FR.A.RT (29)Oriane Bruyat, 1996, Luxembourg

FR.A.RT (29) / Oriane Bruyat, 1996, Luxembourg
Oriane Bruyart, peintre Photo: Anouk Flesch/Editpress

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Oriane Bruyat est une jeune artiste peintre qui, après avoir grandi à Paris, se montre très active dans la scène culturelle luxembourgeoise. Après avoir travaillé aux „Rotondes“, elle s’engage actuellement pour la scène artistique au sein du café culturel „Gudde Wëllen“. Enfant, elle a été initiée à la peinture par son père. Dans ses œuvres, qu’elle montre sur son compte Instagram, on reconnaît l’influence de grands artistes comme Picasso ou Basquiat. Bruyat a étudié l’ethnologie des arts vivants à Nice et a suivi des cours à l’Ecole d’art contemporain à Luxembourg-Ville. A part la peinture, elle écrit également de courtes nouvelles sur des sujets qui la préoccupent.

Tageblatt: Décrivez-vous en trois mots.

Oriane Bruyat: Lunaire, polyvalente et passionnée.

Sous quelles conditions êtes-vous la plus créative?

Quand je suis seule le soir avec une bouteille de vin rouge. Il me faut également de la bonne musique – souvent, je me fais une playlist avant de commencer à peindre. Ensuite, le rythme du sommeil est très important. Je ne dois pas être fatiguée. Quand je me couche à 22 h et que je me lève vers 6 h, je sais que je vais bien peindre.

Que voulez-vous que les observateur·rice·s ressentent face à vos œuvres?

Ça varie, car je change régulièrement de style de peinture. L’année dernière, je voulais que les gens aient peur, c’était mon challenge du moment. Maintenant, je veux toujours que mes œuvres restent puissantes, mais que les gens se sentent bien, d’où ce côté rassurant et lumineux.

Avec quel·le artiste aimeriez-vous collaborer?

Avec Jean-Michel Basquiat. Je pense que sur le plan personnel, je m’entendrais bien avec lui et que nos énergies artistiques se compléteraient aussi. Comme il avait ce côté perché et pas trop rigide, je pense que je me lâcherais bien avec lui.

Quelles sont vos expériences en tant que femme dans le monde de l’art?

En vrai, ce sont justement les hommes qui me respectent le plus. Depuis que je peins, ce sont eux qui s’intéressent le plus à mon travail. Les acheteurs sont pour la plupart des hommes, ainsi que les artistes qui viennent me voir. Peut-être qu’ils ont plus de facilité à venir vers moi. Moi aussi, je sens plus d’admiration envers les hommes. Avec les femmes, les échanges sont plus difficiles.

Oriane Bruyart, peintre
Oriane Bruyart, peintre Photo: Anouk Flesch/Editpress

Que manque-t-il à la scène artistique luxembourgeoise?

J’aimerais bien qu’il y ait plus de galeries, plus d’espaces d’expositions fixes pour jeunes artistes et plus d’événements par rapport aux arts visuels. Je pense que la musique est de mieux en mieux ancrée ici, ce qui n’est pas encore le cas pour les arts plastiques. Ça manque aussi en termes d’éducation – il n’y a même pas d’école d’art nationale. Donc les jeunes qui veulent faire de l’art partent à l’étranger. J’ai l’impression qu’ici, il y a encore tout à faire. C’est pour cela que j’aime rester au Luxembourg, c’est plus rigolo. Comparé à de grandes villes comme Paris, c’est plus facile de faire bouger les choses et d’aider à construire la scène.

Quel est votre établissement culturel préféré au Luxembourg?

Le „Gudde Wëllen“, évidemment, où je travaille et où j’ai exposé mes œuvres l’année passée. Mais je serais contente si eux aussi ouvraient plus leurs portes aux arts visuels. Par contre, je n’aime pas le Mudam. Leurs expos ne me touchent pas, car elles manquent d’âme.

Où vous voyez-vous d’ici dix ans?

Je pense que je vivrai toujours dans une ville, mais que j’aurai mon atelier dans une maison à la campagne. Je me verrais vivre à la Côte d’Azur. A côté de la peinture, je veux écrire, jardiner et m’intéresser à la nutrition et au sport. Peut-être que j’aurai encore un ou plusieurs enfants.

Que feriez-vous si vous n’étiez pas artiste?

Si je n’étais pas artiste plasticienne, je ferais de la musique électronique. Sinon, je serais peut-être coach de sport.

Quelle artiste luxembourgeoise recommandez-vous?

Je ne connais pas tellement de femmes artistes ici, mais à l’Ecole d’art contemporain, j’ai rencontré Catherine Winandy-Peer qui elle m’a impressionnée.

FR.A.RT

Les femmes sont encore et toujours sous-représentées dans le monde de l’art. Afin de corriger cette imbalance, la série de portraits „FR.A.RT“ présente des femmes artistes qui ont un lien avec le Luxembourg. Chaque portrait est composé d’une interview et de photos. Le projet comprend divers genres d’arts visuels ainsi que des artistes établies et de nouvelles venues.