ForumLe ver est dans les Verts (I): Loin le temps des cerises pour ce parti 

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Bienvenue aux anciens idéalistes et aux nouveaux renégats dans la réalité cruelle et normalisée, hélas.

La démission de la ministre de l’Environnement a été la goutte d’eau qui a fait basculer Les Verts définitivement dans une réalité que certains continuent à nier, on n’a qu’à voir les larmes qui ont coulé au soi-disant congrès consacrant la nomination de la nouvelle ministre, à laquelle, fait incroyable encore il y a quelques mois, il a fallu remettre à la hâte une carte de membre pour être dans les clous. Maintenant, chez Les Verts, on est nommé au gouvernement par une nomenklatura verte et, par la suite, les délégués n’ont plus d’autre choix qu’à ratifier une décision prise par quelques-uns, ou par un seul, le gourou en chef qui survole tout. Mais attention: même si les pratiques changent, le discours reste le même, on change le contenu du produit mais on garde l’étiquette. Dans le domaine commercial on appelle cela „tromperie sur marchandise“. En politique „adaptation à la réalité“. Et au congrès des Verts „démocratie de base“.

Non, s’il vous plaît, ne rigolez pas!

La cerise sur le gâteau, comme dirait mon ami M, consiste dans le fait que le Grand-Duc avait déjà annoncé sur son agenda l’assermentation de la nouvelle ministre avant que les (idiots utiles?) délégués aient eu la possibilité de s’exprimer, pardon, d’acquiescer par l’intermédiaire de ce qu’ils ont appelé un congrès. Ils avaient le choix entre avaler une couleuvre (encore une) ou carrément un boa, entre approuver ou dire oui. Toujours défense de rigoler! Rappelez-vous les théories sur la démocratie de base que les anciens Verts, version canal historique, nous ont balancé dans la figure pendant des années … Un des slogans à la base de leurs succès électoraux. Entretemps complètement renié.

Connaissez-vous la définition de renégat?

Crime de lèche-majesté.

Parti aux pratiques staliniennes

En politique, souvent, certains gestes paraissent anodins à première vue, mais en fait ils traduisent beaucoup plus, dans le cas présent un non-respect grave, mais assumé, de la base du parti qui est en fait une simple réunion de délégués, pour la plupart mandataires nationaux ou locaux, apparatchiks ou autres, de vrais notables quoi. Il leur restait le choix entre des applaudissements longs ou courts, pour le reste l’affaire était entendue depuis belle lurette. Des béni-oui-oui (= des personnes empressées à approuver les initiatives d’une autorité établie) ou des godillots (= des fidèles qui suivent leur chef sans discuter), je vous laisse le choix.

Le Grand-Duc, qu’on voulait détrôner encore il y a quelque temps, et qu’on ne cesse de vénérer aujourd’hui, a été donc mis dans la confidence avant l’ensemble des délégués du congrès. Mais peut-être, à l’insu de son plein gré, est-il membre du comité central de ce parti aux pratiques staliniennes. Pourquoi, dès lors, ne pas organiser les prochains congrès des Verts directement au Palais grand-ducal, cela faciliterait beaucoup de choses et la face serait sauvée dans tous les cas de figure …

Démonstration a été faite, devant les caméras fidèles et soumises, qu’on peut passer rapidement du crime de „lèse-majesté“ à celui de „lèche-majesté“. Une seule condition: être membre des Verts …

Quels lèche-culs (= „personnes serviles“)!

La fin de l’état de grâce

Depuis quelque temps, la chance semble avoir tourné le dos au parti Les Verts ou, du moins, les étoiles lui sont moins favorables. Après s’être baigné pendant dans les années en permanence au soleil, fini le temps de „l’état de grâce permanent“ qui semblait devoir durer une éternité. Qu’il est loin le temps des cerises pendant lequel les Verts ont joué à fond le rôle de donneurs de leçon national, de maître d’école, qui notaient leurs adversaires politiques comme tout instituteur note ses élèves. Laver plus blanc que blanc était leur devise, copiée sans autorisation chez Persil. Et les procureurs verts se relayaient partout, surtout sur notre télé nationale qui demeure toujours leur meilleur porte-parole et qui leur ouvre grandement portes, micros et studios.

Le Vice-Premier ministre devrait d’ailleurs prendre une chambre au Kirchberg (je peux lui faire des propositions), cela lui éviterait les allers-retours permanents, voire quotidiens en limousine, trop nuisibles aux changements climatiques. Il est de notoriété qu’il enfourche seulement le vélo quand la présence d’un photographe est garantie à l’accueil … C’est d’ailleurs étrange, des fois il me rappelle tel coureur de Formule 1 qui a vendu ses pneus pour acheter de l’essence … Attention: loin de moi de penser que c’est un mauvais ministre, mais il y a une trop grande dichotomie entre le contenant et le contenu. Il devrait changer d’étiquette politique, adopter celle du DP par exemple … Mais dès lors, il ne serait plus le chef, alors qu’il adore „cheffer“, sans partage, verticalement, après avoir jeté la démocratie de base à la poubelle, d’abord en étouffant celle du parti, puis celle de l’histoire et après avoir déposé, voire écarté, l’un après l’autre, tous ses compagnons de route des premières heures … Le dernier étant l’ancien et excellent ministre de la Justice, laissé en rade, sans ménagement.

Qu’il est loin le temps où on voulait changer tout, tout de suite, et complètement. Aujourd’hui on se contente de petites retouches mais pour le reste on garde le costume des autres qui a fait ses preuves, on veut simplement rentrer dans l’habit (qui fait le moine), le plus vite possible. Qu’il est loin le temps où les Verts façon GAP, l’actuel Vice-Premier ministre en tête, considéraient les Verts façon GLEI, chers au regretté Jup Weber, à qui ils doivent tant, comme des renégats, des traîtres, des apostats, comme les croque-morts du mouvement écologiste, sous l’oeil bienveillant et approbateur du Mouvement écologique, qui lui aussi a cessé de briller, dirigé depuis des décennies d’une main de maîtresse, comme tout parti stalinien qui se respecte, par une seule personne, qu’on appelle Mme Orban dans les couloirs du siège à Pfaffenthal.

Vive la démocratie de base à tous les niveaux!

Quelle escroquerie intellectuelle!

Quelle explication donner à cette mue qui ressemble trop à un reniement? Ne retrouve-t-on pas un phénomène classique de beaucoup de mouvements politiques progressistes dont l’arrivée au pouvoir se fait par une démarche de gauche et qui finit toujours sa course au centre, des fois même à droite? A gauche, un grand parti luxembourgeois, dans les années 70, a connu une évolution un peu identique. Les Verts, version GAP, ont suivi le même parcours, en démultiplié. En effet, aujourd’hui on peut affirmer que Jup Weber avait raison trop tôt. Ses contradicteurs lui ont reproché jadis d’avoir des attitudes trop conciliantes, pas assez radicales. Entretemps les Verts, anc. version canal historique, ont pris le pouvoir au sein du parti fusionné pour arriver au pouvoir le plus vite possible, tout en dépassant entretemps Jup Weber sur sa droite. Ce dernier passerait aujourd’hui pour un révolutionnaire, alors qu’on ne cessait de lui faire le procès de l’opportunisme, on lui reprochait d’être trop pragmatique, trop de droite, pas assez gauchiste, un reproche qui se retourne aujourd’hui contre ses auteurs.

Que l’Histoire peut être cruelle!

Quel chemin parcouru: de l’époque où le Vice-Premier ministre d’aujourd’hui, pour démontrer son opposition, s’attachait aux arbres dans le cadre de la construction de la route du Nord il y a trente ans, à celle de général cinq étoiles à la tête de l’armée luxembourgeoise quand il s’agit de faire peur à Poutine. Entretemps, il a présidé à l’inauguration en grandes pompes de la route citée ci-avant. Et il ne se rappelle plus le temps où il plaidait pour la sortie de l’OTAN, organisation où, aujourd’hui, il adore se pavaner devant des galonnés de toutes nationalités.

Jup Weber un renégat?  Si tacuisses …

(La deuxième partie paraîtra dans notre édition de demain)

* René Kollwelter est ancien député et membre du Conseil d’Etat. Co-auteur, avec Dulli Fruehauf (+), du bestseller „Umweltatlas für Luxemburg“, RTL-éditions 1987 et, pendant 15 ans, président de la Commission de l’Environnement de la Chambre des députés.

Jemp
16. Mai 2022 - 10.54

Une opinion critique envers le parti vert au Tageblatt? Je n'en crois pas mes yeux!

jung.luc.lux@hotmail.com
16. Mai 2022 - 10.13

Die Grëng hun elo genuch Mescht gebaut. Ecologie jo, op jidfer Fall, me dofir brauch keen des Partei mei. Et gouf elo genuch Skandaler.

ARM
16. Mai 2022 - 9.41

Super Artikel Ren. Genau esou ass et ... leider.

lupus-canis
16. Mai 2022 - 8.56

jo, RK, Alles richteg, esou ass et effectiv haut, an esou war tatsächlech mol an der Zäit d'Welt ännert, leider net emmer zum Allerbeschten schued, ech hun och an den 80er "Gring" gewielt .. dono koum eng näi Brise an déi "Gring" hun sech nai erfond mat dem Resultat vun Haut - quo vadis ech free mech op Mur