Histoire du temps présentUne histoire à huis clos: Joseph Meyers et le Musée de l’Etat pendant l’occupation

Histoire du temps présent / Une histoire à huis clos: Joseph Meyers et le Musée de l’Etat pendant l’occupation
Le „Landesmuseum“ pendant l’occupation Source: Archives du Musée national d’histoire et d’art, J.P. Helminger, 30/08/1942

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Le 17 décembre 1940, une réunion importante a lieu au Musée de l’Etat, prédécesseur du Musée national d’histoire et d’art et du Musée national d’histoire naturelle. Depuis l’invasion du Luxembourg en mai, les Nazis sont les nouveaux maîtres du pays.

Lors de la réunion, les autorités allemandes dévoilent les idées principales de leur projet de réorganisation du musée rebaptisé „Landesmuseum“. Les conservateurs qui assistent à la réunion sont Joseph Meyers pour la section d’histoire et Marcel Heuertz pour la section d’histoire naturelle. Comme son collègue, Meyers était déjà employé au musée avant la guerre. Il y restera après la libération.

Un projet ambitieux jamais réalisé

Selon le projet allemand, le musée doit englober plusieurs bâtiments du quartier, comme le palais de justice. L’exposition permanente devrait mettre en évidence l’appartenance du Luxembourg à l’espace allemand et les liens historiques entre le Grand-Duché et son voisin à l’est. Les responsables allemands réfléchissent aussi sur l’expérience des visiteurs, suggérant d’assurer assez d’espace dans les salles pour des visites en groupe et proposant un parcours bien défini à travers l’exposition permanente.

Or, le projet n’est pas réalisé. Comme avant l’invasion, le musée reste fermé au public. Déjà en 1939, l’inauguration du musée était prévue dans un contexte où le Luxembourg célébrait le centenaire de l’indépendance. En septembre, Joseph Meyers s’attarde aux derniers préparatifs. Peu après, il reçoit l’ordre du gouvernement de remettre tous les objets dans la cave, à l’abri d’attaques aériennes éventuelles.

L’historiographie sur le „Landesmuseum“ est parcimonieuse. Pendant longtemps, une perspective critique sur son histoire a fait défaut. Encore en 2002, François Reinert souligne la „politique de résistance passive“ des conservateurs. Un constat problématique basé principalement sur un rapport de Meyers publié en 1949. En 2007, Marie-Paule Jungblut est la première historienne à analyser les acquisitions d’un regard critique. Une contribution de Michel Polfer suit quatre ans après.

Le cas de Joseph Meyers, d’un régime à l’autre

Le cas de l’historien Joseph Meyers est particulièrement intéressant pour comparer les récits d’après-guerre avec les sources produites pendant la guerre et aboutir ainsi à une analyse plus nuancée. Il permet aussi de saisir, à l’exemple d’un individu, la complexité du comportement et des attitudes d’un être humain face à une dictature, à des contraintes, à des bouleversements.

En fait, Meyers est un acteur bien ancré dans la société culturelle des années 1930. Avec des collègues comme Nicolas Margue, il contribue à une interprétation du passé comme un développement inévitable vers la naissance de l’Etat-nation luxembourgeois. En tant que membre du comité du cortège historique, un des événements-phares du Centenaire, il est impliqué dans l’organisation des festivités principales d’avril 1939. Mais Meyers est aussi membre de la „Gesellschaft für Deutsche Literatur und Kunst“ (GEDELIT), qui est utilisée par les Allemands comme une plateforme de propagande informelle. Il devient un intermédiaire important pour les „Westforscher“, qui s’efforcent à prouver l’essence allemande du Luxembourg, et soutient des relations étroites avec eux.

Cette parenthèse n’est pas sans intérêt pour l’histoire du musée pendant l’occupation, car le „Westforscher“ Mathias Zender participe à la réunion de décembre 1940. L’exposition permanente projetée par les autorités nazies intègre des principes développés par la „Westforschung“. L’objectif consiste à souligner son orientation historique vers l’Est comme „Grenzland“ d’un empire d’Europe centrale. Les empereurs médiévaux de la Maison de Luxembourg devraient jouer un rôle de première importance dans cette narration. Or, les efforts de guerre prenant le dessus, le „generelles Bauverbot“ de 1942 met un terme à l’aménagement du musée, mais pas aux activités internes soutenues par l’administration allemande.

Certains de ces aspects sont peu ou pas relatés par Meyers après la guerre, comme l’exemple suivant: le 15 septembre 1942, dans le contexte de la „Umsiedlungsaktion“, Meyers plaide pour l’acquisition de biens des personnes déplacées de force et l’inventorisation de leurs fermes. Cette lettre à l’administration intercommunale du CdZ supervisant le musée est écrite à la même époque où Meyers renvoie sa carte de membre de la „Volksdeutsche Bewegung“ (VdB) pour protester contre l’enrôlement forcé. Dans une lettre du 26 octobre, Meyers suggère une augmentation du budget, anticipant l’acquisition d’objets des personnes déplacées : „Da einerseits bis heute bereits über 18,000 RM ausgegeben wurden, und da andererseits größere Ankäufe immer zu erwarten sind (Umsiedler!) schlage ich eine Erhöhung dieses Titels vor.“

Comme Heuertz, Meyers préfère présenter une image héroïsée de la relation de force entre les conservateurs et l’administration. Ainsi, dans le questionnaire de l’enquête administrative conservé dans son dossier d’épuration, il déclare avoir „contribué dans une large part à empêcher l’inauguration du Musée“, omettant de préciser que le „Bauverbot“ portait un coup de grâce au projet d’ouverture. En plus, le musée dépend des décisions de ses supérieurs. Dans ce contexte, les conservateurs s’expriment plus favorablement sur leurs supérieurs directs que sur les hautes sphères de l’administration, plus éloignées.

Il paraît que les conservateurs aient même des relations cordiales avec certains responsables, comme le „Landesoberverwaltungsrat“ Kornfeld, superviseur du „Landesmuseum“ de janvier 1942 jusqu’à son enrôlement en avril 1943. Le 6 avril 1943, informé du départ de Kornfeld, Meyers lui écrit une lettre dans laquelle il exprime sa gratitude ; le musée aurait accompli de „nouvelles, belles tâches“ („neue, schöne Aufgaben“).

Un acte de balance face au régime nazi

Le contexte du régime nazi ne constitue pas en lui seul un argument suffisant pour qualifier toute résistance comme politique. Les conservateurs exécutent un acte de balance entre une distanciation par rapport à la machine administrative nazie et une exploitation dans une logique institutionnelle.

Une question reste ouverte concernant Meyers, celle de l’utilisation (habile) de son influence et de ses relations avec des Allemands. Même la commission de l’enquête administrative analysant son cas après la libération est surprise: considérant ses nombreux refus et protestations, comment se ferait-il qu’il „n’ait pas été frappé de toute la rigueur des sanctions ennemies?“ Il est reporté que Meyers a été arrêté lors des grèves de 1942, incarcéré au Grund mais libéré le même jour grâce à l’intervention de Joseph Lauer, un collaborateur du „Landesmuseum“ et „nazi notoire“.

Grâce à la politique culturelle nazie, le musée dispose d’un droit de préemption sur les objets historiques et artistiques vendus par les antiquaires, afin d’éviter leur exportation non autorisée en dehors du Luxembourg. Malgré un contrôle lacunaire, cela contribue à l’enrichissement des collections, sans doute aussi dans des contextes de contrainte. La restitution de certains objets après la guerre en donne une idée fragmentaire. Tel est le cas, par exemple, d’objets acquis de la „Deutsche Umsiedlungs-Treuhand-Gesellschaft“ (DUT) qui gérait les biens des personnes déplacées.

Au Luxembourg, une confrontation critique avec les activités du „Landesmuseum“ n’a été entamée que très tard. La politique d’acquisition figure parmi les aspects les plus sensibles. Il s’agit aussi de l’histoire d’une opportunité manquée. Une recherche de provenance systématique pour les acquisitions du musée n’a pas lieu après la guerre, aucun cadre législatif y relatif n’est créé. Quant à Meyers, sa carrière ne subit pas de revers à cause de l’occupation. Selon le rapport dans son dossier d’épuration, il n’a „pas manqué à son devoir patriotique“.

Robert Hottua
5. Dezember 2021 - 13.51

Guten Tag Herr Spirinelli, "neue schöne Aufgaben" hat auch das von der Westforschung vorbereitete lux. Gesundheitswesen von überzeugten Aufbesserern der nordischen Rasse in Angriff genommen. Es gab nicht nur einen jüdischen, sondern auch einen medizinischen Holocaust. ▪ Die Ideengeschichte psychiatrischer Versorgung Von Prof. Dr. med. Heinz HÄFNER 150 Jahre 'Hospice Central Ettelbruck', nach mehreren Umbenennungen (seit 1999) 'Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique' (CHNP), spiegeln eine bewegte Epoche der Psychiatrie Luxemburgs und seiner Nachbarländer wider. Die Geschichte des CHNP wird deutlich machen, wie sehr der Umgang mit psychisch Kranken und psychiatrischen Institutionen von Kultur, Gesellschaft und Politik ihrer Zeit mitgeprägt waren und werden. Das Großherzogtum Luxemburg hat nach glanzvoller Präsenz seines Herrschergeschlechts auf dem deutschen Kaiserthron im 14. Jahrhundert seine psychiatrische Zeitrechnung im 19. Jahrhundert in relativer Armut begonnen [08]. Der französische Sozialphilosoph Michel FOUCAULT [13] hat gelehrt, die Psychiatrie sei von der bürgerlichen Gesellschaft erfunden worden, um von der Normalität abweichendes und störendes Verhalten mittels psychiatrischer Diagnosen abzustempeln und von der bürgerlichen Lebensgemeinschaft auszuschließen. Wir wollen sehen, wie weit und wie lange die historische Realität der Psychiatrie den Foucault’schen Grundsätzen folgte. (...) ▪ Sozialdarwinismus, Eugenik und Krankenmord Noch einmal müssen wir uns zurückwenden auf ein Kapitel der deutschen Psychiatriegeschichte, das zu den grauenhaftesten Entgleisungen einer kultivierten Gesellschaft zählt - die massenhafte Tötung psychisch Kranker. Die Patienten der "Maison de Santé" sind auch in der Zeit der deutschen Besatzung durch den mutigen Widerstand der Ärzte und des Personals vom Einbruch dieser Barbarei verschont geblieben, was unsere Hochachtung verdient. Unglücklicherweise gelang es nicht, die psychisch Kranken jüdischen Glaubens, die in der "Maison de Santé" untergebracht waren, vor dem Zugriff der NS-Schergen zu beschützen [34]. Der Krankenmord in Deutschland hat eine ideologische Vorgeschichte. Herbert SPENCERs (1893) und Theodor HAECKELs (1868) Weiterentwicklung der Evolutionstheorie zum Sozialdarwinismus bestimmte den Zeitgeist. Die Weitergabe positiven Erbguts durch die im Daseinskampf Erfolgreichen und die Minderung schlechten Erbguts durch geringere Fortpflanzung der Unterliegenden wurden als Voraussetzung der Höherentwicklung des 'Volkskörpers' oder der Rasse begriffen. Medizin, soziale Fürsorge und Behindertenpflege waren angeblich der Natur durch den 'künstlichen Erhalt schlechten Erbguts' in den Arm gefallen. Eine Reihe bedeutender Psychiater, etwa E. BLEULER, R. GAUPP und E. KRAEPELIN, hing dieser Ideologie an: "Es konnte mir nicht entgehen, dass gerade der Grundsatz, den Starken, Verständigen und Gutwilligen eine weitgehende Fürsorge für die Schwachen, Törichten und Widerstrebenden aufzubürden, in vollem Gegensatz zu dem Verfahren steht, nach dem die Natur selbst bis dahin die Vervollkommnung ihrer Geschöpfe erreicht hat." [05]. Dieser Scheinkonflikt zwischen Natur und Humanität gebar die eugenische Bewegung. Der Begriff Eugenik wurde 1883 von Francis GALTON (1822-1911), einem Vetter von Charles DARWIN 1883 geprägt. Sein Ziel war die kontrollierte Auslese zur Förderung der Fortpflanzung der Begabten (heriditary talent and character), um die geistige Elite Großbritanniens zu vermehren [10]. In diesem Kontext wurde der enorme Anstieg der Aufnahmen in psychiatrische Krankenhäuser weithin als Zunahme der Geisteskrankheiten infolge der Entartung des Volkskörpers missdeutet. Die wirtschaftlichen und sozialen Notlagen nach dem Ersten Weltkrieg verschärften außerdem die ökonomischen Argumente, was die Propaganda der Nationalsozialisten rücksichtslos ausnutzte. Ein erster radikaler Schritt zur Verminderung eugenisch unerwünschter Fortpflanzung, die Zwangssterilisierung von Erbkranken, wurde in 25 Staaten der USA, in der Schweiz, den skandinavischen Staaten und in der radikalsten Form durch die Nationalsozialisten mit dem Gesetz zur Verhinderung der Verbreitung erbkranken Nachwuchses 1935 eingeführt. Bis 1945 sind in Deutschland etwa 360.000 Menschen unter diesem Gesetz zwangssterilisiert worden. Auch der fatalere Schritt zur Tötung unheilbar Kranker war lange vorbereitet worden. Den stärksten Einfluss auf HITLERs verbrecherische Umsetzung der eugenischen Ideologie in den Holocaust an psychisch Kranken, dem etwa 250.000 Menschen zum Opfer fielen, hatte die 1920 erschienene Schrift 'Die Freigabe der Vernichtung lebensunwerten Lebens' des Leipziger Strafrechtlers Karl BINDING und des Freiburger Psychiaters Alfred HOCHE [02]. Sie lieferte pseudoethische Begründungen der Tötungsprogramme und Vorschläge für die rechtliche und praktische Realisierung. Auf dem Reichsparteitag in Nürnberg 1938 verkündete HITLER die unheilvolle Vision seiner rassehygienischen Ideologie: "Die größte Revolution hat aber Deutschland erlebt durch die in diesem Lande zum ersten Male planmäßig in Angriff genommene Volks- und Rassenhygiene. Denn sie schaffen einen neuen Menschen." (...) (Prof. Dr. med. Heinz HÄFNER, Festvortrag '150 ans Centre Hospitalier Neuro-Psychiatrique', CHNP, 2005) MfG Robert Hottua