathilde Seigner et Alain Chabat, va „se poursuivre malgré sa disparition“. Le cinéaste François Dupeyron — qui avait déjà assisté M. Berri, handicapé par un premier accident cérébral en 2006 pendant „Ensemble c’est tout“, tiré d’un roman d’Anna Gavalda –, le remplacera. Le producteur avait été admis dans le service de réanimation chirurgicale de l’hôpital de la Salpêtrière à Paris dans un „état neurologique très sévère“, et souffrait d’un „hématome intracrânien“. Incontournable, instinctif et ombrageux, le plus puissant des producteurs français, né Claude Langmann à Paris en 1934, était un autodidacte, fils d’un fourreur, qui avait démarré dans le cinéma comme comédien. Après avoir réalisé en 1962 le court métrage „Le Poulet“ primé aux Oscars et à Venise, il avait signé plusieurs longs à coloration autobiographique, dont l’émouvant „Le vieil homme et l’enfant“ (1967) où pendant la Seconde guerre mondiale un vieux paysan antisémite joué par Michel Simon, se prend d’affection pour un enfant juif caché chez lui. Claude Berri a connu le succès en réalisant le sombre „Tchao Pantin“ qui a valu à Coluche le César du meilleur acteur en 1984, et „Manon des sources“ et „Jean de Florette“, tirés de l’oeuvre de Marcel Pagnol.
Il a au total produit une cinquantaine d’oeuvres, dont les premiers films de Pedro Almodovar, Milos Forman ou Roman Polanski, mais aussi ceux de Maurice Pialat, Patrice Chéreau, Claude Miller, Eric Rohmer, André Téchiné, Claude Zidi ou Jean-Jacques Annaud. „Il a inventé un type de production européenne à gros budget, avec un casting et des cinéastes importants, c’était un vrai entrepreneur, un homme de spectacle“, a estimé Serge Toubiana le directeur de la Cinémathèque dont M. Berri a été le président, de 2003 à 2007.
Parmi les hommages qui lui étaient rendus lundi, Véronique Cayla, directrice générale du CNC a salué le producteur aux „intuitions fulgurantes“ et à la „sensibilité exacerbée, qui a a su débusquer de nombreux succès populaires“. „Sans préjugé, animé par le goût du risque“, il a manifesté son ouverture pour toutes les formes de cinéma“, a dit la ministre de la Culture Christine Albanel, tandis que le président Nicolas Sarkozy saluait „la figure la plus légendaire du cinéma français“.
Grand amateur et collectionneur d’art, Claude Berri avait ouvert en mars dernier à Paris un lieu dévolu à l’art contemporain, l’Espace Claude Berri. En 2003, dans son livre „Autoportrait“, il relatait les drames de sa vie: le suicide de sa première épouse, la défenestration de l’un de ses fils, le comédien Julien Rassam, et deux graves dépressions.
Claude Berri, figure majeure du cinéma français
Claude Berri, décédé lundi à l’âge de 74 ans, était l’un des principaux producteurs du cinéma français mais aussi le réalisateur de films à succès comme „Tchao Pantin“ ou „Jean de Florette“ et un amateur d’art passionné. Né Claude Langmann le 1er juillet 1934 à Paris (10ème), il est le fils d’un fourreur et d’une ouvrière. Après avoir brièvement exercé le métier de son père, Claude Berri se lance dans une carrière de comédien.
Il joue notamment dans „Rue de l’Estrapade“ (1952) de Jacques Becker et „Le blé en herbe“ (1953) de Claude Autant-Lara. Mais son succès reste modeste. Il se fait en revanche remarquer dès son premier court-métrage, „Le Poulet“ (1962) qui remportera l’Oscar du meilleur court-métrage en 1965. De 1967 à 1970, Claude Berri produit, réalise et interprète quatre longs métrages à l’inspiration très autobiographique: „Le vieil homme et l’enfant“ avec Michel Simon, „Mazel Tov“, „Le pistonné“ et „Le cinéma de papa“. En 1983, „Tchao Pantin“, avec Coluche, remporte un énorme succès. Il en ira de même, trois ans plus tard, pour „Jean de Florette“ et „Manon des sources“, adaptés de l’oeuvre de Marcel Pagnol, avec Yves Montand, Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart et Gérard Depardieu. En 1993, son adaptation de „Germinal“ d’Emile Zola réunit une pléiade de célébrités (Gérard Depardieu, Laurent Terzieff, Jean Carmet, Miou-Miou, Anny Duperey…). Parmi la vingtaine de films à son actif Claude Berri aura également réalisé „Lucie Aubrac“ (1997), „La débandade“ (1999), „Une femme de ménage“ (2002), „L’un reste l’autre part“ (2005), inspiré de la vie du cinéaste, dont l’un des enfants, le comédien Julien Rassam, décédé en 2002, était devenu tétraplégique en 1998. Sorti au printemps 2007, son dernier opus, „Ensemble c’est tout“ tiré du best-seller d’Anna Gavalda réunissait Audrey Tautou et Guillaume Canet. Outre ses propres oeuvres, le fondateur de Renn Productions (1963) a produit une cinquantaine de films éclectiques tels que „Tess“ de Roman Polanski, „L’enfance nue“ de Maurice Pialat (son beau-frère), „L’ours“ et „L’amant“ de Jean-Jacques Annaud, „La Reine Margot“ de Patrice Chéreau, „Ma femme est une actrice“ d’Yvan Attal, „Astérix et Cléopâtre“ d’Alain Chabat, et „Bienvenue chez les Ch’tis“, le grand succès de Dany Boon. Il était président d’honneur de la Cinémathèque qu’il avait dirigée de 2003 à 2007.
Père de trois enfants de différentes unions, dont Thomas Langmann, le producteur du dernier Astérix, Claude Berri avait publié en 2003 un livre autobiographique, „Autoportrait“. Il était officier de la Légion d’honneur.
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