FranceLa hausse des prix, invitée-surprise de la campagne présidentielle

France / La hausse des prix, invitée-surprise de la campagne présidentielle
Avec la hausse des prix des carburants automobiles, Emmanuel Macron se trouve en face d’un problème peu attendu Photo: AFP/Stéphane Mahé

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La hausse des prix de l’énergie ne reste pas sans influence sur la campagne présidentielle française. 

La campagne présidentielle française semble prendre depuis quelques jours une orientation inattendue. Non plus quant à ses principaux acteurs, maintenant que la spectaculaire percée d’Eric Zemmour à l’extrême droite est actée, de même que le ralliement, côté LR, de Xavier Bertrand au principe d’une mini-primaire auprès des sympathisants du parti; mais quant au sujet majeur de la controverse pré-électorale.

„Dans les grandes campagnes électorales, avait coutume de dire Georges Pompidou, rien ne se passe jamais comme prévu.“ De fait, la course à l’Elysée se focalise actuellement sur un tout autre sujet que ceux qui étaient perçus d’avance comme essentiels: l’immigration, la sécurité publique, l’identité nationale, tous sujets „régaliens“ sur lesquels ferraillaient déjà la droite et plus encore l’extrême droite; et sans doute aussi l’école, l’emploi et l’environnement.

Or, pour autant du moins qu’on puisse l’affirmer à presque six mois encore du premier tour, c’est la question du pouvoir d’achat des Français qui occupe ces derniers temps l’essentiel des débats et des conversations. Avec un facteur déclenchant auquel on est toujours très sensible dans l’Hexagone: le prix de l’énergie, et tout particulièrement des carburants automobiles. Thème qui réveille évidemment un souvenir lancinant: celui des Gilets jaunes, ce mouvement de révolte populaire, surtout rurale, qui embrasa et paralysa en partie la France en 2018-2019.

Encore s’agissait-il surtout, à l’époque, d’une flambée de la France des campagnes contre les présumés technocrates de Paris, accusés de n’avoir aucune notion de ce que, dans les zones rurales de plus en plus désertées par la poste, les agences administratives et fiscales, les cabinets médicaux, représente d’indispensable la voiture. Aujourd’hui, c’est aussi l’ensemble du coût de la vie qui est mis en cause par la population la plus modeste, mais même aussi par les classes moyennes. Cela ne peut pas ne pas inquiéter le gouvernement, et plus que tout l’Elysée.

A l’Etat de jouer?

Ce qui exaspère l’opinion est triple. Il y a d’abord ce constat général selon lequel les prix à la consommation augmentent, parfois très spectaculairement comme pour les fruits et légumes, et bien entendu pour l’énergie, que l’on parle de la pompe à essence ou des factures de gaz, d’électricité ou de gazole pour les habitations privées, qui refont le plein à l’approche de l’hiver.

En second lieu, il y a les statistiques officielles, qui tendent toujours, en France, à minimiser l’inflation, sauf lorsque le gouvernement a besoin de justifier par une alerte sur les prix les rigueurs d’un plan de contrôle. Les spécialistes du ministère des Finances ont ainsi l’art d’exclure du calcul de l’indice des prix des secteurs (tabacs, alcools, carburants, etc.) sur la fiscalité desquels l’Etat se réserve d’intervenir pour des raisons officiellement des plus honorables – par exemple la lutte contre la tabagie, l’alcoolisme, la pollution – et qui, surtout, rapportent gros au Trésor public.

Voilà qui amène à la troisième raison de l’irritation des consommateurs: pourquoi l’Etat ne jouerait-il pas sur sa toute-puissance fiscale, s’agissant des tarifs de l’énergie en particulier, pour compenser en partie, par rapport au budget des consommateurs, des hausses de prix qui ne lui sont évidemment pas toutes imputables?

Les „politiques“ contre les „financiers“

Car la hausse française des prix à la consommation n’est évidemment ni une exclusivité de l’Hexagone, ni le seul fait de la politique financière de Paris. La pandémie a engendré la raréfaction des matières premières et de grosses difficultés d’approvisionnement, cependant que les pays exportateurs de pétrole et de gaz augmentaient sensiblement leurs tarifs. Que la conjonction de ces trois facteurs soit génératrice d’inflation n’a rien pour surprendre.

Le problème, pour Emmanuel Macron, est qu’il se trouve pris en tenaille entre, d’un côté, les „politiques“ de sa majorité, pour lesquels il est plus qu’urgent de ne pas laisser s’installer une fronde anti-gouvernementale sur la hausse des prix, autrement dit, en creux, la baisse du pouvoir d’achat; et, de l’autre, les „financiers“, son ministre Bruno Le Maire en tête, pour qui il ne saurait être question de concessions fiscales alors que la France s’est déjà terriblement endettée à l’occasion du Covid, face auquel l’homme de l’Elysée avait promis une aide publique tous azimuts et „quoi qu’il en coûte“.

Une fois de plus, il est décidément bien difficile de gouverner durant le compte à rebours de l’élection présidentielle …

HTK
21. Oktober 2021 - 11.04

Et si on baissait les accises? Et si on jouait moins à la guerre en chassant les nuages avec des F16 trois fois par semaine? Il y a certainement encore d'autres moyens d'économiser de l'argent pour l'investir dans la communauté des citoyens! Allons enfants....avant que les gilets jaunes recommencent leur manège.