Leshka, un jeune chasseur de baleines, vit dans un petit patelin aux confins du monde, sur le détroit de Béring, entre la Russie et l’Amérique. Alors qu’Internet vient illuminer le quotidien archaqiue des habitants, les chasseurs passent la plupart de leur temps libre à mater des filles se dénuder devant leur webcam. Alors que son ami voit bien qu’ils doivent être des milliers à se branler sur la même fille, Leshka tombe raide amoureux de HollySweet_999 et croit, alors que celle-ci lance des regards tantôt aguicheurs tantôt rêveurs et mélancoliques à la caméra, détecter une connexion profonde entre eux deux. Après avoir acquis des bribes d’anglais, qu’il s’exerce à mettre en pratique devant l’écran (lors d’une scène à la fois drôle et touchante il lui dira: „I want to be your wife“) et s’être disputé avec son meilleur ami, qu’il soupçonne d’être un rival amoureux, il cherche à traverser le détroit de Behring pour rejoindre son amoureuse à Detroit.
„The Whaler Boy“ brode sur le thème pérenne de l’amour impossible en faisant entrer en collision deux mondes on ne peut plus différents: le village des chasseurs de baleines, où la misère et les coupures d’électricité sont le lot quotidien et la modernité du monde virtuel, symbolisé à travers cette Amérique aussi proche que lointaine, où certains, comme ce villageois dont le cadavre accoste et que la garde côtière américaine a abattu, partent pour rencontrer leur rêve ou la mort. Pour son premier long-métrage, Philip Yuryev filme des acteurs amateurs, qui incarnent leur rôle de façon précise, le film trouvant un ton juste, empathique, non dénué de tendresse pour raconter les péripéties donquichottesques du jeune homme, qui trouvent une conclusion à la fois inattendue et poignante.
En compétition.
3/5
The Whaler Boy peut être regardé en ligne jusqu’à dimanche matin, 10.00 heures.
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