FranceA l’Assemblée, l’opposition mélenchoniste se déchaîne contre le „grand oral“ de Mme Borne

France / A l’Assemblée, l’opposition mélenchoniste se déchaîne contre le „grand oral“ de Mme Borne
Certaines déclarations d’Elisabeth Borne ont provoqué les huées d’une partie de l’Assemblée Photo: AFP/Bertrand Guay

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La première ministre française a prononcé hier après-midi devant l’Assemblée nationale sa „déclaration de politique générale“. Un discours d’environ une heure qui a illustré la vivacité des tensions entre l’extrême gauche et le gouvernement.

Si le climat dans lequel Mme Borne s’est exprimée hier au Palais-Bourbon doit désormais être celui de tous les travaux parlementaires, on ne peut guère que la plaindre, et probablement ses ministres aussi. Certes, elle a fait montre de plus d’autorité et de sérénité que l’on ne s’y attendait, détaillant point par point à peu près tous les chapitres de l’action publique. Mais dans quel charivari de contestation! Un chahut orchestré principalement par les élus de La France Insoumise, avec une véhémence que ne parvenaient pas à contenir les applaudissements occasionnels des élus macronistes.

Dès qu’un court silence le permettait, les députés de gauche se mettaient à scander: „Le vote! Le vote!“, pour marquer leur indignation à l’égard du fait que, comme six premiers ministres avant elle (dont, d’ailleurs, trois de gauche, eux aussi dépourvus de majorité absolue: Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy), Élisabeth Borne n’allait pas solliciter la confiance de l’Assemblée après s’être ainsi exprimée sur son programme politique.

Curieusement, les mélenchonistes lui auront tout de même fait le cadeau paradoxal d’un dépôt de motion de censure, laquelle n’avait aucune chance d’être adoptée puisque ni la droite, ni le RN, ni bien entendu les macronistes, n’entendent la voter. Ce qui, a contrario, devrait fortifier un peu ce gouvernement dont la légitimité est sans cesse mise en cause à l’extrême gauche, et qui semble tout de même bien vulnérable face à une Assemblée où le total des oppositions est majoritaire.

„Tout pour réussir“

Mme Borne s’est longuement appliquée à évoquer „les compromis“ qu’appellera inévitablement de la part de son gouvernement la mise en œuvre de son projet et auxquels devra répondre une partie au moins de l’opposition, si elle veut, malgré ses réserves, participer à l’avancement du pays. Et faire en sorte que „majorité relative ne signifie pas action relative“. Elle a même cité tel ou tel propos des présidents des groupes de la gauche, en n’oubliant pas de mentionner, avec leur nom, leur titre.

Un certain nombre de considérations vagues, ou difficilement contestables, n’ont suscité que le maintien de la bronca quasi-permanente, à défaut d’en faire baisser le niveau. Ainsi lorsque la première ministre a évoqué „l’urgence de répondre au problème du pouvoir d’achat des Français, premier défi du nouveau quinquennat“. De même avec l’annonce d’une renationalisation de l’ensemble d’Électricité de France, déjà publique à 84%. Ou encore lorsqu’elle a rendu hommage aux soldats français tués en opérations extérieures, ou évoqué la mémoire de Simone Veil.

Mais d’autres déclarations ont provoqué les huées d’une partie de l’Assemblée. A commencer, bien sûr, par celles concernant la réforme des retraites, que l’on pensait reléguée aux oubliettes, vu le rapport actuel des forces parlementaires: les lepénistes sont eux aussi vent debout, aux côtés des mélenchonistes, contre le projet gouvernemental (qui s’enfonce d’ailleurs dans le flou depuis des semaines). La seule phrase: „Nous devrons progressivement travailler un peu plus longtemps“ a été conspuée avec une virulence qui augure mal de la suite du débat sur ce point.

Il n’empêche: Mme Borne, au terme de ce „grand oral“ où elle se savait guettée, et dont elle s’est sans doute sortie aussi convenablement que le permettait le climat général d’hier après-midi au Palais-Bourbon, a voulu conclure par une note optimiste: „Les Français ont sonné l’heure de la responsabilité, nous serons au rendez-vous. Nous avons tous et toutes une part à y prendre, et nous avons tout pour réussir. Bâtir ensemble, nous y parviendrons!“ Premier rendez-vous – et second grand test: la présentation, dans quelques jours, du projet de loi sur le pouvoir d’achat. Un projet à au moins 25 milliards d’euros …

JJ
7. Juli 2022 - 8.58

Le parti de " Méchantloup " est un destructeur. Pas une once meilleure que Le Pen et ses "marcheurs". Les électeurs ont réussi le coup qu'ils auront un président incapable de faire son travail proprement.Mais c'est le risque de la démocratie.