Patrimoine en périlDestruction n’est pas raison

Patrimoine en péril / Destruction n’est pas raison
A Esch, le 30 avril: manifestation contre la démolition des accumulateurs à minerai dits „Keeseminnen“  Photo: Julien Garroy/Editpress

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Les destructions du patrimoine bâti n’ont jamais été aussi nombreuses. Elles n’ont jamais été autant  commentées et mal vécues non plus. Pour autant, rien n’indique qu’en 2021, les ravages devraient ralentir. 

Le 21 octobre 2020 restera un jour à marquer d’une croix blanche dans l’histoire des rares discussions publiques sur le patrimoine. Non pas que l’audition qui s’est tenue à la Chambre ce jour-là soit en mesure de  changer quoique ce soit à un phénomène déjà ancien, mais parce que c’est la rue, par le truchement de la pétition n°1638 et de ses près de 5.300 signatures, qui a fait irruption à la Chambre pour proposer les solutions que la classe politique ne saurait manifestement voir. 

L’ironie de l’historie est que l’on doit ce petit miracle de participation démocratique à des expatrié(e)s, qui se sont d’abord étonné(e)s de destructions qu’on n’aurait pas permises dans leur pays, se sont ensuite informé(e)s pour identifier les lacunes législatives et administratives qui permettent ces destructions avant de constater que leur désespoir était partagé par de nombreuses personnes du crû.

Le nom du groupe Facebook à l’origine de ce mouvement, „Luxembourg under destruction – Mir wëllen halen¨, wat mir hunn“, n’est pas étranger à ce succès. Le détournement du dicton national sait appuyer là où ça fait mal, là où l’être et l’avoir, les aspirations collectives et les décisions individuelles, entrent en conflit. Les pétitionnaires proposaient un classement automatique de tous les bâtiments antérieurs à 1955, comme cela se fait en Autriche et en Italie. On leur a opposé des arguments d’infaisabilité derrière lesquels se cache la primauté de la propriété privée sur l’intérêt commun, comme le rappelle Michel Pauly dans un article paru dans l’édition de décembre du magazine Forum. Il y évoque une „épidémie de démolitions“.

Le temps de détruire

La pandémie n’aura rien changé à la cupidité du marché. Les prix de l’immobilier ont continué de s’envoler (de 13,9% en un an à la vente). Autrement dit, il sera encore plus rentable en 2021 de détruire un bâtiment digne de protection qu’il ne l’était en 2020. La destruction de patrimoine pourra donc se poursuivre de plus belle, sans aucune prise en considération de l’impact environnemental pourtant démontré de la destruction-reconstruction. Sans aucune prise en considération des conséquences psychologiques, que l’engouement pour la pétition laisse deviner. L’expatrié est d’ailleurs dans une position privilégiée, puisqu’il peut toujours se résoudre à quitter son pays d’adoption. Mais pour ceux et celles qui restent, et qui n’ont rien à gagner de cette situation, cette dernière ne peut que susciter une rancœur souvent mauvaise conseillère.

Et un projet de loi ne changera pas grand-chose à ces développeents, quand on sait que le temps de son adoption sera celui des destructions accélérées, et que les destructions pourront se poursuivre pendant les dix ans que la loi laissera au Services des monuments historiques pour faire un inventaire, qu’il a commencé d’ailleurs il y a quinze ans. 

La maison située à l’angle du boulevard Pierre Dupong et l’avenue du X septembre dans la capitale a réussi à survivre à 2020, mais ne devrait pas résister à 2021. Il ne figure donc pas dans le rapport d’activité (de destructivité devrait-on dire) pour l’année 2020 livré par le groupe de protecteurs du patrimoine juste avant les fêtes. Ce document qui se lit comme une nécrologie, rappelle les plus éminentes „victimes de la croissance“ de l’année 2020.  

„Luxembourg, no country for old builidings“, y lit-on en référence au fllm des frères Coen. Un pays qui se veut être un pilier de la production cinématographique n’a-t-il d’ailleurs pas intérêt à préserver la variété de ses décors? S’il veut en tout cas éviter de devenir le lieu de tournage de films d’anticipation angoissants. 

glitz
5. Januar 2021 - 13.10

@titi "Näischt méi einfach wéi ofrappen." Dat sot Dir, dat ass net esou einfach. " An aner Länner si se stolz op hire “ patrimoine archtitectural „." Da do ass bëllegste Wouscht, vun onqualifizéierten Aarbechter séier zesummegeschoustert. "Deen ale Buttek interesséiert hei scheinbar kee Schwäin." Genee. Wann ech dofir gär en Denkmal gesinn, da ginn ech an de Gaart, wou ech nëmme Blummen hunn, wëll de Buedem voller Gëft ass vun Ärem 'Patrimoine'. " De Goss ass méi wichteg wéi Bildung an Kultur, dovu kann ee sech jo näischt kaafen. " Wann da do 'Kultur' soll sinn, da sidd der wierklech aarm drun.

jean-pierre goelff
3. Januar 2021 - 8.59

....spëtzbouf.......där hut d'Pyramiden vergiëss!

de spëtzbouf
2. Januar 2021 - 18.32

Wat ass zu Roum an zu Athen, och a China oder a Mexico nach vill alt Gemeier ofzerappen.

titi
1. Januar 2021 - 18.38

Näischt méi einfach wéi ofrappen. " Was kümmert mich die Vergangenheit? " " Du passé on s'en fout ". An aner Länner si se stolz op hire " patrimoine archtitectural ". Deen ale Buttek interesséiert hei scheinbar kee Schwäin. De Goss ass méi wichteg wéi Bildung an Kultur, dovu kann ee sech jo näischt kaafen. Aarmt Lëtzebuerg!