FranceDeuxième tour des législatives: Macron va-t-il sauver sa majorité parlementaire, absolue ou relative?

France / Deuxième tour des législatives: Macron va-t-il sauver sa majorité parlementaire, absolue ou relative?
Les électeurs décideront dimanche de la composition de la future Assemblée nationale Photo: Jean-François Badias/AP/dpa

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Second tour des législatives françaises demain … La campagne s’est arrêtée officiellement hier soir à minuit, au terme d’une semaine dominée par la répétition des polémiques déjà abondamment ressassées précédemment, outre une controverse sur la date du voyage d’Emmanuel Macron à Kiev, que par une évolution notable des sondages sur la composition de la future Assemblée nationale.

Pour autant, cet entre-deux-tours n’aura pas été exempt de passion, du moins pour cette petite moitié du corps électoral qui a voté dimanche dernier et déclare vouloir recommencer demain. Mais sur ce front-là aussi, il semble illusoire d’attendre un sursaut de la participation électorale: à en croire les sondages, le chiffre devrait en être à peu près le même que pour le premier tour, soit de l’ordre de 47 à 48% des inscrits.

Il est vrai que l’absence du premier intéressé – le président lui-même, parti pour une tournée diplomatique au demeurant méritoire – n’aura guère contribué à mobiliser les esprits, même dans son propre camp. Et cela alors que ce dernier aborde le scrutin de demain dans un contexte difficile, face à une alliance mélenchoniste, la NUPES, qui affiche au contraire une confiance triomphaliste dans sa conquête de la majorité parlementaire, et l’installation corollaire de son chef à Matignon, qu’elle ne peut guère éprouver sérieusement.

La famille macroniste, froidement douchée par les résultats du premier tour, n’est pourtant pas sans ressources pour le vote de demain. Les derniers sondages, tels que projetés sur les centaines de circonscriptions où elle conserve un(e) candidat(e), lui accordent en effet, avec ses alliés centristes du MoDem, entre 275 et 305 sièges: c’est beaucoup moins qu’il y a cinq ans, mais enfin la majorité absolue, soit 289 députés, reste à sa portée, sans être garantie. Pour affiner un peu le calcul, on note que dans les 264 circonscriptions (sur 577) où elle affronte la NUPES en duel, elle dispose d’un léger avantage sur la coalition mélenchoniste, avec 51% des intentions de vote contre 49. C’est mince, et sujet à d’ultimes fluctuations, mais peut se révéler suffisant pour l’emporter souvent.

Sombres pronostics sur le „chaos“

Les macronistes, reprenant une formule du chef de l’Etat lui-même, vont répétant que l’arrivée au pouvoir de la NUPES ouvrirait „une période de chaos“, à quoi les mélenchonistes rétorquent que le chaos est déjà là, et que c’est à la politique macroniste qu’il est dû. Mais au-delà de cette bataille d’invectives et de sombres pronostics, qui s’est accentuée cette dernière semaine, la coalition conduite par le leader de La France Insoumise ne fait pas mystère de son intention d’augmenter les impôts d’au moins 60 milliards d’euros, dans un pays qui détient pourtant déjà le record d’Europe à cet égard.

Elle fixe en outre la barre au-dessus de laquelle un foyer fiscal appartiendra aux „riches“, avec la surtaxation supplémentaire qui ira avec, à 4.000 euros mensuels. Ce qui, au moins au regard des prix parisiens (un appartement tout juste moyen se loue facilement 2.000 à 2.500 euros par mois dans la capitale), semble vraiment beaucoup dire. Il est vrai que ce chiffre avait aussi été retenu par Marine Le Pen, aux électeurs de laquelle Jean-Luc Mélenchon n’hésite plus, au risque de valider les accusations de proximité entre les deux extrêmes, dont il s’indigne par ailleurs, à lancer des appels insistants au ralliement à ses propres candidats.

Il n’empêche: les dernières projections accordent à la NUPES, malgré un évident manque de voix de réserve qui viendraient d’autres partis – sauf peut-être du Rassemblement national, donc de la part des „fâchés pas fachos“, comme dit Mélenchon –, un total de députés se situant entre 165 et 210. Ce qui représenterait un gain substantiel pour chacune de ses quatre composantes (LFI, PS, Verts, PCF). Et mettrait La France Insoumise en mesure, non certes d’imposer à Matignon son „lider maximo“, comme appellent Mélenchon ceux qui déplorent ses amitiés pour les dictatures latino-américaines, mais du moins de compliquer singulièrement, avec les formations qui lui sont inféodées, la tâche de la majorité macroniste. Surtout si cette dernière n’est que relative …

Persévérer dans l’être …

Un cas de figure qui ne ferait pas de malheureux à droite! Car où, ailleurs que chez les Républicains, Macron et son gouvernement pourraient-il bien aller chercher l’appoint des voix manquant à ladite majorité présidentielle? Naguère encore, on aurait répondu: au PS, d’où proviennent, après tout, nombre de ministres; mais en se plaçant sous la tutelle de Mélenchon, la direction socialiste a perdu toute possibilité de ce genre, sauf à rompre avec le chef de LFI au lendemain du second tour – ce qui n’est d’ailleurs pas à exclure.

Chez les LR, on espère, avec l’UDI en renfort, quelque 80 députés; les sondages disent plutôt entre 60 et 75: là aussi, c’est moins qu’en 2017, où le groupe LR comptait 101 membres, mais cela suffirait tout de même pour peser sérieusement au Palais-Bourbon. En tout cas si l’on avait besoin de renfort chez les macronistes, que ces derniers devraient payer, en termes de concessions politiques, au prix fort.

Ce pronostic concernant la droite classique représente, en gros, le double de celui que l’on accorde aux lepénistes du RN. Lesquels pourront du moins former un groupe parlementaire au Palais-Bourbon: il y faut 15 élus, ce dont ils ne disposaient pas dans l’Assemblée sortante. Et ils semblent pour l’instant, dans une singulière atonie, limiter leurs espérances à „persévérer dans l’être“, pour paraphraser Spinoza.

À ce stade, la majorité sortante s’accroche, elle aussi, quoiqu’à une autre échelle et avec un tout autre programme, à cette ambition-là. Espérances croisées, rêves antagonistes, projets ardemment concurrents – et verdict demain soir.

lupus-canis
19. Juni 2022 - 14.02

um 12 Auer ware just 18,98% wielen wat een Armut an da gët herno gemeckert .. kucke mër mol wéi ët den Owend ausgesäit