CoronaLa France cherche à éviter un reconfinement général – mais Metz est déjà dans le collimateur

Corona / La France cherche à éviter un reconfinement général – mais Metz est déjà dans le collimateur
Le maire de Metz, François Grosdidier, n’a pas tardé à manifester sa désapprobation  Photo: AFP/Jean-Christophe Verhaegen

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La France cherche à éviter à tout prix un reconfinement général, mais Nice, Dunkerque et surtout Metz posent déjà problème.

Malgré une situation sanitaire que le premier ministre lui-même n’hésite pas à qualifier de „préoccupante“, puisqu’elle s’est, constate-t-il, „dégradée au cours des derniers jours“, l’exécutif français cherche par tous les moyens à éviter le recours à un reconfinement massif, dont il craint que l’opinion ne soit plus en mesure de l’accepter.

Crainte d’ailleurs discutable au vu des sondages, qui montrent des Français beaucoup plus résignés qu’on ne le croirait à des mesures restrictives – à condition, bien sûr, qu’elles soient vraiment nécessaires. Mais c’est ce souci de ne pas proclamer une nouvelle fermeture massive qui conduit actuellement le gouvernement à préférer des restrictions limitées. A la fois dans leur ampleur, puisqu’on parle de reconfinement pour le seul week-end, et dans l’espace: ces mesures ne s’appliqueront pour l’instant qu’à des villes où le virus connaît une véritable flambée.

A commencer, pour l’instant, par des cités situées aux deux extrémités de l’Hexagone: Dunkerque dans le Nord et Nice dans les Alpes-Maritimes. Dans les deux cas, leurs maires, conscients des risques particuliers encourus par leurs administrés, étaient demandeurs de mesures fortes de la part de l’Etat, et ils ont été entendus.

Mais Jean Castex a aussi annoncé le placement en „surveillance renforcée“ d’une vingtaine de départements, en raison du niveau d’incidence élevé de la propagation du Covid (autour de 250 cas pour 100.000 personnes), et d’une pression hospitalière proche du seuil critique. En l’occurrence, a notamment énuméré le premier ministre, toute la région parisienne, une grande partie des Hauts-de-France et de la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, mais aussi les départements de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle.

Le cas particulier de la Moselle

Dans ce dernier département, où le variant sud-africain représente désormais 60% des nouveaux cas et où la vaccination des professionnels de santé a été accélérée, le maire (Les Républicains) de Metz, François Grosdidier, n’a pas tardé à manifester sa désapprobation après l’intervention de M. Castex. Pour lui, „la mesure d’un confinement le week-end ne permettra pas le coup de frein attendu“ à la progression du virus, avec un „interminable“ couvre-feu à 18 heures. Metz enregistre actuellement un taux d’incidence de 372 nouveaux cas pour 100.000 habitants.

Et M. Grosdidier, qui est favorable à des mesures plus simples, mais plus énergiques, „quitte à attendre la fin des vacances scolaires pour y procéder“, d’ajouter: „Le premier ministre dit que certains préconisent des reconfinements pour se débarrasser du virus une fois pour toutes. Cela n’a jamais été dit ni entendu. Il préfère travestir et caricaturer les propos des élus locaux plutôt que de les entendre“. M. Grosdidier a par ailleurs lancé dès hier une opération exceptionnelle de vaccination populaire à Metz pour le week-end, qui devrait permettre à quelque 2.000 personnes de recevoir leur première injection.

Mais au-delà de ces controverses locales, d’autant plus prévisibles que le gouvernement met en place un système différentié en fonction des situations observées sur le terrain, le pouvoir doit gérer une situation qui, en effet, tend à s’aggraver. Certes, la mortalité due au Covid régresse un peu grâce aux progrès de la vaccination, qui restent hélas fort lents. Mais de plus en plus nombreux sont les scientifiques qui estiment que globalement, l’Hexagone, s’il veut vraiment marquer un coup d’arrêt à la pandémie, n’échappera pas à un reconfinement point forcément très long, mais certainement massif.