FranceConfronté à une contestation de plus en plus violente, Macron peine à trouver une issue

France / Confronté à une contestation de plus en plus violente, Macron peine à trouver une issue
Place de la Bastille jeudi à Paris: le président français n’arrive pas à calmer la contestation contre sa réforme des retraites, au contraire, ses interventions font enfler les rangs des manifestants Photo: Thomas Samson/AFP

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Le président Macron et son gouvernement se trouvent de plus en plus sévèrement confrontés à une opposition massive, dans les entreprises en grève et surtout dans la rue, où les manifestations tendent à dégénérer sous l’emprise des casseurs.

La soirée de jeudi, en particulier, a été particulièrement violente, avec de très nombreux débuts d’incendie dans la capitale comme en province. Et le chef de l’Etat semble pour l’instant incapable de ramener le calme dans les esprits. La prochaine grande journée d’action aura lieu le 28 mars. Quant à la visite en France du roi Charles III, qui devait commencer le 26 mars, elle a été reportée.

Décidément, pour Emmanuel Macron, tout se complique. Non seulement ni le rejet des deux motions de censure parlementaires contre son projet de réforme des retraites, lundi dernier, ni son intervention télévisée du surlendemain, n’ont affaibli la contestation, mais c’est même tout le contraire qui se produit. La protestation est en train de prendre une forme ultra-violente, non du fait des syndicats ou de la plupart des manifestants, bien entendu, mais de la part de petits groupes de casseurs bien équipés et organisés qui, à leur façon, entendent jouer sur l’exaspération d’une partie significative de l’opinion à l’égard du chef de l’Etat. Lequel s’était targué de prendre sur lui toute l’impopularité de la réforme: à cela au moins, c’est clair, il est largement parvenu.

Tard dans la soirée de jeudi à Paris, on comptait encore 130 feux non éteints. Certains assez classiques, comme ceux qui affectaient les poubelles, toujours pas ramassées dans la capitale, des barricades de caisses ou de pneus, voire des kiosques à journaux; mais d’autres beaucoup plus graves, puisqu’il s’agissait de tentatives d’incendie dans des immeubles d’habitation, où les interventions des pompiers ont évité le pire. Dans de grandes villes de province, comme Bordeaux, ce sont des mairies qui ont fait l’objet de telles tentatives; ailleurs, des commissariats, des sous-préfectures …

Au total, dans Paris, il y a déjà eu environ 140 interpellations jeudi soir, et plus que 400 policiers et gendarmes blessés, parfois grièvement, selon le ministère de l’Intérieur. La question étant maintenant de savoir jusqu’où peut aller l’évolution d’un tel climat, que les petits groupes extrémistes ou de casseurs s’emploient à rendre insurrectionnel, ce que l’intersyndicale ne souhaite évidemment pas. Cependant sur le front des grèves, on reste encore loin d’un retour à la normale, notamment dans les raffineries de pétrole, même si l’atmosphère dans les entreprises, si résolue soit-elle, n’est pas comparable à celle des grandes manifestations de rue.

La visite en France du roi Charles III est reportée

En fait, l’ampleur de la contestation va désormais bien au-delà de l’opposition à la réforme des retraites, si controversée soit-elle, et vise de plus en plus personnellement le chef de l’Etat. De ce point de vue, ses déclarations télévisées de mercredi, dans lesquelles il affichait sa fermeté et sa volonté d’aller jusqu’au bout, ont fait l’effet d’un chiffon rouge. Même des proches de l’Elysée le lui ont dit, et M. Macron essaie maintenant d’infléchir un peu le tir: il a ainsi déclaré hier lors d’une conférence de presse tenue en marge du sommet européen de Bruxelles qu’il se tenait „à la disposition de l’intersyndicale pour discuter des questions liées au travail“, mais toujours pas aux retraites, semble-t-il.

Il a par ailleurs été contraint par la forte détérioration du climat politique et social de reporter l’invitation qui avait été faite à Charles III d’Angleterre à se rendre en visite officielle en France du 26 au 29 mars prochain, visite contre laquelle certains syndicats avaient de toute façon annoncé qu’ils allaient la rendre techniquement impossible. „Nous ne serions pas sérieux, et nous manquerions d’un certain bon sens, si la venue du souverain britannique était maintenue“, a déclaré M. Macron. Même si Charles III a eu la royale élégance de prendre la chose avec bonhommie, en se déclarant tout aussi heureux de venir plus tard, c’est là, à l’évidence, une humiliation de plus pour M. Macron – et peut-être aussi, d’ailleurs, une inutile grossièreté de la part des adversaires de la venue royale. Le président se flattait en effet que la France fût le premier pays étranger que le nouveau roi avait choisi de visiter depuis son accession au trône: ce sera donc finalement l’Allemagne.

Au-delà de la réforme des retraites

Reste maintenant, pour le locataire de l’Elysée, à trouver comment sortir de ce guêpier. Une première décision aura été, hier, de reporter à des temps meilleurs, outre la visite de Charles III, l’examen d’une autre des réformes auxquelles Emmanuel Macron tenait, et qui menaçait elle aussi de donner lieu à un nouveau charivari parlementaire: celle de l’immigration. Le texte en sera divisé en plusieurs projets de loi; ce dont il est peu sûr que cela suffise à lui permettre une adoption plus facile. Mais certains, dans l’entourage présidentiel, ont aussi tendance, actuellement, à remettre en question la présence de Mme Borne à la tête du gouvernement, alors même que le chef de l’Etat lui a rendu un hommage appuyé mercredi. Pour eux, la première ministre incarne, même en ayant surmonté lundi l’épreuve des deux motions de censure, l’échec actuel du macronisme dans l’opinion.

Le président de la République, lui, compte au contraire sur elle pour élargir sa majorité au parlement, en débauchant un maximum d’élus LR principalement. Ce qui, après tout, lui a permis de sauver sa tête à propos de la réforme; mais ce qui suscite l’ire grandissante du président du groupe républicain à l’Assemblée, Olivier Marleix, lequel parle de „débauchage éhonté“ de ses troupes. Tout cela évoque plus les laborieuses combinaisons de la IVe République que les ambitions des fondateurs de la Ve, certes; mais pour la maison Macron, l’heure est moins à la fidélité historique qu’au sauve-qui-peut.

jeff
25. März 2023 - 15.36

Méi wéi eng Millioun Leit sinn op d'Strooss gaangen!!! Genee wéi d'Ukrainer virun 9 Joer, fuerderen d'Fransousen d'Demissioun vun der aktueller Regierung. Awer am Géigesaz zu der Ukrain, hu keng politesch Leader am Westen et bis haut gemierkt. A wäerten et och ni mierken. Et ass anescht. De Macron ass, ee vun hinnen. Well d'Fransouse sinn keng Ukrainer, keng Georgier, keng Russen, keng Moldawen, keng Kasachen, keng Armenier, keng Aserbaidschaner, keng Syrer a Libyer, keng Ägypter a keng Tunesier etc. a si hunn KEE RECHT AN ENGER "REAL DEMOKRATIE ze liewen".