Grand-Est / Pendant que la région redoute un 3e confinement Metz vient à la rescousse de ses cafés
La région du Grand-Est, qui regroupe depuis la réforme de 2015 l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardennes, soit un peu plus de dix pour cent du territoire de l’Hexagone, est actuellement celle qui présente la situation la plus préoccupante face à l’épidémie de Covid-19. Et elle fait l’objet de mesures sanitaires plus strictes que les autres, au point de faire redouter sur place un troisième confinement.
Le premier ministre Jean Castex, qui tenait jeudi soir une conférence de presse pour faire le point sur l’évolution de la situation, et surtout, en réalité, sur celle de la stratégie gouvernementale, n’a pas caché que globalement, les choses ne s’amélioraient pas en France, que la réouverture des bars et restaurants était, dans ces conditions, encore reportée, cependant qu’une dizaine de nouveaux départements risquaient fort de voir l’heure de début du couvre-feu passer de 20 à 18 heures. „La situation sanitaire n’est pas revenue à la normale, elle est même devenue plus fragile au cours des dernières semaines“, a mis en garde M. Castex.
D’où ce que beaucoup interprètent, surtout dans la région du Grand-Est, comme une forme de préparation à un troisième confinement. Les jours qui viennent devraient être décisifs à cet égard, après l’adoption déjà réalisée, dans les départements de l’Est de la France, d’un avancement de l’heure du couvre-feu national de 20 à 18 heures, effectif depuis une semaine aujourd’hui et dont il faudra sans doute attendre une autre semaine pour mesurer les éventuels effets positifs sur la courbe des contaminations.
„Scandale d’Etat“?
Mais dans l’immédiat, les chiffres enregistrés dans la région restent mauvais, et tranchent avec la (lente) décrue nationale de l’épidémie. Près de 13.000 nouvelles contaminations ont été recensées dans le Grand-Est la semaine passée, dont 2.877 pour la seule journée de mardi, qui marquait un record depuis le 13 novembre, c’est-à-dire en début de reconfinement. C’est clairement en décembre que les chiffres ont recommencé à monter, et le risque existe – comme partout en France, il est vrai – que les fêtes de fin d’année n’aient fait que marquer, malgré les précautions prescrites, une certaine (et, on l’espère, provisoire) accélération de la tendance.
Plusieurs élus importants de la région ont en tout cas manifesté leurs inquiétudes et leurs critiques, ces derniers jours, face à la gestion jusqu’alors passablement inefficace et timorée de la crise sanitaire. Le président de droite de la région Grand-Est, Jean Rottner, lui-même médecin, n’a pas hésité à parler dernièrement de „scandale d’Etat“, lequel, a-t-il dit, fait de la France „la risée du monde entier“.
Le maire macroniste de Maxéville (Meurthe-et-Moselle), Christophe Choserot, a pour sa part jugé cette formulation „excessive“, estimant qu’on „peut avoir des mots plus justes et mesurés“, tout en reconnaissant qu’il fallait „accélérer la vaccination des plus de 65 ans“ et qu’il y a „tellement de choses à faire pour la région.“
Son collègue socialiste de Nancy, Mathieu Klein, a estimé pour sa part qu’il y a eu „un démarrage raté de la campagne de vaccination, avec trop de lenteurs et d’inerties, alors que dans un territoire aussi touché que le nôtre par la pandémie, il n’était pas possible d’avoir un rythme de déploiement aussi lent.“ Mais il a aussi annoncé que la région en général, et sa ville en particulier, étaient en train de passer à la vitesse supérieure, grâce aux garanties de stocks apportées par le gouvernement.“
Mais pas seulement: Jean Rottner dit avoir ouvert des négociations avec les dirigeants de deux grands laboratoires, pour que la région Grand-Est puisse leur acheter directement des vaccins. Comme il n’est pas le seul président de Conseil régional dans ce cas, la question pourrait se poser de savoir si une régionalisation de la campagne de vaccination ne pourrait pas être envisagée. Après tout, M. Castex lui-même n’a-t-il pas annoncé (pour la énième fois, il est vrai …) que l’Etat allait s’appuyer sur les élus locaux?
Metz: à la rescousse des bistrots
Pour faire face aux conséquences économiques des mesures sanitaires particulièrement rigoureuses dans le Grand-Est, certaines initiatives originales se font jour. Et comme on est en France, pourquoi ne pas voler à la rescousse des bistrots en déroute? La région a ainsi lancé l’opération Café solidaire: les clients font des dons sur Internet, et le Grand-Est double la somme. A Metz par exemple, Franck Ansalone se désolait de voir mourir son bar: en quelques jours, celui-ci a récolté 1.000 euros, un coup de pouce bienvenu de la part de clients soucieux de conserver leur café préféré … (B.B.)
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